D'après l'inventaire de personnalité conçu par Myers and Briggs, je suis ce qu'on appelle une pure introvertie. Qu'est-ce que ça veut dire? Tout simplement que je retrouve mon énergie en passant du temps dans mon jardin secret. Si je suivais aveuglément mes penchants naturels, ce jardin pourrait vite ressembler au jardin de Marie-Antoinette, à Versailles. Je ne parle donc pas ici d'un innocent petit potager intérieur où j'aime inviter des amis à voir mes fleurs et à cueillir mes légumes. Oh non! Mon naturel, selon le test (avec lequel je suis pas mal d'accord), m'enverrait plus en périple solitaire en Islande ou dans le désert de la Namibie que dans à peu près n'importe quelle destination peuplée de gens heureux et ensoleillés.
Avant que vous m'enleviez de la liste de vos amis, vous disant en vous-même que je ne suis qu'une sauvage qui ne pense qu'à elle-même (ce qui est parfois vrai, je le sais, mais qui n'est pas suffisant afin de décrire le complexe numéro que je représente) donc, avant que vous décidiez de me rayer de votre carte, vous devez comprendre que je suis une introvertie avec un fort penchant social. Je suis, comme vous probablement, une contradiction ambulante. Je me demande, avant de donner un cours, pourquoi je ne suis pas bibliothécaire ou chercheuse, ou traductrice. Je donne mon cours, et je me demande ensuite comment j'ai fait pour m'imaginer que j'aimerais la vraie vie d'introvertie, sans visages souriants et sans élèves brillants qui comprennent exactement ce que je voulais qu'ils comprennent. Je vous jure que de telles expériences m'arrivent au moins une fois par semaine. Quand je me mortifie à l'idée de faire quelque chose (comme aller présenter mes services de psychologie à des élèves que je ne connais pas), je le fais et hop! je me dis que je suis donc chanceuse de pouvoir me retrouver autour de gens aussi attachants. Et si seulement cet état de grâce pouvait durer. Eh bien non. Tous les lundis, ça recommence, les doutes reviennent m'assaillir.Et ça fait au moins 10 ans que ça dure. Au moins, avec le temps, j'apprends à donner du temps à mon Central park intérieur. Et c'est ce que j,ai fait aujourd'hui.
Aujourd'hui, je me suis payée une belle journée d'introversion. J'ai lu, lu, lu. Même le Globe and Mail, qui reste excellent, malgré ses faux pas de la semaine dernière. J'ai écouté, pour une centième fois, les belles chansons nostalgiques de la bande sonore de Little Miss Sunshine. Et il pleuvait en plus. Vous pensez pas que j'étais heureuse, moi? J'ai recopié les notes de mes trois semaines de cours de Lexique du français moderne et j'ai enfin compris le but du cours.
Au Starbucks de la rue Metcalfe, à Ottawa, où je suis allée boire mon hebdomadaire latte, il y avait une madame de l'autre gang (les extravertis) qui riait et parlait si fort que j'avais de la difficulté à me concentrer. Elle semblait vraiment être contente, la madame. Comme toute bonne extravertie, elle retrouvait son énergie en la présence des personnes avec qui elle se trouvait. Plus le temps avançait, plus elle semblait extatique. Peut-être voulait-elle impressionner les beaux mecs qui l'accompagnaient, je ne sais pas.
Après que ce joyeux groupe soit parti (Dieu soit loué!), un vieux couple d'Irlandais en voyage a pris leur place. C'était leur tea time, c'était bien évident. Le monsieur avait de beaux yeux clairs et mangeait un sandwich en buvant son thé. La madame, couverte d'un beau châle de laine, a bu le sien en mangeant un petit gâteau au fromage. Ils ont dit qu'ils boiraient une bière en rentrant à l'hôtel et ont discuté de leurs perceptions du Canada. J'aurais dû leur parler. Mais, en bonne introvertie, je m'en suis gardée. Je leur ai souri à leur départ, cependant. Ils m'ont souri en retour. Ils vivaient, bien évidemment, un bonheur tranquille. Plus jeune, j'aurais envié ma première voisine exubérante. Aujourd'hui, elle m'énervait plus qu'autre chose et je ne l'enviais pas du tout. Je sais, que depuis très longtemps (depuis ma naissance?), je suis plus près de la douce madame qui boit son thé avec son vieil ami et qui a appris les beautés du calme et de la douceur. Ces gens respiraient l'introversion bien assumée. J'y arriverai, un jour, je le sais.
Quand je suis revenue chez moi, je suis passée près du Parc de la Gatineau. Une épaisse couche de brume recouvrait le gazon encore vert. Ça ressemblait à l'Irlande. Je crois que ce pays (d'où je viens, un peu) est un parfait pays d'introverti. Il pleut et il brume la moitié du temps. On rentre chez soi, on se fait un thé et on lit, tanquillement. Il me semble que je ferais un mois dans un tel beat...
