Passer au contenu principal

Yes, we can!

Je parlais à ma soeur tantôt. Elle a eu la chance inouïe d'être à Times Square, hier soir. Elle m'a dit qu'elle avait vécu l'une des plus belles journées de sa vie. Et je la crois. Je n'étais ni à New York, ni à Chicago hier, mais j'ai quand même ressenti l'immense sérénité qui semblait souffler sur le monde entier, aujourd'hui. Partout, on parle d'espoir, de changement et de nouvelles possibilités. Un noir est président des États-Unis. Un homme jeune, beau, intelligent, ayant une belle femme qui semble équilibrée et de jolies petites filles dirigera la plus grande puissance du monde. L'homme nommé Obama parle bien. Il a les mots de Harvard et l'intonation des profondeurs du Sud. Il a un sourire qui déplace des montagnes. Il est honnête, droit et organisé. Je le voudrais comme ami, je le voudrais comme patron, je voudrais qu'il soit mon président.

Aujourd'hui, tout avait un sens: le jazz avait un sens, les nouvelles avaient un sens, nos discussions étaient empreintes d'un nouveau sens. Je sais que c'est à cause de l'été indien, mais le fond de l'air avait une douceur qui, il me semble, était tout à fait appropriée pour célébrer le début de l'ère Obama.

Ne vous méprennez pas, je n'ai pas passé ma journée à me dire "Yes we can" et "We shall overcome" et à chanter "C'est le début d'un temps nouveau". Mes élans lyriques ont été stoppés assez rapidement, ce matin. En m'en allant travailler, roulant sur le bucolique boulevard St-Joseph, j'ai aperçu, à côté d'un concessionnaire automobile, les pancartes libérales installées cette nuit. J'imagine qu'elles ont été posées aussi tôt afin de nous démontrer que pour la prochaine élection provinciale, notre cher Jean Charest est toujours aussi prêt. Cette fois-ci, il nous dit qu'il faut d'abord penser à l'économie. Je veux bien, mais on est quand même très loin de l'inspiration "obamesque". Quand je vois une libérale dame blonde me dire que je dois d'abord penser à l'économie, j'ai le goût de m'enfuir au Vermont, car on aura peut-être le droit maintenant de rêver, au pays de l'oncle Sam.

Il ne faut quand même pas que je laisse une campagne provinciale puant l'opportunisme démolir mes beaux espoirs. Assez que j'ai de la difficulté à croire que Obama, sa femmes et ses 2 innocentes petites filles ne se feront pas corrompre par le star système américain. Je ne suis pas la seule à avoir peur. Je vous laisse avec cet extrait d'une lettre de Alice Walker (auteure de "The Color Purple"), adressée à Obama.

"I would advise you to remember that you did not create the disaster that the world is experiencing, and you alone are not responsible for bringing the world back to balance. A primary responsibility that you do have, however, is to cultivate happiness in your own life. To make a schedule that permits sufficient time of rest and play with your gorgeous wife and lovely daughters. And so on. One gathers that your family is large. We are used to seeing men in the White House soon become juiceless and as white-haired as the building; we notice their wives and children looking strained and stressed. They soon have smiles so lacking in joy that they remind us of scissors. This is no way to lead. Nor does your family deserve this fate. One way of thinking about all this is: It is so bad now that there is no excuse not to relax. From your happy, relaxed state, you can model real success, which is all that so many people in the world really want. They may buy endless cars and houses and furs and gobble up all the attention and space they can manage, or barely manage, but this is because it is not yet clear to them that success is truly an inside job. That it is within the reach of almost everyone." (http://www.theroot.com/id/48726)

Je n'aurais pas pu dire mieux.

Je nous souhaite que ce temps doux dure longtemps. Le monde a besoin de recommencer à sourire, vous ne pensez-pas?

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Entrer dans la lumière

A ma dernière entrée de blogue (qui ne remonte pas à plus de deux semaines: miracle!), je me disais que j'avais hâte de visiter le musée Picasso, qui pourrait me permettre de capter un peu de la lumière si absente du ciel de Paris. Laissez-moi vous dire que je n'ai pas trouvé la lumière où je pensais la trouver. Nous nous sommes levés tôt. Il faisait toujours noir quand nous sommes sortis de notre auberge. D'un pas rapide et enthousiaste, nous avons affronté le petit vent frais de décembre et marché dans les rues du Marais, mythique et charmant quartier parisien, que je ne fais que commencer à découvrir. Nous sommes arrivés à 9h15, alors que les portes de musée ouvraient à 9h30. Nous étions les premiers à entrer (gratuitement, car nous avons une carte prouvant que nous sommes profs, héhé! Car être prof, doit bien avoir quelques bénéfices marginaux, à part faire quelques fois et sans trop de remords des photocopies personnelles...) et nous étions heureux et confiants. J'

Where everybody knows your name, and they're always glad you came

Cette chanson (thème musical de l'émission Cheers) me revient souvent en tête. Elle me parle d'amitié et de familiarité réconfortante. Je songe à Cheers et je deviens un peu nostalgique, comme à chaque fois que je pense à toutes ces bonnes vieilles émissions disparues. Tabou , qui passe en rafale à TVA depuis 1 mois et que je suis avidement, finit cette semaine et Rumeurs n'est pas encore commencé, même chose pour Scrubs . Je pourrais me louer des épisodes de bonnes séries, comme Curb your Enthusiasm ou Six feet Under, mais je crois qu'il y a quelque chose du téléroman vu à horaire régulier qui me réconforte et dont j'ai profondément be soin. Je me rappelle des soirs de semaines programmés de mon enfance et de mon adolescence: lundi La croisière s'amuse, mercredi Le temps d'une paix, jeudi Pop Citrouille, Family Ties et The Cosby Show . Depuis toujours, j'aime rêver, dans le feu de l'action de mes journées occupées, au moment où je regardera

Une lettre à Aurélie Lanctôt

Chère Aurélie, Je ne te connais pas. J'imagine que tu es une fille très intelligente. J'ai enseigné à plusieurs jeunes brillants et j'imagine que tu es une de ces personnes que les profs aiment côtoyer parce que tu leur fais penser à leur jeunesse, à leurs belles années où ils étaient fougueux et rebelles. J'imagine que tu es drôle dans un party, lorsque tu fais des montées de lait. J'imagine que tes amis te trouvent à la fois intense et attachante. Je ne te connais pas, mais j'imagine tout ça. Une de mes anciennes étudiantes a affiché ton texte sur sa page Facebook en parlant de son désarroi face à celui-ci. J'ai lu ton texte et il m'a jetée par terre. Mais pas dans le bon sens. Dieu sait que j'en ai lu des textes, depuis le début de la grève. J'ai lu Martineau, Margaret Wente, André Pratte, des journalistes du National Post, j'ai lu des blogues et des statuts Facebook écrits par toutes sortes de personnes, mais  il n'y a pas un te