Passer au contenu principal

Messages

Affichage des messages du 2007

Une annee Rembrandt, une annee Van Gogh

D'abord, le maitre, Rembrandt. J'ai visite sa maison. Je viens de sortir du Rijksmuseum, ou il prend la vedette. De lui, je ne connaissais que le nom. Pourquoi une annee Rembrandt, me direz-vous? Parce que le peintre hollandais sait mieux que quiconque faire surgir la lumiere de la noirceur. Il sait faire chatoyer les plus belles etoffes rouges en les faisant se froler a des visages lumineux et miraculeusement humains. Ses personnages semblent etre eclaires de l'interieur. Un peu plus, et ils se mettent a nous parler. Ces couleurs, cette lumiere surgissant de l'humanite m'inspirent a voir le beau de la vie, dans ce monde ou il y a tant de noirceur et de violence. Je m'apprete a partir pour l'Inde, pays de contrastes et de mystere. J'aimerais etre capable de voir la lumiere et les couleurs de ce pays qui m'effraie un peu. J'espere etre capable d'aller a la rencontre de personnes a la fois differentes et semblables. J'espere aller plus loin

10 raisons pourquoi j'aimerais être chez moi à Noël

Voici 10 raisons pour lesquelles j'aimerais être chez moi, en cette saison des fêtes... 1. J'avais une version idéalisée du Noël européen. Je me voyais dans un petit marché de Noël charmant, à boire du vin chaud en écoutant des cantiques médiévaux. Je suis à Paris et les sapins de Noël sont soit orange et bruns ou des clônes de celui de Charlie Brown. Même celui de Notre-Dame fait dur. Au Québec, il y a bien les horribles créatures soufflées, mais sinon les sapins sont jolis. 2. J'aimerais bien être à St-André et aller marcher "de l'autre côté du pont" pour digérer tous ces Turtles et macarons mangés à n'importe quelle heure. Développer nos cadeaux avec surprise et délectation, lire des Oprah jusqu'à épuisement et mourir de rire en regardant des vidéos poches sur Youtube et des Têtes à claques. Ici, ma famille est loin et je n'arrive pas à trouver d'Oprah nulle part. Et pouffer d'un rire hystérique dans un café Internet de la très snobbe ri

Entrer dans la lumière

A ma dernière entrée de blogue (qui ne remonte pas à plus de deux semaines: miracle!), je me disais que j'avais hâte de visiter le musée Picasso, qui pourrait me permettre de capter un peu de la lumière si absente du ciel de Paris. Laissez-moi vous dire que je n'ai pas trouvé la lumière où je pensais la trouver. Nous nous sommes levés tôt. Il faisait toujours noir quand nous sommes sortis de notre auberge. D'un pas rapide et enthousiaste, nous avons affronté le petit vent frais de décembre et marché dans les rues du Marais, mythique et charmant quartier parisien, que je ne fais que commencer à découvrir. Nous sommes arrivés à 9h15, alors que les portes de musée ouvraient à 9h30. Nous étions les premiers à entrer (gratuitement, car nous avons une carte prouvant que nous sommes profs, héhé! Car être prof, doit bien avoir quelques bénéfices marginaux, à part faire quelques fois et sans trop de remords des photocopies personnelles...) et nous étions heureux et confiants. J'

Piaget à Paris

La semaine dernière, au même moment, je me promenais sur la plage de la Barceloneta donnant sur la bleutée Mediterranée. J'avais chaud à ne marcher qu'en T-shirt et le soleil me plombait dessus avec une assurance toute catalane. D'ordinaire, je ne suis pas amante du temps chaud mais je me sentais bénie des dieux, d'autant plus que tous mes contacts du Québec m'écrivaient pour me parler de la tempête de neige qui a paralysé le Québec durant toute la semaine dernière. Pendant ce temps-là, je me sentais privilégiée de me la couler douce sur le féérique et éternel banc du parc Guël et sur le mystique toit de la Perdrera, tous deux conçus par mon architecte préféré (en fait, le seul que je connaisse...), Antoni Gaudi. Oui, il y avait bien quelques Pères Noël et quelques chansons, jouant au Starbucks de la Rambla, où Sarah Maclachlan soupirait qu'elle voulait être à la maison pour Noël, mais à part de cela, décembre était aussi loin de moi que ne l'est un flocon

