Passer au contenu principal

Smile

A Amsterdam, la proprio de l'appart ou nous demeurions avait une belle collection de 33 tours, qu'elle avait mise a notre disposition. Parmi ceux-ci, il y avait le Greatest Hits de Cat Stevens, que nous avons ecoutes en boucle. Bien sur, nous avons rejoue "Wild World", le plus grand succes du chanteur maintenant converti a l'islam. J'ai toujours aime cette chanson, mais il y a une phrase qui m'a toujours questionnee:

"It's hard to get by, just upon a smile"

Je doute encore plus de la validite de cette phrase depuis mon arrivee en Inde. Apres 2 jours passes dans un etat quasi-phobique, j'ai arrete de me concentrer sur les dangers inherents a ce pays (particulierement lies au fait de traverser des rues jonchees de tuk tuk, de cycle rickshaws et d'autos qui surgissent de partout). Apres 2 ou 3 jours passes a regarder alternativement mes pieds et ma sacoche, j'ai decide de me lever les yeux et de sourire. La premiere fois, c'etait a une femme qui avait 2 enfants avec elle. Elle m'a rendu mon sourire de facon si sincere et profonde que j'ai eu le gout de recommencer. Et c'est ce que je fais depuis 2 jours. Souvent, les gens qui semblent les plus demunis sont ceux dont le sourire est le plus eclairant. Une lumiere se degage de leur noirceur et vient eclairer ma vie autrefois (et encore par moments) encombree de peurs: tomberai-je malade? ai-je mis assez de Purel? me ferai-je voler mon Ipod? Toutes ces craintes disparaissent quand je vois le sourire eclatant d'une personne qui ne me connait meme pas, mais qui me donne son ame qui sait transparaitre dans ses yeux brillants de bonheur. Hier, en marchant dans une des rues encombrees bordant notre hotel, un gentil garcon de l'age de mes eleves m'a dit "Welcome to India". Il devait se douter, a ma demarche hesitante, du fait que je viens juste d'arriver. J'ai senti alors que j'etais atterrie en Inde et que j'etais sortie (pour le moment du moins) de la contree de mes peurs.

Tantot, devant le majestueux Taj Mahal, j'ai offert a une jeune indienne a l'eclatant sari jaune de la prendre en photo. Nous avons simplement engage la conversation. Elle enseigne. Elle est mariee. Elle aime la psycho. Elle semblait sincerement contente de me rencontrer. Et, a travers cette courte discussion, j'ai senti que je rentrais au coeur de son pays, aussi ensoleille que son sari . Bien sur, il me reste encore une petite gene. Et elle me protege bien des rencontres importunes. Mais je veux continuer a sourire et a etre ainsi eclairee par le sourire de ces gens qui vaut bien tous les Taj Mahal du monde.

J'ai arrete de me chanter Cat Stevens et j'ai plutot pense a cette jolie "Smile" de Charlie Chaplin, que voici:

Smile tho' your heart is aching,

Smile even tho' it's breaking,

When there are clouds in the sky

You'll get by,

If you smile thro' your fear and sorrow,
Smile and maybe tomorrow,
You'll see the sun come shin-ing thro' for you

Light up your face with gladness,
Hide ev-'ry trace of sadness,
Al -'tho a tear may be ever so near,
That's the time,
You must keep on trying,

Smile, what's the use of crying,
You'll find that life is still worth-while,

If you just smile...

Je vous ecris cela, et je tente quand meme de sourire, meme si Mathieu vient de me dire que des souris se promenent a nos pieds dans le cafe internet ou nous sommes tranquillement assis.

Commentaires

Anonyme a dit…
La dernière partie du billet me fait penser à mon voyage en Chine.

On s'est retrouvé un soir dans un resto très «in», qui était également une galerie d'art. Il était recommandé par plusieurs guides de voyages.

La première fois que nous avons vu un gros rat descendre le long du mur, nous avons tous ri et souri. La quatrième fois, nous avons détalé.

Aussi puissants soient-ils par moments, les pouvoirs du sourire peuvent s'amenuiser rapidement. Surtout lors de ces ineffables moments qui font le dépaysement.

Messages les plus consultés de ce blogue

Entrer dans la lumière

A ma dernière entrée de blogue (qui ne remonte pas à plus de deux semaines: miracle!), je me disais que j'avais hâte de visiter le musée Picasso, qui pourrait me permettre de capter un peu de la lumière si absente du ciel de Paris. Laissez-moi vous dire que je n'ai pas trouvé la lumière où je pensais la trouver. Nous nous sommes levés tôt. Il faisait toujours noir quand nous sommes sortis de notre auberge. D'un pas rapide et enthousiaste, nous avons affronté le petit vent frais de décembre et marché dans les rues du Marais, mythique et charmant quartier parisien, que je ne fais que commencer à découvrir. Nous sommes arrivés à 9h15, alors que les portes de musée ouvraient à 9h30. Nous étions les premiers à entrer (gratuitement, car nous avons une carte prouvant que nous sommes profs, héhé! Car être prof, doit bien avoir quelques bénéfices marginaux, à part faire quelques fois et sans trop de remords des photocopies personnelles...) et nous étions heureux et confiants. J'

Where everybody knows your name, and they're always glad you came

Cette chanson (thème musical de l'émission Cheers) me revient souvent en tête. Elle me parle d'amitié et de familiarité réconfortante. Je songe à Cheers et je deviens un peu nostalgique, comme à chaque fois que je pense à toutes ces bonnes vieilles émissions disparues. Tabou , qui passe en rafale à TVA depuis 1 mois et que je suis avidement, finit cette semaine et Rumeurs n'est pas encore commencé, même chose pour Scrubs . Je pourrais me louer des épisodes de bonnes séries, comme Curb your Enthusiasm ou Six feet Under, mais je crois qu'il y a quelque chose du téléroman vu à horaire régulier qui me réconforte et dont j'ai profondément be soin. Je me rappelle des soirs de semaines programmés de mon enfance et de mon adolescence: lundi La croisière s'amuse, mercredi Le temps d'une paix, jeudi Pop Citrouille, Family Ties et The Cosby Show . Depuis toujours, j'aime rêver, dans le feu de l'action de mes journées occupées, au moment où je regardera

Une lettre à Aurélie Lanctôt

Chère Aurélie, Je ne te connais pas. J'imagine que tu es une fille très intelligente. J'ai enseigné à plusieurs jeunes brillants et j'imagine que tu es une de ces personnes que les profs aiment côtoyer parce que tu leur fais penser à leur jeunesse, à leurs belles années où ils étaient fougueux et rebelles. J'imagine que tu es drôle dans un party, lorsque tu fais des montées de lait. J'imagine que tes amis te trouvent à la fois intense et attachante. Je ne te connais pas, mais j'imagine tout ça. Une de mes anciennes étudiantes a affiché ton texte sur sa page Facebook en parlant de son désarroi face à celui-ci. J'ai lu ton texte et il m'a jetée par terre. Mais pas dans le bon sens. Dieu sait que j'en ai lu des textes, depuis le début de la grève. J'ai lu Martineau, Margaret Wente, André Pratte, des journalistes du National Post, j'ai lu des blogues et des statuts Facebook écrits par toutes sortes de personnes, mais  il n'y a pas un te