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Messages

Affichage des messages du 2013

Noël bleu

À la Gaulette, le petit village où nous demeurons jusqu'à demain, il n'y a pas grand chose: quelques snacks, une cabane de pêcheurs, une école, une petite bibliothèque. Le plus grand commerce est, de loin, une belle épicerie. On y trouve de tout: du fromage Caprice des dieux, des Tim Tam, du Bordeaux, du sirop d'érable, des chips Tyrrels, autant que de sublimes ananas et du délectable café de l'Ile. J'y suis allée à peu près tous les jours depuis notre arrivée. C'est devenu mon Métro Limbour. Comme dans toute bonne épicerie, de la musique y joue un peu trop fort. Cette semaine, soit des grands succès des années 80 ou du hip hop se faisaient entendre: rien de trop dépaysant. Je suis allée y faire ma visite quotidienne hier. En arrivant dans le stationnement, j'entends "Let it snow, let it snow, let it snow", après c'est "Vive le vent", puis toutes sortes de chansons faisant, l'une après l'autre, l'apologie de l'hiver

Ralentir

Je voulais faire ma sérieuse et vous trouver une définition du slow travel. Je me disais que ça ferait plus crédible de parler de cette façon de voyager en commençant par citer ce qu'en pensent les spécialistes de la question. Quand je suis venue pour googler le terme, le réseau du Rusty Pelican, auberge où nous demeurons, s'est mis à ralentir. J'ai pris ça comme un message. Je suis à l'Ile Maurice, en plein milieu de l'océan Indien. Je ne peux me dépêcher à trouver ce que ça veut dire que de voyager lentement. Vous googlerez le terme vous-mêmes, donc. Moi, je me contenterai de vous parler de ma vision du voyage au ralenti. Lors de notre précédent périple, en 2007-2008, nous avons commencé l'année en lion. Allemagne, République tchèque, Pologne, Autriche, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, tout cela en deux mois et demi. Je me souviens que notre rythme était haletant. Je me souviens aussi que, le 19 octobre 2007, je me suis cassé la cheville en descenda

Chronique d'aéroport #3 - On passe à l'Ouest!

Je prendrai aujourd'hui l'avion pour Perth, en provenance de Cairns, une petite ville de l'est de l'Australie. Le vol, d'une durée de cinq heures, m'amènera à l'extrémité ouest du pays que je visite depuis près d'un mois. Ce vol est symbolique, car pour la première fois depuis un bon bout de temps je me rapproche, géographiquement du moins, de chez moi. Nous en avons pris des avions, depuis notre départ. De l'Islande à la Russie, de la Russie à l'Écosse, de l'Angleterre à l'Inde, de l'Inde à la Thaïlande, de Singapour à l'Indonésie et de l'Indonésie à l'Australie, nous avons volé en nous éloignant de plus en plus du Canada. Nous avons aussi volé en Australie, de Melbourne à Sydney, puis avons fait un road trip jusqu'au nord du Queensland. Toujours de plus en plus loin. Toujours de plus en plus proche du bout du monde. Nous partons vers Perth dans quelques heures puis nous nous dirigerons vers l'Ile Maurice, d

Down Under

Enfant, je rêvais de visiter trois lieux: la Californie (pour y rencontrer des vedettes), la Suisse (pour skier dans ses montagnes) et l'Australie (pour le bleu de ses eaux et pour me rendre au bout du monde). Voilà, c'est fait. J'ai mis les pieds dans chaque région composant mon "top 3". Je me rends compte, en voyageant, que je possèdais très souvent, à priori, une vision très stéréotypée des lieux. Durant mon séjour à Hollywood, par exemple, je n'ai vu ni vedette ni n'ai ressenti le glamour associé à cet endroit mythique. C'est triste, commercial et cheap, Hollywood. Ce n'était pas du tout ce que j'imaginais et la groopie que je suis en a gardé un souvenir amer. Je m'attendais à retrouver en Australie un Canada tropical avec des plages et des oiseaux exotiques. Je pensais que je me retrouverais chez nous ailleurs. J'avais de ce pays une image tirée d'une carte postale. Mais d'où cette perception venait-elle? Comme tout

En vacances à Melbourne

Je suis partie de chez moi depuis un peu plus de trois mois. Depuis la fin mai, je n'ai pas enseigné, rien corrigé et rien rédigé (à part ce blogue et des statuts Facebook). Je n'ai pas travaillé depuis belle lurette et pourtant je me sens en vacances aujourd'hui, pour la première fois depuis bien longtemps. Pourquoi? Parce qu'avant de partir, il y avait 1000 trucs à préparer et que, une fois partie, il y avait des bouts stressants du voyage qui s'en venaient et qui m'empêchaient de dormir sur mes deux oreilles. J'avais peur de la froideur russe, de la chaleur indienne, de la malaria, de la dengue et de tous ces fléaux présents en Asie. Pour un bon moment, j'étais donc en voyage, mais pas encore en vacances. Il y a un monde entre ces deux mots, je le réalise pleinement aujourd'hui, attablée devant un succulent latte (un des meilleurs de Melbourne, il parait) au café Espresso 95, dans mon coin d'adoption pour la semaine: le quartier St-Kilda, so

Je ne le savais pas!