Chambre avec vue

Nous n'avons pas, habituellement, les moyens de nous payer une chambre avec vue. Nous arpentons, avec grande satisfaction et en respectant notre budget, les auberges de jeunesse et les petits studios pas trop chers. Voilà que notre très gentille amie Annie nous offre, pour une semaine, son appart de Sète, avec vue sur la Méditerannée. Et nous nous y posons, le temps de respirer un peu, en écoutant des standards de jazz de Duke Ellington ou les Variations Goldberg de Bach, maginifiquement interprétées par Glenn Gould. Nous avons fait une mega épicerie qui nous permettrait de rester ici pour un mois sans être obligés de sortir. Si nous sortons, c'est pour notre bon plaisir: pour marcher sur la Cornich e chantée par Brassens, pour acheter le Figaro hors-série "Tout ce que vous avez toujours savoir sur Woody Allen et n'avez jamais osé demander" ou pour prendre l'apero chez Dominique, la fille d'Annie, qui nous a gentiment invités. Je n'en reviens pas, de

Ce temps qui m'appartient

La dernière fois que je me suis sentie ainsi, je devais être adolescente. Cet âge qui fait chanter à Dubois qu'il faut, parfois, "Laisser l'été avoir 15 ans". Je n'ai pas cet âge et je ne voudrais pas y retourner, mais avec un pied cassé, je n'ai pas le choix de prendre mon temps, j'y suis forcée. Et qu'est-ce que j'en fais de ce temps, de ce début de novembre que je passe, plâtrée, dans le Sud de la France? J'ai commencé par m'attrister. De la Croatie que je manquerais. De Dubrovnik la jolie, de l'insulaire Hvar, de Zagreb la cosmopolite jazzée que je ne ferai que m'imaginer, pour l'instant du moins. J'ai fixé le plafond de mon studio en me demandant ce qui m'a pris de manquer cette marche dont je connaissais l'existence. J'ai eu de la peine, je me suis frustrée, je suis restée en silence, de longues minutes, à me demander ce qui arriverait de ce voyage que nous avons si longuement préparé. Puis, j'ai écout

Vive la France!

Je ne suis pas ce qu'on appelle une francophile finie. J'aime bien le Bordeaux, le camembert coulant et les livres d'Anna Gavalda, mais je n'ai jamais eu de ma vie une passion delirante pour la France, notre mere patrie. En fait, j'ai toujours eu une reserve face a l'archetype du citoyen francais. C'est peut-etre son cote direct et son franc-parler qui effraie la creature reservee et introvertie que je suis. Le francais typique, qui n'existe peut-etre pas mais que je me plais a imaginer, dit tout ce qu'il pense sans retenue et effraie ma sensibilite. Je ne sais pas, j'ai peut-etre ete traumatisee en juin 2004. Apres avoir visite le chateau de Versailles, j'ai commande une pizza dans un resto. Le serveur m'a parle anglais alors que je lui disais et repetais que j'etais francophone. Depuis lors, je suis insultee par cette attitude, par ce discours tenu par nombre de Francais qui promeuvent l'idee que les Quebecois ne parlent pas fra
Il y a longtemps que je n'ai pas ecrit. Ce n'est pas que je ne trouvais rien a dire. Au contraire. Je ne sais pas pourquoi mais je ne me sentais pas inspiree. Je ne voulais pas ecrire en me sentant forcee, comme si je ne faisais pas bien ma job si je n'ecrivais pas sur toutes les villes que je visitais. Quelques personnes se sont inquietees et je dois avouer que ca m'a rassuree un peu. Oui, je suis lue. Je me suis alors dit, il y a quelques jours, que j'allais reprendre l'ecriture de ce blogue, qui n'a pas ete nourri depuis notre sejour dans le magnifique (et troublant) Maramures. Je me suis dit que j'allais ecrire sur les eglise peintes des monasteres de Bucovine, sur la forteresse immense et les jolies maisons a toits bruns de Veliko Tarnovo, sur la laideur grise de Bucharest et sur la poesie de Sibiu, mais je ne savais que dire, a part du fait que mon ame boheme se revele comblee par ce voyage et que bien que je m'ennuie solide de ma famille, de m