Vous? Dans quelle catégorie vous placez-vous? feu d'artifice ou brume? Un peu des deux, j'imagine...
Bon équinoxe à tous.
L'automne est là. Fêtons. Doucement.
Avant que vous m'enleviez de la liste de vos amis, vous disant en vous-même que je ne suis qu'une sauvage qui ne pense qu'à elle-même (ce qui est parfois vrai, je le sais, mais qui n'est pas suffisant afin de décrire le complexe numéro que je représente) donc, avant que vous décidiez de me rayer de votre carte, vous devez comprendre que je suis une introvertie avec un fort penchant social. Je suis, comme vous probablement, une contradiction ambulante. Je me demande, avant de donner un cours, pourquoi je ne suis pas bibliothécaire ou chercheuse, ou traductrice. Je donne mon cours, et je me demande ensuite comment j'ai fait pour m'imaginer que j'aimerais la vraie vie d'introvertie, sans visages souriants et sans élèves brillants qui comprennent exactement ce que je voulais qu'ils comprennent. Je vous jure que de telles expériences m'arrivent au moins une fois par semaine. Quand je me mortifie à l'idée de faire quelque chose (comme aller présenter mes services de psychologie à des élèves que je ne connais pas), je le fais et hop! je me dis que je suis donc chanceuse de pouvoir me retrouver autour de gens aussi attachants. Et si seulement cet état de grâce pouvait durer. Eh bien non. Tous les lundis, ça recommence, les doutes reviennent m'assaillir.Et ça fait au moins 10 ans que ça dure. Au moins, avec le temps, j'apprends à donner du temps à mon Central park intérieur. Et c'est ce que j,ai fait aujourd'hui.
Aujourd'hui, je me suis payée une belle journée d'introversion. J'ai lu, lu, lu. Même le Globe and Mail, qui reste excellent, malgré ses faux pas de la semaine dernière. J'ai écouté, pour une centième fois, les belles chansons nostalgiques de la bande sonore de Little Miss Sunshine. Et il pleuvait en plus. Vous pensez pas que j'étais heureuse, moi? J'ai recopié les notes de mes trois semaines de cours de Lexique du français moderne et j'ai enfin compris le but du cours.
Au Starbucks de la rue Metcalfe, à Ottawa, où je suis allée boire mon hebdomadaire latte, il y avait une madame de l'autre gang (les extravertis) qui riait et parlait si fort que j'avais de la difficulté à me concentrer. Elle semblait vraiment être contente, la madame. Comme toute bonne extravertie, elle retrouvait son énergie en la présence des personnes avec qui elle se trouvait. Plus le temps avançait, plus elle semblait extatique. Peut-être voulait-elle impressionner les beaux mecs qui l'accompagnaient, je ne sais pas.
Après que ce joyeux groupe soit parti (Dieu soit loué!), un vieux couple d'Irlandais en voyage a pris leur place. C'était leur tea time, c'était bien évident. Le monsieur avait de beaux yeux clairs et mangeait un sandwich en buvant son thé. La madame, couverte d'un beau châle de laine, a bu le sien en mangeant un petit gâteau au fromage. Ils ont dit qu'ils boiraient une bière en rentrant à l'hôtel et ont discuté de leurs perceptions du Canada. J'aurais dû leur parler. Mais, en bonne introvertie, je m'en suis gardée. Je leur ai souri à leur départ, cependant. Ils m'ont souri en retour. Ils vivaient, bien évidemment, un bonheur tranquille. Plus jeune, j'aurais envié ma première voisine exubérante. Aujourd'hui, elle m'énervait plus qu'autre chose et je ne l'enviais pas du tout. Je sais, que depuis très longtemps (depuis ma naissance?), je suis plus près de la douce madame qui boit son thé avec son vieil ami et qui a appris les beautés du calme et de la douceur. Ces gens respiraient l'introversion bien assumée. J'y arriverai, un jour, je le sais.
Quand je suis revenue chez moi, je suis passée près du Parc de la Gatineau. Une épaisse couche de brume recouvrait le gazon encore vert. Ça ressemblait à l'Irlande. Je crois que ce pays (d'où je viens, un peu) est un parfait pays d'introverti. Il pleut et il brume la moitié du temps. On rentre chez soi, on se fait un thé et on lit, tanquillement. Il me semble que je ferais un mois dans un tel beat...
Vous? Dans quelle catégorie vous placez-vous? feu d'artifice ou brume? Un peu des deux, j'imagine...
Bon équinoxe à tous.
L'automne est là. Fêtons. Doucement.
Commentaires
Eh oui! Même si je n'interviens pas souvent sur ton blogue, j'en suis une adepte aguerrie... le tiens, et celui de mère indigue auquel tu m'as initié! Je ne sais pas si je peux me qualifier d'intro ou d'extra, mais chose certaine, l'automne est vraiment, à mon avis, la saison par excellence pour vivre ces moments magiques que tu décris si bien...
Bisous,
Elise Beauregard