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La ville reine

Je pars pour Toronto demain après-midi.

Je n'avais pas mis les pieds ni le coeur dans cette ville avant l'hiver 2002. Je m'imaginais que la ville reine du Canada ressemblait à la reine Elizabeth II: drabe, endormante et trop sage. Je la voyais aussi comme la grande soeur économe de la rebelle Montréal. Je m'étais royalement trompée.

Pourquoi y aller, en 2002? Je voulais, avec 3 amis cinéphiles, voir le film The Hour qui n'était pas encore sorti à Montréal ni à Ottawa. Les grands fous que nous étions, nous avions décidé de nous taper l'aller-retour Gatineau-Toronto (10 heures en tout) en plein gros fret de fin janvier pour aller voir notre film. Arrivés le vendredi soir très tard, nous sommes restés jusqu'au dimanche matin. On appelle ça une visite éclair.

Quel génial road trip avons-nous fait! Vous saviez qu'il y a une magasin nommé Super Pet sur le bord de l'autoroute, pas trop loin de Kingston? Eh bien, nous avons ri, tels des enfants de prématernelle en se répétant à tous propos ce mot... Exténués, en essayant de nous endormir dans nos super lits faits de plastic gris dans une minuscule chambre avec tapisserie rose et jaune d'un Days Inn qui avait connu de meilleurs moments, nous pouffions de rire en disant Super Pet, à répétition. Des fous, je vous dis...

Par cette folle expérience, la ville reine a pour moi changé de visage. Elle n'est pas devenue Lady Di mais elle s'est approchée de, mettons, Fergie...Je n'ai jamais fait autant de choses en si peu de temps. Et je me rappelle absolument de tout ce que nous avons fait. C'était comme un concentré de bonheur, vécu en accéléré.

Notre amie Mag a établi ses quartiers dans cette ville l'année d'après et nous y retournons donc avec joie une ou deux fois par année. A chacune de mes visites, je redécouvre The Annex, un quartier bobo foisonnant de jolies librairies et de sympathiques restos, j'apprécie les beaux quartiers résidentiels, tel Yorkville qui a un charme tout à fait british, je me plais à m'arrêter dans un des milliers de cafés qui jonchent les rues. Et ça, c'est sans parler des grands magasins de la rue Bloor et de la cosmopolite rue Yonge, jeune d'une énergie toute newyorkaise avec son Sam the Record Man et ses bons petits restos asiatiques. A toutes mes visites, je ne manque pas d'aller m'acheter une paire (ou plus) de bas au grand Gap de la rue Bloor. Petit péché mignon et mini-coquetterie...

Nous n'irons pas au Days Inn demain. Nous nous arrêtons maintenant au chic Clarion de la rue Sherbourne. C'est pas cher, nous connaissons les airs et le petit déj est inclus. De plus, les murs ne sont pas jaunes et les lits ne sont pas faits de plastique gris. Mais il reste que je ressens toujours un pincement de nostalgie, quand je passe en face de notre premier hôtel torontois.

J'ai très hâte à cette fin de semaine. Toronto me dévoilera un autre de ses visages, royaux ou pas. Une chose est certaine, cette ville m'a appris à changer mes perceptions et à donner une chance aux Élizabeth II et aux prince Charles de ce monde. Des fois, ils sont des William ou des Fergie, dans le fond. Il m'a fallu faire un voyage avec 3 bons amis, dans un froid de canard, pour réaliser que je m'étais complètement trompée dans ma perception de la réalité!

Je vous ai dit que je tombais en semaine de relâche demain? Savez-vous à quel point j'ai hâte de faire la grasse matinée, la semaine prochaine? Vous ne pouvez même pas vous imaginer!

En finissant, ces paroles, de notre Jean Leloup-Leclerc...

Tant qu'il y aura des étoiles
sur le bord de la route
nous pourrons nous arrêter
Tant qu'il y aura des rivières
nous pourrons nous baigner
Et que plus jamais rien ne redoute
d'autres destins que celui du doute
Jamais je n'oublierai
les étoiles sur la route de Toronto
Et ce jour sur cette plage du lac Ontario

Millionnaire, amoureux, zilliardaire
Vagabond, millionnaire, amoureux
Demain, nous découvrirons son nouveau CD, en roulant vers Toronto, j'ai hâte de voir.

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