Contrastes et consternation a Vadu Izei, Roumanie

En buvant mon "cappucino" qui ressemble plus a la version Tim Hortons qu'a la version italienne du celebre cafe, je me prends a reflechir a cette region rurale ou je me trouve en ce moment: le Maramures, dans le Nord de la Roumanie. Imaginez-vous des charrettes, tirees par de vaillants (mais souvent rachitiques) chevaux. Pensez a de vieilles dames qui ne passent pas leurs journees a regarder des episodes de Samedi de rire au Canal D ou a aller bourlinguer au Zellers, mais qui vont au champ travailler a la sueur de leur front et qui reviennent chez elles le soir, a bicyclette parfois, avec le rateau sur le dos. Pensez a des champs sans tracteur, sans machinerie, mais remplis de travailleurs ages, litteralement, de 7 a 77 ans et vous aurez une image un peu plus claire de cette region ou nous passons ces derniers jours du mois de septembre, ou il fait un soleil estival, a la grande joie des paysans qui travaillent de longues heures, en ces temps des recoltes. Le dimanche, le

Budapest, ou le bonheur qui ne finit pas (pour le moment, du moins).

Disons-le d'emblee, Budapest est une tres jolie ville qui pourrait, si elle continue a me charmer ainsi, ravir la place de choix qu'occupaient, dans mon palmares des plus belles villes visitees lors de ce voyage, Vienne et Cesky Krumlov. Encore une fois, je me demande a quoi mon amour pour une ville tient et, surtout, combien de temps mon bonheur arrivera a durer. Pourquoi est-ce que j'aime cette ville? A Budapest, coule le Danube qui, au coucher du soleil, est d'un bleu qui ressemble a celui qui a du inspire Strauss a composer sa celebre valse. Je sais que celui-ci etait autrichien, mais il est peut-etre venu a Budapest par un beau soir de septembre s'inspirer, qui sait... Nous logeons dans un minuscule appart meuble IKEA et decore de draperies de tulle bourgogne. Dans cet appart, nous cuisinons des pates exquises confectionnees avec le pesto et les olives que nous achetons, de meme que notre tres bon fromage, dans une epicerie fine qui se situe a deux coins de ru

Bratislava...

Le mot Bratislava ne peut s'ecrire, selon moi, sans points de suspension. Je ne savais pas trop ce qui m'attendait, en arrivant dans cette ville. Dites Berlin et je songe a un mur. Prague? Kafka. Vienne? De la musique et des gateaux au chocolat. Mais Bratislava? Qu'est-ce que c'est que cette idee de venir passer un week end a Bratislava? Je n'en sais rien, meme si je suis ici depuis vendredi soir. J'ai de la difficulte a vous dire. De la les points de suspension... Je dois vous dire que je ne sais pas beaucoup plus comment decrire cette ville que quand j'y suis arrivee. Nous nous y sommes reposes, c'est certain. Nous avons ri en regardant Slovaque Idol et avons eu la chance de voir de nouveau les succulentes Triplettes de Belleville. Meme traduites en slovaque, leur charme operait tout autant. Mais sur la ville? A part des points de suspension, c'est difficile a dire. Cet amas de chaises qui cache ce qui pourrait etre le plus beau point de vue de la

Viennoiseries

Je vivrais volontiers à Vienne. Je crois que c'est la première fois que je me sens ainsi, depuis le début de notre périple. Je ne sais pas à quoi ce sentiment tient. Peut-être est-ce l'attention accordée au rituel du café, qui est ici élevé au rang d'élixir de bonheur. Peut-être est-ce dû à ces magnifiques bâtiments qui ont tous l'air d'exquises patisseries. Peut-être aussi suis-je tombée en amour avec cette ville, car elle est artistique sans être prétentieuse, chic sans être snob, intello sans être austère. Vienne est belle, mais elle ne le sait pas trop. Les gens (enfin ceux qui travaillent avec le public) parlent anglais et sont gentils, tout en étant réservés. Il n'y a pas trop de touristes, il fait soleil et il vente un peu. C'est le début de l'automne, sans le stress que j'associe normalement a la rentrée. On a le goût de lire durant des heures dans de beaux cafés et de visiter lentement des expos, car c'est ce qu'il y a de mieux à fai

