Je n'ai pas voyagé depuis quelques temps (Toronto début janvier) et je pars pour la prochaine fois à la fin mai (France et Espagne avec mes étudiants). Je suis dans un creux et je me voudrais bohême. Je voudrais décider de partir le jour même (genre demain ou max. samedi) à destination d'un endroit que je n'ai jamais vu (genre Vienne ou Prague ou des îles désertes du Pacifique).
Lundi, je ne suis pas rentrée travailler. Je ne me voyais pas assise à mon bureau, en train d'être utile et productive. J'ai mariné dans mon jus de déprime sédentaire. Le lendemain, je suis partie travailler sans grande joie. J'aurais voulu m'envoler. Plutôt, je suis rentrée sagement là où j'étais attendue. Fidèle. Soumise. Travaillante. J'entre facilement dans le rang et je me dis que je vais en sortir de ce rang, un jour.
En fait je vais en sortir dans un an et demi, lors de cette année que je prendrai pour voyager. Je n'ai jamais voyagé plus d'un mois de temps. En septembre 2007, nous partirons pour 10 mois, destination bout du monde. Nous aurons du temps. Nous traverserons les continents en respirant la liberté de ceux qui n'ont rien à prouver et tout à découvrir. Je serai une gitane d'auberge de jeunesse, une écriveuse (j'ose pas dire écrivaine) de blogue itinérante, une voyageuse en retraite ouverte. Est-ce que j'ai hâte, vous pensez? Je ne suis même pas capable de m'imaginer à quel point je respirerai bien.
En attendant, je donne deux cours demain à des étudiants extraordinaires, je dois toujours me le rappeler. Et si je rechigne encore à me lever à 6 h 45 et à me dépêcher à boire ce café matinal que je voudrais éternel, je ne dois jamais oublier la chance que j'ai d'enseigner, de transmettre ce que je sais à de jeunes âmes qui savent m'écouter.
Parce que je ne peux partir à tous les jours, de petits trucs de rien me rappellent que j'ai déjà voyagé: le matin, je mange de cette confiture rapportée de l'Ile du Prince-Edouard et je bois mon café dans cette tasse des Iles de La Madeleine, offerte par ma soeur l'été dernier. Ce soir, nous avons parlé, en mangeant de la lasagne de cette sublime ville qu'est Florence. C'était comme si j'y étais. Ne manquait que la gelato... Si je ne peux voyager comme je le veux, en ce moment, personne ne peut m'empêcher de recréer mes voyages préférés dans ma tête à ma guise...
Je ne me fais pas d'illusion, je ne serai jamais une spécialiste du 9 à 5 et de la routine. Mais je dois me rappeler de ce voyage qui m'attend, pas trop loin. Juste de vous en parler me fait sourire. C'est tout dire.
Vous, vous partiriez?
Commentaires
Ça donne envie de faire comme elle et devenir une jeune retraitée bohème...
Si non, maudite crisse de patente de marde (l'informatique j'entends). C'est long quand tu tapes à deux doigts.
Je répondais à ton message et te suggérais de faire ça à temps plein (être écriveuse), pcq tu le fais superbement! Tu nous donne accès à tout ton monde, à tes sentiments, à tes rêves...
Je te disais qu'à part un problabe voyage à Seattle (encore!), on à rien de prévu et que si tu venais à Mtl¸ca nous ferais bien plaisir de t'avoir pour souper (tu es l'amie avec laquelle ma Tendre moitié se sent la plus proche ( au niveau émotif)), et tu me manques (je ne souviens pas la dernière fois que je t'ai vu).
Voilà, à bientôt p-t ma Petite-boulette-aux-douces-jointures.
MChe
je te lis toujours.
continue le bon travail.
j'admire tes rêves de voyages.
Moi je l'ai fait et j'ai trouvé ça dur.
bon à bientôt