Je vous écris aujourd'hui du charmant café ViaVia de Jogjakarta sur l'ile de Java, en Indonésie. C'est un endroit hip-grano que les touristes (des jeunes français, allemands ou néerlandais pour la plupart) aiment fréquenter. La nourriture indonésienne y est très bonne et le café Lavazza, parfait. Depuis une semaine, nous n'avons presque pas vu de touristes. C'est la saison morte, ici, et ça parait. Vous pouvez vous demander ce que je fais ici. Je ne sais pas vraiment ce que je fais ici non plus. Quand nous avons réservé notre voyage organisé, l'an passé, je ne savais pas vraiment dans quoi je m'embarquais. Notre voyage se nomme "From Bangkok to Bali". Je connaissais Bangkok pour y être allée en 2008. Pour ce qui est de Bali, comme toute bonne lectrice de "Eat, Pray, Love" qui se respecte, je veux y aller depuis que j'ai lu le récit d'Elizabeth Gilbert. Je connaissais donc le début et la fin de mon périple, mais je n'avais a

Ces femmes voilées

Nous sommes à Kuala Lumpur, en Malaisie. Le pays est officiellement musulman. Dans la rue, ça parait un peu. Plusieurs restos s'affichent comme étant halal et le drapeau du pays comporte un croissant doré et une étoile. On n'est pas en Iran ou au Pakistan, par contre. La Malaisie compte 60% de Malais musulmans, 30% de Chinois bouddhistes et 10 % d'Indiens hindous. On se promène donc dans un melting pot de gens qui semblent, à première vue, bien cohabiter. On ne sent pas de tensions, il n'y a pas de graffitis sur les murs, je ne crois pas qu'on discute d'une "Charte des valeurs", ici.  Une partie de notre visite guidée consiste à nous rendre à la Mosquée nationale. Le lieu impressionne, de loin. C'est blanc et c'est beau. Très vite, je comprends que pour visiter l'endroit, je devrai me couvrir. On me passe une espèce de burka mauve pas belle et on me met une cagoule rouge. Je veux crier. Je n'aurais pas dû faire cette visite, mais je

Malala la championne

Je suis un peu malade ces jours-ci. Rien de grave. La combinaison décalage horaire-fatigue-alimentation différente-blues de voyageuse un peu flétrie fait en sorte que, même si j'ai dormi un bon 10 heures, je n'ai pas trop le goût de faire quoi que ce soit, aujourd'hui. Pendant que Mathieu est parti à l'aventure explorer des marchés flottants des environs de Bangkok, je suis restée sagement dans ma chambre. Nous avons une vieille télé et je n'espérais pas grand chose en l'allumant. Oh joie, parmi les 2 postes internationaux, il y a BBC World. Je suis donc restée scotchée à mon poste préféré durant tout l'avant-midi à entendre parler des réfugiés africains morts à Lampedusa, de la résistance des Ukrainiens à faire vacciner leurs enfants et de la victoire de la Belgique contre la Croatie au soccer. J'étais prête à fermer la télé et à lire mon roman de Jhumpa Lahiri lorsque j'ai vu la figure de cette adolescente que j'admire tant: la petite paskista

Maybe later

Ici, dans le sud de l'Inde, c'est le tout début de la saison touristique. Lorsque les vendeurs de pachminas et autres souvenirs voient arriver une douzaine d'Occidentaux, ils se disent que la manne vient de descendre du ciel et qu'enfin, ils pourront faire des affaires, pour la première fois en trois mois. Lorsqu'ils nous voient, ils nous regardent avec des yeux suppliants en nous disant "Please come into my shop, sir, madam". Lorsque nous sommes dans la même ville depuis une couple de jours, ils comprennent que nous ne leur achèteront rien et ne font que nous saluer, mais au début, ils s'essaient à nous vendre quelque chose, c'est normal.  Le jour de notre arrivée à Varkala, j'ai été marquée par un de ces vendeurs qui m'a tout de suite dit, sans que je ne lui dise quoi que ce soit: "Hello, maybe later?". Je crois qu'il est bien habitué de se faire dire cela par des touristes et qu'il a pris les devants. À mon tour je