En direct de Varsovie

Nous sommes le 1ier septembre. Mathieu, mon historien portatif, m'a dit qu'a cette date, en 1939, la Pologne a ete envahie par les Allemands et que, 3 jours apres, la deuxieme guerre mondiale a ete declenchee. On a vu ce matin des veterans couverts de medailles se promener fierement avec des drapeaux d'une autre epoque. Cette ville est, comme Berlin et Prague, chargee d'histoires que je ne connais pas encore. Nous voulions visiter le musee dedie a l'histoire de la ville, mais il est ferme pour la fin de semaine. Nous devrons donc, jusqu'a nouvel ordre, deviner les horreurs qui ont fait en sorte qu'une grande proportion de la ville a ete detruite et reconstruite, en l'espace de quelques annees. Je sens que je suis arrivee en Europe de l'Est (enfin, celle que j'imaginais) hier, a quelque part entre 5 heures et 6 heures, en sentant le train effectuant la liaison Prague-Varsovie bouger comme si je me trouvais sur un mauvais manege du defunt parc Be

Cesky Krumlov en photos

Une image vaut 1000 mots. Voici donc quelques photos d'une des plus belles petites villes d'Europe, selon moi... Vive Cesky Krumlov!

Je suis en vacances...

On est le 23 aout. Normalement, a ce temps-ci de l'annee, je suis en pleine rentree scolaire. Aujourd'hui, vendredi, je serais en train de contempler une fin de semaine de preparation de cours et ce dimanche soir, je retrouverais mon insomnie legendaire. Pas cette annee. Septembre prendra un autre rythme, tout comme octobre, comme fevrier, comme avril. Je ne travaille pas depuis la fin juin, mais pourtant je me sens, aujourd'hui, pour la premiere fois depuis longtemps, en vacances. Feriee. Arretee. Vous allez me dire: tu voyages, tu es ailleurs, tu devrais te sentir libre, volage, boheme... Ce n'est pas si simple que ca, car partir pour 11 mois, ce n'est pas comme partir pour 11 jours. Ce n'est pas une job, mais c'est parfois stressant. Les visas, les transports, les bagages, les nouvelles villes a apprivoiser, tout cela n'est pas toujours de tout repos. Et cela, c'est sans compter ma tenace nevrose qui fait que meme apres 3 semaines de voyage, je co

Prague, Kafka et moi

Je suis a Prague depuis lundi. C'est le 21 ieme jour de notre periple. Je crois que plusieurs vacanciers ont eu la meme idee que nous, car Prague est bondee, en cette fin de saison estivale. Prague est une ville romantique et delicieuse. Ce qui l'est un peu moins, c'est d'entendre des meres italiennes crier apres leurs ados qui ont jete leur cornet de creme glace pas fini, ou de ne pas reellement pouvoir profiter du pont Charles, a part en s'y rendant entre 5 h et 6 h du matin. J'imagine que la ville doit avoir un charme fou, par un matin frais et brumeux de la fin octobre, quand les enfants italiens sont retournes a l'ecole et que leurs meres commencent deja a rever a leur prochain voyage a Belize... Mardi, nous avons visite la tres belle expo dediee a Franz Kafka, un auteur que je n'ai jamais lu, mais qui m'a toujours fascine. En parcourant les differentes salles du musee, nous apprenons les racines de la nevrose et du genie de Kafka, un juif qui p

Faire du neuf

Nous avons quitte l'Allemagne hier. Quand Mathieu m'avait propose cette destination, il y a un an, j'avais tout d'abord hesite. Je revais d'Italie, de Provence, de mer et de sable blanc, pour celebrer le debut de mon annee a l'etranger. Je m'imaginais l'Allemagne comme etant un pays de barbeles et de gros egos. J'imaginais des barrieres et des ruines de villes bombardees. J'avais raison et j'avais tort, a la fois. C'est vrai que l'Allemagne porte les marques de son passe douloureux. C'est vrai que certains Allemands sont impolis. En achetant des trucs au magazin, par exemple, il faut s'imposer, car on vous depasse si vous ne vous affirmez pas. On n'y va pas dans la dentelle, au pays de Goethe et de Schiller... J'ai ete maintes fois destabilisee par la brusquerie de certaines personnes. Mais bon, il y a aussi des personnes brusques au Canada et, surtout, la grande majorite des gens que j'ai reellement pu connaitre s