Passer au contenu principal
Il y a longtemps que je n'ai pas ecrit. Ce n'est pas que je ne trouvais rien a dire. Au contraire. Je ne sais pas pourquoi mais je ne me sentais pas inspiree. Je ne voulais pas ecrire en me sentant forcee, comme si je ne faisais pas bien ma job si je n'ecrivais pas sur toutes les villes que je visitais. Quelques personnes se sont inquietees et je dois avouer que ca m'a rassuree un peu. Oui, je suis lue. Je me suis alors dit, il y a quelques jours, que j'allais reprendre l'ecriture de ce blogue, qui n'a pas ete nourri depuis notre sejour dans le magnifique (et troublant) Maramures. Je me suis dit que j'allais ecrire sur les eglise peintes des monasteres de Bucovine, sur la forteresse immense et les jolies maisons a toits bruns de Veliko Tarnovo, sur la laideur grise de Bucharest et sur la poesie de Sibiu, mais je ne savais que dire, a part du fait que mon ame boheme se revele comblee par ce voyage et que bien que je m'ennuie solide de ma famille, de mes amis, de mes collegues, de mes eleves, de ma tele americaine, de ma Presse, de mon Devoir, du Starbucks et du cinema Bytowne, ce voyage est une des plus marquantes experiences de ma (de moins en moins) courte vie.

Voila tout ce que j'avais a dire. Jusqu'a temps que je descende de malifiques escaliers pour aller aux toilettes durant la nuit et que je fasse une mauvaise chute qui fait en sorte que je suis incapable de marcher depuis 2 jours. Le temps s'est arrete et je me promene entre le divan et l'ordi du Hickers Hostel, de Plovdiv, en Bulgarie, en buvant le cafe gracieusement offert par le personnel de l'auberge qui ne cesse de s'enquerir au sujet de l'etat de ma cheville. Je ne me doutais pas que la "hike" prendrait cette tournure. Voila que je suis arretee, pour au moins 3 jours encore. Ce n'est pas la fin du monde, loin de la. Je lis un excellent roman: Eleonor Rigby, de Douglas Coupland. Si vous avez vecu une journee de triste solitude dans votre vie, lisez ce roman. Vous rirez, vous pleurerez, vous vous sentirez compris, enfin. Si la solitude n'est pas votre lot, lisez autre chose et profitez de votre chance. Donc je lis, en ecoutant Norah Jones et Hotel de Moby, que je n'avais pas reellement ecoute, meme s'il est sorti il y a 2 ou 3 ans. J'entre a l'interieur de moi-meme, j'hiberne pour quelques jours, et ca fait du bien. Mathieu va au marche nous acheter le meilleur feta au monde et nous faisons des salades et sandwiches du tonnerre. Bien sur, je regrette de ne pas pouvoir sortir et voir le soleil d'octobre eclairer la jolie Plovdiv, mais je me dis que j'ai eu la chance de l'explorer, lors de notre premiere journee ici. J'aime cette ville, meme si je ne fais que la percevoir a travers la fenetre de mon auberge.

Voila. J'espere guerir maintenant, car la Croatie s'en vient et je ne veux pas manquer ses iles et ses paysages maritimes. Pour les prochains jours, je mettrai de la glace et eleverai mon pied. Il n'y a que cela a faire. Et lire Coupland. Et ecrire ce blogue. Et m'arreter pour reflechir a ma vie et a ce voyage. Il y a pire situation, vous en conviendrez probablement.

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Entrer dans la lumière

A ma dernière entrée de blogue (qui ne remonte pas à plus de deux semaines: miracle!), je me disais que j'avais hâte de visiter le musée Picasso, qui pourrait me permettre de capter un peu de la lumière si absente du ciel de Paris. Laissez-moi vous dire que je n'ai pas trouvé la lumière où je pensais la trouver. Nous nous sommes levés tôt. Il faisait toujours noir quand nous sommes sortis de notre auberge. D'un pas rapide et enthousiaste, nous avons affronté le petit vent frais de décembre et marché dans les rues du Marais, mythique et charmant quartier parisien, que je ne fais que commencer à découvrir. Nous sommes arrivés à 9h15, alors que les portes de musée ouvraient à 9h30. Nous étions les premiers à entrer (gratuitement, car nous avons une carte prouvant que nous sommes profs, héhé! Car être prof, doit bien avoir quelques bénéfices marginaux, à part faire quelques fois et sans trop de remords des photocopies personnelles...) et nous étions heureux et confiants. J'

Where everybody knows your name, and they're always glad you came

Cette chanson (thème musical de l'émission Cheers) me revient souvent en tête. Elle me parle d'amitié et de familiarité réconfortante. Je songe à Cheers et je deviens un peu nostalgique, comme à chaque fois que je pense à toutes ces bonnes vieilles émissions disparues. Tabou , qui passe en rafale à TVA depuis 1 mois et que je suis avidement, finit cette semaine et Rumeurs n'est pas encore commencé, même chose pour Scrubs . Je pourrais me louer des épisodes de bonnes séries, comme Curb your Enthusiasm ou Six feet Under, mais je crois qu'il y a quelque chose du téléroman vu à horaire régulier qui me réconforte et dont j'ai profondément be soin. Je me rappelle des soirs de semaines programmés de mon enfance et de mon adolescence: lundi La croisière s'amuse, mercredi Le temps d'une paix, jeudi Pop Citrouille, Family Ties et The Cosby Show . Depuis toujours, j'aime rêver, dans le feu de l'action de mes journées occupées, au moment où je regardera

Une lettre à Aurélie Lanctôt

Chère Aurélie, Je ne te connais pas. J'imagine que tu es une fille très intelligente. J'ai enseigné à plusieurs jeunes brillants et j'imagine que tu es une de ces personnes que les profs aiment côtoyer parce que tu leur fais penser à leur jeunesse, à leurs belles années où ils étaient fougueux et rebelles. J'imagine que tu es drôle dans un party, lorsque tu fais des montées de lait. J'imagine que tes amis te trouvent à la fois intense et attachante. Je ne te connais pas, mais j'imagine tout ça. Une de mes anciennes étudiantes a affiché ton texte sur sa page Facebook en parlant de son désarroi face à celui-ci. J'ai lu ton texte et il m'a jetée par terre. Mais pas dans le bon sens. Dieu sait que j'en ai lu des textes, depuis le début de la grève. J'ai lu Martineau, Margaret Wente, André Pratte, des journalistes du National Post, j'ai lu des blogues et des statuts Facebook écrits par toutes sortes de personnes, mais  il n'y a pas un te