Passer au contenu principal

Jamais sans mon livre


Cet après-midi, j'ai lu un article de l'excellente Leah McClaren, dans le Globe and Mail. Leah, qui voyage très fréquemment par avion, fait état de sa consternation en lien avec l'impossibilité (temporaire, espérons-le) d'apporter livres et autres effets personnels à bord de la cabine lors de voyages en direction de la Grande-Bretagne, principalement. La journaliste a peur, entre autres, de ne plus pouvoir s'enfoncer dans un livre et ainsi de ne plus pouvoir recourrir à l'excuse idéale pour éviter les conversations avec des voisins plus ou moins respectueux de sa bulle...

Je partage complètement ce point de vue. Un livre est une source de sécurité psychologique hors pair, en ce qui me concerne. En fait, je ne sais pas si, depuis les 10 dernières années, je n'ai pas quitté la maison une fois sans un livre ou une revue. On ne sait jamais. Je ne m'imagine donc pas, à bord d'un avion sans autre chose à lire que les fabuleuses revues du type "En route" qui font l'apologie de Céline Dion et du saumon du Pacifique. Je ne voyagerai pas en avion de sitôt (malheureusement) mais je plains les gens qui ne peuvent apporter un livre lors de leur vol. C'est si trippant de plonger dans un bon roman-fleuve en avion et les heures passent tellement plus vite ainsi... Surtout quand le film présenté met en vedette The Rock ou Hillary Duff.

Bien sûr, toute cette controverse est en lien avec l'obsession de la sécurité qui habite le monde occidental depuis le 11 septembre 2001. Pardonnez-moi ma superficialité mais je n'ai pas le goût de causer peur du terrorisme et libertés individuelles, en cette fin de vacances. Plutôt, laissez-moi vous parler lecture (merci à Michèle pour l'inspiration!). J'aimerais bien connaître vos réponses à ces questions.

1. Un livre qui a changé ma vie
Pauvre Blaise, de la comtesse de Ségur. C'est le premier roman que j'ai reçu de ma grand-mère, à l'âge de 9 ans. J'ai aimé me plonger dans tous les livres de la Comtesse, par la suite, des Petites filles modèles aux Malheurs de Sophie. Toute la société française est bien rendue dans ces fabuleux romans où je me plaisais à imaginer les robes des petites bourgeoises et où j'apprenais à apprécier les qualités humaines des plus pauvres.

2. Un livre lu plus d'une fois
Mémoires d'une jeune fille rangée de Simon de Beauvoir, lu à 17 et à 22 ans. Je crois que je devrais le relire bientôt, question de revenir à mes racines philosophiques... Je me sentais intelligente lorsque je lisais ce que de Beauvoir avait à dire sur sa jeunesse et je rêvais d'aller, tout comme elle, parler philo dans des cafés de Paris. Si je visite la ville lumière, vous pouvez être sûr que je vais m'arrêter au moins une heure au Café de Flore.

3. Un livre à apporter sur une île déserte
Peut-être Le Prophète, de Gibran car il est rempli de sagesse et qu'on peut le relire plusieurs fois et en tirer de nouvelles compréhensions du monde et des relations humaines. Peut-être aussi Lettres à un jeune poète de Rainier Maria Rilke, un bon texte sur l'apprentissage de la vie.

4. Un livre qui m'a fait rire
Un petit pas pour l'homme, de Stéphane Dompierre, pour la parodie du disquaire, complètement savoureuse et à peine irréaliste.

5. Un livre qui m'a fait pleurer
Tim, de Colleen McCoullough, lu à 12 ou 13 ans (porté à l'écran avec un jeune et beau Mel Gibson dans le rôle titre de ce déficient qui tombe en amour avec une femme "normale"). Plus récemment, She's come undone, de Wally Lamb et White Oleander de Janet Fitch (qui sort un autre roman bientôt, oh bonheur!) Deux belles histoire de jeunes filles poquées et résilientes.

6. Un livre que j'aimerais avoir écrit

The Republic of Love de Carol Shields, pour la finesse de l'écriture et pour l'incroyable structure narrative. La tournée d'automne de Jacques Poulin, car on retombe en amour avec la vie en lisant ce petit roman fin et doux comme un matin de septembre. Ah, un autre! The Wonder Spot, de Melissa Bank. Quel bon livre. Chanceux que vous êtes si vous ne l'avez pas encore lu!

