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Messages

Affichage des messages du 2019

Marcher avec et pour Greta

Je ne sais pas quand j'ai manifesté pour la dernière fois... Manif contre la hausse des frais de scolarité en 1989? Marche pour la survie de la langue française dans les années 90? Bref, j'aime bien marcher pour découvrir des villes ou de beaux paysages, mais ça fait longtemps que je n'ai pas manifesté pour quoi que ce soit. Bien sûr, je m'indigne silencieusement chaque jour en entendant les niaiseries proférées par Donald Trump et je m'installe parfois à mon clavier pour exprimer par écrit ce qui me fâche ou m'attriste, mais je n'ai rien d'un Gabriel Nadeau Dubois version 2012... Pourquoi irai-je marcher avec des milliers de gens aujourd'hui alors que j'ai des centaines de choses à faire et que je suis très fatiguée d'une rentrée normale, c'est-à-dire une rentrée remplie de défis et d'adaptations? Je pourrais regarder un bon épisode de The Affair, faire du ménage ou lire un roman dans un café. Non, aujourd'hui, j'irai march

Voyager léger

« À l’âge que j’ai, je veux voyager léger, aucune amarre pour m’empêcher de partir... » En attendant mon vol, à l’Aéroport de Dorval, j’ai cette chanson d’Isabelle Boulay en tête (comme à peu près chaque fois que je pars...) Aucune amarre ne m’empêche donc de partir. J’ai fini de corriger, mon prochain cours de doctorat aura lieu en août, je suis en vacances pour de belles et longues semaines. Je pars donc pour l’Irlande, l’Écosse et l’Angleterre aujourd’hui. Toute seule, comme une grande. Ce n’est pas la première fois que je pars seule. Je me souviens de mon premier voyage solo, il y a tout juste 20 ans. J’étais partie aussi pour l’Irlande. J’étais allée entre autres à Cork, Kilkenny, Galway et j’avais pris le traversier pour me rendre à l’île d’Aran. Je m’étais achetée une belle tasse dans un monastère et j’ai encore celle-ci. J’avais aimé ce voyage, mais il avait été plus difficile que prévu. Bien sûr, les paysages irlandais et les petits villages sympathiques m’avaient c

Le Grand Oral

Au collège où j’enseigne, l’épreuve qui couronne le cheminement scolaire des étudiants en sciences humaines et en techniques de travail social se nomme le Grand Oral. Remarquez l’aspect solennel des lettres majuscules à  Grand  et à  Oral . C’est du sérieux comme truc. Les étudiants doivent présenter, devant un panel de trois de leurs enseignants, le fruit de leur démarche d’intégration. En sciences humaines, ils ont rédigé un texte de 30 pages traitant d’une question en utilisant trois disciplines ou ils ont réalisé un documentaire et rédigé un texte accompagnant celui-ci. En TTS, ils ont observé une intervention effectuée durant leur stage ou ont mené une recherche sociale liée à leur milieu du stage. En sciences humaines, ils doivent présenter une synthèse de leur travail en 11 à 13 minutes sans support visuel. En TTS, ils ont au plus 30 minutes pour parler de leur démarche et pour présenter des liens entre la théorie et la pratique tout en ayant un point de vue critique sur leur d

Belle puce

J’enseigne depuis à peu près 20 ans le développement des enfants. Chaque année, je donne un cours sur la construction sociale du genre. J’aime raconter comment on apprend, dès leur naissance, à des petits gars qu’ils seront forts et virils en les appelant  mon grand  et à des petites filles qu’elles seront de fines fleurs fragiles en les appelant  ma puce.  Je n’aime pas trop ces surnoms qui enferment les gars dans un rôle de guerrier et les filles dans un rôle de princesse à sauver. Cela dit, la petite fille qui est décédée à Granby cette semaine portait très bien, selon moi, le surnom de puce et, sans le savoir, elle m’amènera à ne plus utiliser l’exemple de puce afin de décrire les surnoms réducteurs donnés aux filles. Quand j’y pense deux minutes, ce n’est pas fragile, une puce. Ça saute et ça s’enfuit tout en étant très petit, ça s’échappe et ça ne veut pas être contenue, comme cette petite fille blonde que j’ai aperçue sur des pages Facebook (parce qu’à la télé, on n’a pas le dr

Notre-Dame de Paris

La première fois que j’ai visité la cathédrale Notre-Dame de Paris, j’avais 27 ans. C’était lors de mon premier voyage en Europe, en 1997. Pour mes étudiants actuels, cette époque semble préhistorique (comme tout ce qui est arrivé avant leur naissance, j’imagine), mais pour moi, c’est comme si c’était hier. J’étais à Paris dans le contexte bien particulier des Journées mondiales de la jeunesse qui rassemblaient des millions de jeunes idéalistes catholiques qui s’étaient donné rendez-vous dans la ville lumière afin de célébrer la joie d’être en vie et de croire à quelque chose de plus grand que soi. Internet commençait à peine à exister et on était très loin de savoir qu’un jour les réseaux sociaux boufferaient tout notre temps libre en nous isolant un peu plus chaque jour les uns des autres.  On n’est plus en 1997, mais bien en 2019, c’est donc tout à fait normal que j’aie appris que la magnifique cathédrale que j’ai visitée pour la première fois il y a plus de 20 ans était en t

Ma visite au Salon du livre de l’Outaouais (le SLO)

Je n’aime pas vraiment visiter les Salons du livre. En cela, je ne suis pas très spéciale. Quand je demande à mes distingués collègues (tous de sympathiques intellos profs du collégial) s’ils visiteront celui de l’Outaouais, ceux-ci font d’habitude la moue en me disant « Ouin, mon fils ou ma fille veut y aller, il a toujours rêvé de rencontrer (insérer le nom d’un auteur jeunesse à succès), mais ça ne me tente pas vraiment d’aller là. » Moi? J’y vais, à peu près un an sur deux, en essayant de me convaincre que ça me fera du bien, que j’y découvrirai un auteur de talent et que ce sera un peu plus édifiant de passer un après-midi là que de regarder en rafale des épisodes de  Making a Murderer – la suite  sur Netflix.  Je ne sais pas pourquoi je n’aime pas tant que ça cet événement qui serait, en principe, supposé me combler de bonheur, moi,  groopie  littéraire de première classe. Il y a des livres, il y a des auteurs, il y a des conférences, des tables rondes, des témoignages, un b