J'ai mon voyage

Nous sommes le 3 octobre. Ça fait un peu plus de deux mois que nous sommes partis. Nous sommes dans le sud de l'Inde et l'humidité frôle les 100%. Le mois d'octobre est celui que je préfère, au Québec. L'efferversence de la rentrée est passée. Les émissions sont commencées depuis un petit bout. Il fait frais et les couleurs des feuilles deviennent vibrantes. C'est l'été indien, comme le chante Joe Dassin et ce sera bientôt la relâche et la collation des grades à mon collège. Je m'ennuie de chez moi et je sais que je ne serai pas au Québec pour un long bout, encore.  Je me suis payé une super longue relâche, qu'est-ce que j'ai à me plaindre de l'humidité indienne, pourriez-vous très justement me dire. C'est peut-être la source de mon malaise actuel. Je sens que je ne devrais pas le ressentir. Je ne travaille pas, ma seule préoccupation consiste à me demander à quel endroit je prendrai mon prochain masala chai, je lis un très bon livre de J

Revisiter l'Inde

Si vous avez lu le blogue de voyage de Mathieu, vous savez que j'aime bien retourner à des endroits que j'ai appréciés par le passé. Nous sommes venus en Inde en 2008. Nous avions alors visité le Nord du pays, en commençant par sa capitale, New Delhi. J'ai gardé de ce périple d'excellents souvenirs, ce pourquoi j'ai insisté pour que nous visitions le sud du pays, cette fois-ci. Nous sommes arrivés à Mumbai samedi matin, après un vol de 9 heures, en partance de Londres. Ce qui m'a frappée en premier, en sortant de l'aéroport, c'est la lourdeur de l'air. Il fait 30 ces jours-ci, mais 44 avec le facteur humidex. J'ai de la difficulté à supporter cette chaleur à Gatineau. Ici, avec les odeurs pour le moins différentes, c'est pire. Nous sommes arrivés à notre hôtel (Le Residency Fort Hotel: excellent! Séjournez-y si vous passez par Mumbai) vers midi, avons dormi un peu, sommes allés manger (Pizza Hut, un classique indien) puis sommes retournés

Chronique d'aéroport #2

Terminal 4, Heathrow Vol: Londres-Mumbai La dernière fois que j'ai écrit une chronique d'aéroport, j'étais assise à un café de l'aéroport de Keflavik, en Islande. Je partais pour la Russie et j'avais un peu peur. Je ne voulais pas quitter la fraîche Islande pour la frigorifique Russie. J'aurais aimé écrire une chronique d'aéroport à Moscou. Bien que nous soyons arrivés à l'aéroport 3h30 avant notre vol, je n'ai pas eu une minute à moi, entre le check-in au comptoir d'EasyJet qui a pris une heure, l'interminable file pour passer les contrôles douaniers et l'autre file à la porte d'embarquement. Et je ne vous parle même pas de mon "souper": un sandwich au thon pas bon mangé à toute vitesse sur le plancher, entourée de centaines de personnes qui couraient pour ne pas manquer leur vol et au son de préposés qui hurlaient dans un haut-parleur des indications données aux passagers. Pas trop zen comme expérience, je vous le jure.

Rentrer "chez soi"

Nous avons voyagé de l'Islande à la Russie et nous prendrons part à un voyage organisé en Inde, à la mi-septembre. Logiquement, nous aurions dû réserver un vol Moscou-Mumbai. Lorsque nous avons décidé de notre itinéraire, j'ai fortement insisté (pour ne pas dire exigé) pour que nous passions deux semaines en Grande-Bretagne. Après l'exotisme pas toujours joyeux de la Russie et avant l'Inde et son exotisme enthousiaste mais souvent désorganisé, je savais qu'une petite pause à nos trépidantes aventures serait nécessaire. Et je ne me suis pas trompée. Il y en a peut-être des plus intrépides que moi qui aiment constamment faire face à des défis. Oignons, riz blanc et pickles le matin? Pas de problème! Écriture cyrillique incompréhensible? Il y a rien là! Petites vieilles madames qui dépassent dans les files? Amenez-en! Je sais que des gens carburent à ce genre de situations. J'ai rencontré un gentil kiwi nommé Rowan qui adore arriver dans une ville dont il ne parl

Do you like Russia?