7. Un livre qui n'aurait jamais dû être écrit
Mein Kampf. (Bien identifié, Michèle!)

8. Le livre que je lis actuellement
I am Charlotte Simons, de Tom Wolfe. J'ai lu 10 pages et je suis déjà conquise. Ça tombe bien, le livre fait dans les 670 pages. Je vous en reparle, j'en suis certaine!

9. Un livre que j'ai l'intention de lire
Anna Karenine, acheté en début d'été alors que tous les espoirs étaient permis et que je croyais avoir une couple d'années de liberté devant moi. Neither Here or There, de Bill Bryson, un petit bijou portant sur plusieurs capitales européennes visitées par le brillant esprit incisif qu'est Bryson. Des heures de bonheur en perspective!

10. Un genre de littérature que je ne lis jamais
De la science-fiction, des romans à l'eau de rose, des polars

11. Un genre de livre qui me plaît

Des bons romans psychologiques profonds, de la littérature qui ne se prend pas pour une autre, un bon roman québécois ou étranger dans lequel je peux reconnaître.

Commentaires

Voix a dit…
J'ai hâte à lire ce que tu penses de "I am Charlotte Sullivan."

Great entry!

Messages les plus consultés de ce blogue

J'ai besoin d'un Coup de pouce!

Bon, comme vous l'avez remarqué,vous mes 3 ou 4 fidèles lecteurs, j'ai utilisé la technique "dîner au resto avec des gens intéressants" pour contrer le blues du retour au travail. Excelllent truc pour me remonter le moral mais habitude qui coûte cher, à la longue... Voilà, je lance mon deuxième projet de recherche de la semaine: " Au-delà de la sandwich au jambon et de la barre tendre, comment trouver des solutions-lunch à la fois saines, faciles à préparer et bonnes au goût?". Oui, je sais, je pourrais m'acheter le numéro de Coup de Pouce qui doit aborder ce sujet de long en large mais je suis plus intéressée à savoir ce que vous aimez,vous mes fidèles lecteurs! J'ai reçu plusieurs suggestions musicales plus éclectiques les unes que les autres. Je continue de vous demander vos idées de bonne musique à écouter au travail et je publierai un palmarès à la fin de la semaine!

Rentrer

Comme vous le savez, rentrer veut dire entrer de nouveau . Je dis, depuis quelques années, que je n'aime pas la rentrée. Trop de choses à réintégrer de nouveau. Les horaires stricts, les pannes d'inspiration de lunch le matin, l'insomnie qui revient, la régularité de la vie "normale" qui prend la place de la douce folie estivale. Nouvelle entrée, non pas dans un monde mystérieux à explorer mais plutôt retour vers le familier, le routinier. Dans ma tête, du moins. Jeune, j'aimais la rentrée et ses odeurs de cahiers Canada et de Prismacolors si neufs que je ne voulais pas les user, pas tout de suite...J'aimais la sécurité des listes précises de fourniture scolaires à se procurer. J'aimais me promener dans la petite papeterie du Carrefour d'Argenteuil à la recherche du parfait stylo mauve, de la nouvelle sorte d'efface qui sent les fraises, du coffre à crayons assez gros pour contenir toutes mes bebelles de petite fille trop tranquille. J'aima...

Ma radio au boulot

Dans ma quête incessante pour trouver de nouvelles façons d'apprécier mon retour au travail je lance le projet de recherche: "Au-delà de Rock Matante et de Couleurs FM: quelle musique devrait-on écouter au travail?" Ces postes ne sont pas mauvais en soi, entendons-nous, mais à force d'entendre des animateurs trop enthousiastes si heureux du beau 32 degrés à l'ombre dont il faut absolument profiter en allant faire un tour au super 5 à 7 sur la terrasse bondée du coin, je n'en peux plus et je ferme la radio...en attendant le retour d'Indicatif présent! Bon, en ce moment, j'écoute le nouveau Cold Play. Pour moi, c'est un trame sonore idéale pour ces jours "troublés" de rentrée. La musique est juste assez aérienne pour planer et rêver et pas trop pour partir et en oublier mes tâches (ce blogue fait très bien ce travail...). Je ne trouve pas que ce disque est un disque de vacances, il est un disque de rentrée au travail...En fait, je l'ava...