Passer au contenu principal

Passeport pour...


Il me reste une semaine avant de commencer à enseigner, je dois faire ce que je n'ai pas le temps de faire, normalement. Lire le jour, regarder The View et Oprah, écrire ce blogue et aller faire une petite visite au bureaux des passeports de l'exquise Place du Centre, secteur Hull.


Première étape: me faire prendre en photo. Je ne reviens toujours pas du fait qu'on nous demande de ne pas sourire. On doit se forcer pour avoir l'air bête, alors qu'on nous a toujours appris à sourire pour la caméra. Et en plus, j'ai le goût de sourire, car la photo qui est prise me permettra de voyager, une des choses que j'aime le plus sur terre. Du Maine à Istanbul, mes rêves sont vastes et j'ai le goût de sourire, juste à y penser. Penser à réprimer ce sourire, pour que les officiels devant se charger de délivrer mon passeport ne me refusent pas celui-ci, sous prétexte que j'avais l'air trop heureuse à l'idée de voyager une fois de plus est un réel défi.


Deuxième stop, le bureau des passeports. Je tourne pendant une bonne vingtaine de minutes pour me trouver une place de stationnement (grève-d'OC-Transpo-qui-force-les-gens-à-prendre-l'auto oblige). Je suis prête à affronter le monstre de l'attente interminable: j'ai une barre tendre, mon Wally Lamb de 750 pages, mon IPod rempli de 7500 chansons. Je devrais être OK pour meubler les heures qu'il me reste avant de donner mes photos non-souriantes et ma demande dûment remplie. J'ai 38 ans, j'ai une maîtrise en psycho, j'enseigne depuis 10 ans et je suis quand même un peu nerveuse... et si j'avais oublié une lettre, dépassé une case... La dame de l'accueil regarde mon ancien passeport et me demande: "Comptez-vous voyager autant dans les prochaines années?". Je voudrais lui expliquer que oui, j'aimerais bien, mais que voulez-vous, on ne sait rien de la vie. Si je pouvais, je partirais tout de suite, loin et voyagerais, comme l'an passé, et reviendrais un peu plus souvent, pour mieux repartir. J'aimerais cela, tien, partir en reportage. Parler aux gens, écrire à propos de mes rencontres. Bien sûr, la file est longue et je ne dis pas cela à la blême préposée qui doit déjà être frustrée de voir tous ces gens partir et pas elle. Je réponds donc "OUI" à la question, sans savoir si cela sera vrai. Je ne prends pas de chance et me commande une passeport X-Large de 48 pages. 5$, ce n'est pas cher pour espérer remplir 48 pages avec des étampes de Russie, d'Australie, du Japon ou des États-Unis d'Obama.


Surprise, l'attente n'a pas été si longue que cela. Une heure et quart, environ. Je crois que j'ai pris plus de temps à retrouver mon chemin en dehors de l'infâme Place du Portage, pour sortir de ce labyrinthe de fonctionnaires. Vous avez déjà visité ce lieu? Il me semble que c'est l'endroit idéal pour placer un bureau des passeports. Lorsqu'on y met les pieds, on a 10 fois plus le goût de partir loin de ses éclairages blaffards et de ses murs bruns. Ce n'est pas pour rien qu'il y a 1000 stands à café différents, on a vraiment besoin de beaucoup de caféine pour ne pas s'endormir, en marchant dans cette aberration architecturale.


Voilà, j'aurai mon passeport au plus tard le 28 janvier. A temps pour mon prochain voyage: San Francisco en mars. Un court voyage, 5 jours. Jamais assez long pour que ne s'applique cette si savoureuse phrase de la regrettée Emma Bombeck: "When you look like your passport photo, it's time to go home"


Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Entrer dans la lumière

A ma dernière entrée de blogue (qui ne remonte pas à plus de deux semaines: miracle!), je me disais que j'avais hâte de visiter le musée Picasso, qui pourrait me permettre de capter un peu de la lumière si absente du ciel de Paris. Laissez-moi vous dire que je n'ai pas trouvé la lumière où je pensais la trouver. Nous nous sommes levés tôt. Il faisait toujours noir quand nous sommes sortis de notre auberge. D'un pas rapide et enthousiaste, nous avons affronté le petit vent frais de décembre et marché dans les rues du Marais, mythique et charmant quartier parisien, que je ne fais que commencer à découvrir. Nous sommes arrivés à 9h15, alors que les portes de musée ouvraient à 9h30. Nous étions les premiers à entrer (gratuitement, car nous avons une carte prouvant que nous sommes profs, héhé! Car être prof, doit bien avoir quelques bénéfices marginaux, à part faire quelques fois et sans trop de remords des photocopies personnelles...) et nous étions heureux et confiants. J'

Where everybody knows your name, and they're always glad you came

Cette chanson (thème musical de l'émission Cheers) me revient souvent en tête. Elle me parle d'amitié et de familiarité réconfortante. Je songe à Cheers et je deviens un peu nostalgique, comme à chaque fois que je pense à toutes ces bonnes vieilles émissions disparues. Tabou , qui passe en rafale à TVA depuis 1 mois et que je suis avidement, finit cette semaine et Rumeurs n'est pas encore commencé, même chose pour Scrubs . Je pourrais me louer des épisodes de bonnes séries, comme Curb your Enthusiasm ou Six feet Under, mais je crois qu'il y a quelque chose du téléroman vu à horaire régulier qui me réconforte et dont j'ai profondément be soin. Je me rappelle des soirs de semaines programmés de mon enfance et de mon adolescence: lundi La croisière s'amuse, mercredi Le temps d'une paix, jeudi Pop Citrouille, Family Ties et The Cosby Show . Depuis toujours, j'aime rêver, dans le feu de l'action de mes journées occupées, au moment où je regardera

Down Under

Enfant, je rêvais de visiter trois lieux: la Californie (pour y rencontrer des vedettes), la Suisse (pour skier dans ses montagnes) et l'Australie (pour le bleu de ses eaux et pour me rendre au bout du monde). Voilà, c'est fait. J'ai mis les pieds dans chaque région composant mon "top 3". Je me rends compte, en voyageant, que je possèdais très souvent, à priori, une vision très stéréotypée des lieux. Durant mon séjour à Hollywood, par exemple, je n'ai vu ni vedette ni n'ai ressenti le glamour associé à cet endroit mythique. C'est triste, commercial et cheap, Hollywood. Ce n'était pas du tout ce que j'imaginais et la groopie que je suis en a gardé un souvenir amer. Je m'attendais à retrouver en Australie un Canada tropical avec des plages et des oiseaux exotiques. Je pensais que je me retrouverais chez nous ailleurs. J'avais de ce pays une image tirée d'une carte postale. Mais d'où cette perception venait-elle? Comme tout