La journée d'hier a mal commencé. Je me suis levée du mauvais pied. Pourtant, l'hôtel d'Ekatarinburg (à thème irlandais...) où nous logeons est confortable et j'ai mieux dormi que dans le train. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je ne me sens pas trop bien. Je voudrais être chez moi, boire mon café et lire ma Presse ou mon Globe, j'imagine. J'arrive à la salle à déjeuner et je vois un beau bol de fruits. Je me dis, tiens, je mangerais bien une bonne orange. Je m'approche, viens pour prendre un fruit et constate que ceux-ci sont en plastique... Bien sûr, il n'y a pas de vrais fruits, mais plein de pâtisseries plus ou moins sèches, de pseudo saucisses hot-dog, de café instant et de riz blanc. Miam...Et moi qui adore déjeuner...  Nous rencontrons notre guide, une gentille dame nommée Nathalia. Elle parle bien anglais et ironise au sujet de son pays. Elle nous souhaite la bienvenue dans sa ville. C'est la troisième troisième ville de Russie que nous v

Rustre Russie

Je marche dans une rue commerciale de Nijni Novgorod, en plein après-midi. C'est le mois d'août, les gens sont en vacances, on distribue des boissons énergétiques aux passants et un vieux monsieur joue des standards jazz avec une clarinette fluo. Je ne dirais pas que l'ambiance est festive, mais on n'est pas très loin de cela. Une jeune fille marche avec son copain. Comme cela m'arrive souvent, elle échappe son chandail. Je constate qu'elle n'a pas remarqué que son chandail est tombé et je le ramasse pour elle. Je m'approche de son copain pour lui donner le vêtement et celui-ci s'éloigne de moi, semblant me dire "Que veux-tu, vieille folle?". La fille voit son chandail et me le prend des mains sans me sourire ni me remercier. Moi qui pensais faire une bonne action, je me retrouve à me sentir presque mal d'avoir dérangé ces gens qui ne veulent pas nécessairement de ma présence, comme la majorité de la population russe, on dirait.  Je p

Chronique d'aéroport #1

J'ai toujours aimé les aéroports. J'aime partir en voyage, cela va de soi, mais j'aime aussi aller y porter des gens. J'en profite pour bouquiner, prendre un café, chiller. Cette fois-ci, volonté de voyager léger oblige, je ne bouquine pas. Plutôt, je lis sur mon Kindle qui est, jusqu'à présent, un très fidèle compagnon. Plutôt que de lire ce que d'autres ont écrit, je me propose donc, lorsque ce sera possible, durant ce voyage, de profiter des heures que je passerai à l'aéroport pour penser au pays que je quitterai et pour partager mes perceptions (qui seront souvent erronées, je le sais) au sujet du pays vers lequel je m'envolerai. Entre l'Islande et la Russie, il y a beaucoup plus que 4 heures d'avion, j'en suis à peu près certaine. Un monde sépare ces deux pays, je le sais déjà. Premièrement, les Islandais sont courtois, efficaces, ponctuels et très honnêtes. Un petit exemple: nous avons loué une auto de la compagnie Procar. Tr

Thérapie islandaise

Je vous disais, dans ma dernière entrée, que j'étais fatiguée et que je ne savais pas trop pourquoi je partais. Des fois, quand on est fatigué, il suffit de dormir et d'autres fois, on a besoin d'un petit quelque chose de plus. C'est mon cas. J'ai passé la dernière année à préparer ce voyage et voilà que je le commence ralentie. Je ne veux pas passer des journées frénétiques à me promener de musée en musée. Je n'ai pas envie de faire des visites guidées en autobus accompagnée de touristes excités et d'enfants incapables de se calmer, car ils ont trop mangé de sucre. J'ai besoin de respirer. Je ne m'en doutais aucunement, mais c'est exactement ce que l'Islande me permet de faire. Respirer. Enfin. Après des mois de préparation intensive. Arrêter de penser. Vivre le voyage. Nous sommes arrivés dimanche dernier, après avoir passé 24 heures dans un hôtel de Toronto, car nous avons manqué le vol devant nous mener à Reykjavik. Ce n'est pas

Pourquoi partir?

Dans un peu plus de 24 heures, je partirai pour un long voyage.  Si tout va bien, je serai partie pour 10 mois et demi. Mon mari Mathieu et moi partons ensemble. C'est notre deuxième périple du genre. Nous commençons par l'Islande puis irons en Russie, en Grande-Bretagne, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Australie, en Afrique puis nous reviendrons en Europe.  Plus d'Outaouais, plus de Québec, plus de Canada pour moi, donc. Plus de boulevard St-Joseph toujours bloqué, plus de club sandwich du Patio Vidal, plus de vue sur le chic motel Ritz, à "mon" Second Cup de boulevard Gréber, plus de films au Bytowne, plus de gentils élèves et collègues qui viennent me parler et me faire rire, plus de bouteille(s) de vin bue(s) avec mes amis fantastiques, plus de bons soupers à St-André, plus de Chapters, plus de book club, non plus de tout cela. Plus de Globe and Mail le samedi matin ni de Tom Allen l'après-midi, plus de Foglia sur papier ni d'Unité 9, de Glee, d