Soirée littéraire hier, au chic Pavillon Taché de l'UQO. Nous devions être au moins 60 à venir voir et écouter la nouvelle sensation de l'heure, l'écrivain togolais Edem Awumey, en lice pour le Goncourt, rien de moins. Un résident du Vieux-Hull en nomination pour le plus prestigieux des prix littéraires français, je ne pouvais manquer ça, moi qui ne cesse de me plaindre de l'anémie culturelle de mon Outaouais québécois d'adoption.
J'ai déjà parlé, dans cet espace virtuel, de ma propension à être un peu, pas mal, oui, OK je l'admets, extrêmement groopie. Bien sûr, je trippe littérature, pour de vrai. Mais je me suis quand même demandé si ce qui m'a fait sortir de chez moi, par un grise soirée de septembre où j'aurais pu me farcir la programmation automnale de Radio-Can ou lire mon Entertainment Weekly, est la volonté réelle de rencontrer un auteur ou le désir de voir quelqu'un qui aura peut-être le Goncourt. C'est un peu des deux, j'imagine. Probablement que mon "groopisme" m'a amené jusqu'à la salle et que mon amour pour la littérature m'a fait rester jusqu'à la fin du lancement.
Et que je suis contente d'être restée jusqu'à la fin de l'évènement... Cet Edem Awumey est complètement charmant et sa vivacité d'esprit n'est égalée que par sa grande humilité. Il est africain, européen et nord-américain à la fois. Il a une petite voix, à la foix timide et enjouée. Il donne le goût d'écrire et surtout de lire ce qu'il a écrit sur l'exil, sur les départs, sur l'errance.
Je l'ai regardé tout droit dans les yeux durant son exposé. Je voulais qu'il sente ma présence. Tout le monde était comme moi. Nous étions subjugués par Edem et par son rire.
La question du Goncourt revient. S'il n'y avait pas eu cette majestueuse nomination, combien y aurait-il eu de fans? 10, 15 personnes, de la famille et des amis proches? Je n'en sais rien.
Hier, nous devions être 25 ou 30 à faire la file pour lui demander de nous dédicacer Les pieds sales. Je suis toujours nerveuse dans de telles situations. Je dis merci pour l'inspiration, la plupart du temps et je laisse mon regard parler. A mon merci, il a répondu "C'est moi". Il me remerciait, à son tour et j'ai senti sa sincérité.
Je ne sais pas s'il gagnera le Goncourt, en novembre. Je lui souhaite, bien sûr, pour que d'autres personnes aussi groopies que moi le découvrent. Moi, je ne l'ai pas encore lu, mais je l'aime déjà. Et ce n'est pas seulement la groopie qui parle, c'est l'humaine qui a découvert la grande beauté intérieure d'un de ses congénères.
Je lis son livre (dès que j'ai fini ma correction) et je vous en reparle.
Commentaires
C'est impossible de saisir toute les nuances d'un humain d'un ^tre humain en une seule soirée (si son signe zodiaque est obscur, même un spot-light céleste ne saurait révéler sa face cachée).
Ce n'est pas parce qu'un écrivain se plait à dédicacer vos pieds sales qu'il ne s'intéresse à vous pour autant. Soyez prudente. Cette aventure est nébuleuse. Soyez prudente je vous en conjure.
JoJo. (-;