« À l’âge que j’ai, je veux voyager léger, aucune amarre pour m’empêcher de partir... »
En attendant mon vol, à l’Aéroport de Dorval, j’ai cette chanson d’Isabelle Boulay en tête (comme à peu près chaque fois que je pars...)
Aucune amarre ne m’empêche donc de partir. J’ai fini de corriger, mon prochain cours de doctorat aura lieu en août, je suis en vacances pour de belles et longues semaines. Je pars donc pour l’Irlande, l’Écosse et l’Angleterre aujourd’hui. Toute seule, comme une grande.
Ce n’est pas la première fois que je pars seule. Je me souviens de mon premier voyage solo, il y a tout juste 20 ans. J’étais partie aussi pour l’Irlande. J’étais allée entre autres à Cork, Kilkenny, Galway et j’avais pris le traversier pour me rendre à l’île d’Aran. Je m’étais achetée une belle tasse dans un monastère et j’ai encore celle-ci. J’avais aimé ce voyage, mais il avait été plus difficile que prévu. Bien sûr, les paysages irlandais et les petits villages sympathiques m’avaient comblée, mais quelque chose manquait: un ami avec qui partager ce bonheur.
J’ai passé plusieurs années, par la suite, à voyager avec des étudiants. Quels souvenirs extraordinaires je garde de ces belles aventures avec des personnes avec qui partager des moments d’extase (comme se couper un bout de tapis rouge à Cannes, chanter « Sous le vent » en karaoke dans un village de Costa del Sol, discuter de l’amour jusqu’aux petites heures du matin sur une terrasse avec vue sur l’Acropole, aller au Parc Guell boire un verre de vin durant la nuit, prendre quelques verres de sangria dans le magnifique parc Retiro de Madrid et vouloir rester là toute ma vie, entre autres). Quand je pense aux voyages que j’ai eu la chance de vivre avec mes étudiants, je me sens toujours extrêmement privilégiée. Quel bonheur de découvrir le monde avec des jeunes esprits vifs. Ces moments resteront pour toujours gravés dans ma mémoire.
J’ai beaucoup tergiversé avant de décider de partir en voyage cette année. J’ai eu une grosse année et je suis fatiguée. À un moment donné, je partais pour le Chili et l’Argentine et puis le lendemain j’allais à Vancouver et à Seattle. Je me suis beaucoup promenée dans ma tête et j’ai presque décidé de rester chez moi. Puis j’ai vu que Air Transat offrait des deals intéressants pour l’Irlande et l’Angleterre. J’ai réservé un billet d’avion. En deux jours, mes apparts Airbnb étaient trouvés.
Depuis mon premier voyage solo, je suis partie quelques fois seule. J’ai appris à voyager en solitaire. Il y a bien sûr encore des moments où je voudrais dire comme Pascale Bussières dans une annonce de SICO « Vois comme c’est beau » à quelqu’un, mais j’ai appris à apprivoiser ma solitude. Bien sûr, Netflix, CRAVE et Amazon Prime aident. La dernière fois que j’ai voyagé seule, en 2017, j’étais en plein cœur d’un marathon de Gilmore Girls. Cette année, il y a la deuxième saison de Big Little Lies qui sort bientôt et je me suis aussi téléchargé la première saison de Fleabag qui est excellente, il parait.
Dévorer des séries m’a aidée, lors de mon dernier long voyage, à vivre ma solitude, mais un problème demeurait, celui des bagages. Il faut parfois me le rappeler, mais je n’ai plus 20 ans. Fréquentant plus les librairies et les cinémas que les gyms, je ne suis pas très en forme. Je suis en masse capable de marcher de longues heures, mais trainer un gros sac à dos est de plus en plus difficile pour moi. Je me suis donc résolue à m’acheter, pour la première fois de ma vie, une valise à roulettes. OK, j’ai l’air un peu moins aventurière, mais c’est correct. On vieillit et on n’a plus le goût de porter sa vie sur son dos, c’est ça qui est ça. J’ai aussi décidé de voyager plus léger. Pour 20 jours, j’ai 7 kilos de matériel. Ma petite valise à roulettes Osprey va donc entrer avec moi dans la cabine et je ne vivrai plus les minutes d’angoisse en attendant de voir mon sac sur le tapis roulant de l’aéroport de Dublin.
Je voyage donc léger matériellement, mais j’essaye aussi d’avoir l’esprit léger (ce qui peut représenter un défi, pour moi). Je le disais plus tôt, je suis fatiguée de mon année (comme le sont 100% des profs que je connais). Je vais donc essayer de prendre mon temps et de continuer à découvrir les vertus du « slow travel ». Voir peu, mais voir mieux.
Je vous en reparle...
PS: Merci à toi qui prends le temps de me lire. Écrire ce blogue en sachant que je suis lue m’aide à me sentir moins seule en voyage, parce que je sais qu’au moins une personne prend le temps de lire ce que j’ai à dire!
Commentaires
Prends le temps de bien vivre ton voyage!
Bon été!
Marie-France L.