Nous avons voyagé de l'Islande à la Russie et nous prendrons part à un voyage organisé en Inde, à la mi-septembre. Logiquement, nous aurions dû réserver un vol Moscou-Mumbai. Lorsque nous avons décidé de notre itinéraire, j'ai fortement insisté (pour ne pas dire exigé) pour que nous passions deux semaines en Grande-Bretagne. Après l'exotisme pas toujours joyeux de la Russie et avant l'Inde et son exotisme enthousiaste mais souvent désorganisé, je savais qu'une petite pause à nos trépidantes aventures serait nécessaire. Et je ne me suis pas trompée.
Il y en a peut-être des plus intrépides que moi qui aiment constamment faire face à des défis. Oignons, riz blanc et pickles le matin? Pas de problème! Écriture cyrillique incompréhensible? Il y a rien là! Petites vieilles madames qui dépassent dans les files? Amenez-en! Je sais que des gens carburent à ce genre de situations. J'ai rencontré un gentil kiwi nommé Rowan qui adore arriver dans une ville dont il ne parle pas la langue et dans laquelle il doit se débrouiller pour se trouver un lit dans une auberge avant la tombée de la nuit, car il n'a rien réservé. Lorsqu'il planifie des trucs 4 jours à l'avance, il sent qu'il est moins libre, qu'il devient trop structuré. Ce n'est pas mon cas. Bien sûr, j'aime me lever le matin et me dire que je suis loin, mais j'aime aussi savoir que tout ira bien, car nous sommes bien organisés...jusqu'en juin. Je suis comme cela dans ma vie de tous les jours. Comme le chante Céline, même en voyage,"On ne change pas"...
J'ai aussi besoin de parcelles de chez moi pour avancer. Manger des toasts avec de la confiture aux framboises pour déjeuner me rend heureuse d'une manière presque incompréhensible. Des petits messages gentils sur Facebook me font beaucoup plus plaisir lorsque je suis au loin. J'aime m'asseoir dans un Starbucks en lisant mon journal (ah le Guardian!), car c'est ce que je ferais, chez nous. Le bonheur total, c'est d'avoir la chance de voyager avec Mathieu, mais aussi avec des amis qui partagent un bout de notre route. Jean est à Edimbourg avec nous cette semaine et c'est fantastique. Nous partageons ensemble au sujet des ressemblances et des différences entre le Canada et l'Écosse et nous rions comme des petits fous de nos travers. On ne peut faire cela avec des gens qu'on a rencontrés il y a 4 jours. Je me sens donc un peu chez nous, en Écosse.
Si vous êtes venus ici, vous savez que l'accent écossais est parfois incompréhensible, mais qu'il ressemble au français avec ses fameux rrrrrrr roulés. Brrrrrilliant, comme Jean et moi n'arrêtons pas de répéter. Outre l'accent, les Écossais que j'ai rencontrés me font penser à plusieurs Québécois ou Canadiens-francophones que je connais: ils sont gentils (très), mais directs. Ils ne se laissent pas piler sur les pieds et sont sûrs d'eux-mêmes, tout en étant d'une grande sensibilité. Ils sont d'une immense générosité et ont très souvent le sens de l'auto-dérision très développé. Après la froideur des visages russes, cela fait du bien de se faire remercier chaleureusement au supermarché et surtout de se faire appeler "Luv". Mon royaume pour une semaine passée à me faire appeler "Luv"!
En même temps, en mangeant du haggis ou du steak pie, des biscuits sablés ou du cheddar fort, je me sens bel et bien au Royaume-Uni. Je ne suis pas chez moi, et c'est très bien ainsi. Se sentir loin, se sentir proche à la fois: l'équilibre n'est pas facile à maintenir. Je ne pense pas que je serais capable de faire un voyage au long cours en ne me rapprochant jamais de ce que je suis, au Québec. En même temps, il faut arriver à décrocher...mais pas trop, en ce qui me concerne.
