De lundi à mardi, je n'ai pas dormi. Et le pire, c'est que rien ne me troublait...à part un sublime mal de dents qui m'a attaquée, comme une scie à chaîne qui s'en prend à un arbre qui n'a rien fait de travers, à part exister. Un mal de dents, c'est pas grave en soi. C'est pas un cancer, c'est pas une peine d'amour. C'est juste dérangeant. A 2 heures du matin, je regardais La fosse aux lionnes en reprise et à 3 heures, il y avait Oprah qui interviewait la nouvelle Miss America. Et moi, j'avais mal, sans pouvoir faire grand chose. A 7 h 30, j'ai appelé ma super dentiste vietnamienne (pas vraiment sympathique, mais vraiment efficace) qui m'a vue à 8 h 10. Bien sûr, ce ne sera pas simple. Traitement de canal et extraction de dents de sagesse au programme. Au moins, je n'ai plus mal...
Depuis longtemps, je m'achète des disques quand ça ne va pas bien.
Quand je me suis fait arracher de mon auto (pour retrouver celle-ci une demi-heure après), en 1998 (je crois), je suis allée m'acheter Crampe en masse et... Normand Lamour, pour soulager mon choc post-traumatique. Je ne sais pas pourquoi, mais il y a quelque chose de réconfortant à me procurer de nouvelles promesses, de nouvelles notes qui me feront danser, pleurer, chanter dans mon auto. J'avoue que le disque de Normand était vraiment nul, mail il m'a permis de rire aux larmes, ce qui fait toujours un bien immense!
Aujourd'hui, il y avait bien sûr le nouveau Daniel Bélanger qui m'attendait. La critique est dithyrambique et Daniel Bélanger ne m'a jamais déçue. Pour me remettre du choc de devoir me taper un autre traitement de canal, je me suis aussi achetée le nouveau Marie-Annick Lépine (violoniste des Cowboys fringuants) que j'écoute en ce moment. C'est bon. C'est Chloé Sainte-Marie alliée à Catherine Durand. C'est frais et c'est juste assez joyeux, pas trop. Cette musique s'écouterait bien sur une balançoire ou dans un auto, en route pour la Gaspésie ou Charlevoix, avec une petite bruine dehors.
Je ne vais pas écouter le nouveau Bélanger tout de suite. J'attends le moment parfait. Je le savourerai, comme un bon cabernet sauvignon, juste assez corsé. Je sais que je vais respirer de nouveau et ré-aimer la vie, en me glissant dans le monde de celui qui semble comprendre mes états d'âme. Bientôt, mon mal de dents et mes coûts de rénovation bucale me paraîtront très éloignés, car je voyagerai au pays du poète qui m'a compris.
Il neigera demain. Ça ne me dérange pas beaucoup, car je n'ai plus mal aux dents et il me reste de la musique à écouter pour ne presque plus avoir mal à l'âme. Juste assez. Ce qui est quand même beaucoup moins pire qu'avoir mal aux dents. Je peux vous en parler longtemps.
Commentaires
ouch, ça sonne plus douloureux qu'une rage de dents...