Notting Hill m'attend, la semaine prochaine. Avant l'excitation vibrante de l'Inde, un petit séjour chez les calmes Anglais fera du bien.
"Keep Calm and travel as you wish", comme on dit, ici.
Il y en a peut-être des plus intrépides que moi qui aiment constamment faire face à des défis. Oignons, riz blanc et pickles le matin? Pas de problème! Écriture cyrillique incompréhensible? Il y a rien là! Petites vieilles madames qui dépassent dans les files? Amenez-en! Je sais que des gens carburent à ce genre de situations. J'ai rencontré un gentil kiwi nommé Rowan qui adore arriver dans une ville dont il ne parle pas la langue et dans laquelle il doit se débrouiller pour se trouver un lit dans une auberge avant la tombée de la nuit, car il n'a rien réservé. Lorsqu'il planifie des trucs 4 jours à l'avance, il sent qu'il est moins libre, qu'il devient trop structuré. Ce n'est pas mon cas. Bien sûr, j'aime me lever le matin et me dire que je suis loin, mais j'aime aussi savoir que tout ira bien, car nous sommes bien organisés...jusqu'en juin. Je suis comme cela dans ma vie de tous les jours. Comme le chante Céline, même en voyage,"On ne change pas"...
J'ai aussi besoin de parcelles de chez moi pour avancer. Manger des toasts avec de la confiture aux framboises pour déjeuner me rend heureuse d'une manière presque incompréhensible. Des petits messages gentils sur Facebook me font beaucoup plus plaisir lorsque je suis au loin. J'aime m'asseoir dans un Starbucks en lisant mon journal (ah le Guardian!), car c'est ce que je ferais, chez nous. Le bonheur total, c'est d'avoir la chance de voyager avec Mathieu, mais aussi avec des amis qui partagent un bout de notre route. Jean est à Edimbourg avec nous cette semaine et c'est fantastique. Nous partageons ensemble au sujet des ressemblances et des différences entre le Canada et l'Écosse et nous rions comme des petits fous de nos travers. On ne peut faire cela avec des gens qu'on a rencontrés il y a 4 jours. Je me sens donc un peu chez nous, en Écosse.
Si vous êtes venus ici, vous savez que l'accent écossais est parfois incompréhensible, mais qu'il ressemble au français avec ses fameux rrrrrrr roulés. Brrrrrilliant, comme Jean et moi n'arrêtons pas de répéter. Outre l'accent, les Écossais que j'ai rencontrés me font penser à plusieurs Québécois ou Canadiens-francophones que je connais: ils sont gentils (très), mais directs. Ils ne se laissent pas piler sur les pieds et sont sûrs d'eux-mêmes, tout en étant d'une grande sensibilité. Ils sont d'une immense générosité et ont très souvent le sens de l'auto-dérision très développé. Après la froideur des visages russes, cela fait du bien de se faire remercier chaleureusement au supermarché et surtout de se faire appeler "Luv". Mon royaume pour une semaine passée à me faire appeler "Luv"!
En même temps, en mangeant du haggis ou du steak pie, des biscuits sablés ou du cheddar fort, je me sens bel et bien au Royaume-Uni. Je ne suis pas chez moi, et c'est très bien ainsi. Se sentir loin, se sentir proche à la fois: l'équilibre n'est pas facile à maintenir. Je ne pense pas que je serais capable de faire un voyage au long cours en ne me rapprochant jamais de ce que je suis, au Québec. En même temps, il faut arriver à décrocher...mais pas trop, en ce qui me concerne.
Notting Hill m'attend, la semaine prochaine. Avant l'excitation vibrante de l'Inde, un petit séjour chez les calmes Anglais fera du bien.
"Keep Calm and travel as you wish", comme on dit, ici.
Commentaires
À bientôt!
Mélissa
Je pense souvent à toi ces jours-ci, c'est la température d'automne paradisiaque que nous aimons tant.