Nous sommes en ce moment à Erfurt, dans la region de la Thuringie, qui faisait autrefois partie de l'Allemagne de l'est. Je n'avais jamais entendu parler de cette région il y a 6 mois, et pourtant j'y ai trouvé un réel bonheur. Peut-être est-ce en raison de la gentillesse de nos hôtes, peut-être sont-ce ces jolies maisons à colombages qui me rappellent l'Alsace? Je n'en sais rien, mais je sais que je suis bien ici, et même que j'y resterais.
J'ai lu, hier, le numéro spécial qu'a consacré le Courrier international à la question du bonheur. Dans un des articles, l'auteur disait que le bonheur vient de la faculté que nous avons à nous convaincre que nous avons fait le bon choix. Nous aimons nous dire "Que j'ai bien fait". C'est réconfortant de penser que j'ai bien fait de venir ici. Même si je ne savais pas grand chose de cette ville, ma satisfaction vient du fait que je suis contente d'avoir choisi de faire quelque chose qui comblerait mes attentes.
J'ai mis à l'épreuve cette théorie durant la journée d'hier. Nous avions planifié un day trip dans la ville phare de Weimar. Visiter cet endroit est,paraît-il, un pélerinage pour les intellos allemands. Goethe et Shiller y ont vécu et on dit que c'est à cet endroit que la période des lumières allemandes a connu son apogée. J'ai aussi appris que c'est cet endroit qui représente le lieu de naissance de l'humaniste contesté par le nazisme hitlérien. Dans ma quête de compréhension de ce que le peuple allemand a vécu, c'était une étape essentielle. De plus, je me disais que j'avais besoin d'une traite épicurienne et qu'une ville phare de la culture humaniste devait bien contenir un petit resto italien où je pourrais manger des pâtes et boire un bon petit verre de rouge...
Mais voilà que Mathieu décide d'aller visiter le camp de Buchenwald, situé à 10 km de Weimar.
Que faire?
J'ai choisi Goethe et ses lumières et, bien sûr, j'ai passé la journée à me dire que j'avais pris la bonne décision.
J'aime l'histoire, et je trouve cela important de visiter les lieux où des horreurs sans nom ont été commises, mais hier, j'avais besoin d'un peu de lumière, et c'est ce que ma journée passée dans la ville de l'auteur de Faust m'a apporté.
Je ne connaissais pas du tout Goethe. J'ai été émerveillée par les multiples talents et intérêts du poète-musicien-architecte-politicien-scientifique-dramaturge-géologue, etc. Après avoir tant entendu parler de murs et de destruction massive, il faisait bon rencontrer ce que l'esprit allemand a eu de plus grandiose. Goethe aimait l'Italie et sa Renaissance. Dans sa maison, on y voit nombre de bustes et de peintures marqués du sceau italien.
En voyant ces oeuvres, j'avais de plus en plus faim pour mes divines pâtes. Ceux qui croient en la théorie du "Secret" y verront une confimation de ladite théorie puisqu'en sortant du musée, juste après avoir traversé les inévitables trappes à touristes, je suis tombée, magiquement, au bout d'une minuscule rue, sur le plus charmant petit resto italien que j'aie vu de ma vie. J'ai su que j'y serais heureuse quand la serveuse m'a apporté un pain foccacia frais, servi avec une sauce crémeuse aux olives noires et que j'ai entendu Carla Bruni chanter ses douces chansons que je n'avais pas écouté depuis si longtemps. J'étais toute seule dans la section du resto et la fenêtre était ouverte sur un petit parc. J'ai mangé de splendides pâtes en buvant mon verre de rouge et j'ai fini cela par un délectable café, servi avec des biscuits et des biscottis, gracieuseté de la maison. Pensant mon repas (qui a duré 2 heures), je me suis dit, en lisant des articles sur le bonheur, que Goethe avait bien raison d'aimer l'Italie. Et que j'avais bien raison d'avoir choisi de passer ma journée à contempler les beautés que l'Europe a à offrir, plutôt que ses noirceurs.
Mathieu a bien sûr aussi aimé sa journée. Vous pouvez en lire le compte-rendu sur son blogue. Je n'en ai pas été envieuse et je ne me suis pas dit (ou presque!) que j'aurais dû le suivre. Si je me pratique, peut-être devendrai-je capable d'assumer mes choix et de vivre le bonheur relié à ceux-ci. Weimar et ses lumières était un bon point de départ pour débuter cette quête, je crois. Et je crois aussi que celle-ci ne fait juste que commencer.
Une petite question: choisir, c'est facile pour vous?
J'ai lu, hier, le numéro spécial qu'a consacré le Courrier international à la question du bonheur. Dans un des articles, l'auteur disait que le bonheur vient de la faculté que nous avons à nous convaincre que nous avons fait le bon choix. Nous aimons nous dire "Que j'ai bien fait". C'est réconfortant de penser que j'ai bien fait de venir ici. Même si je ne savais pas grand chose de cette ville, ma satisfaction vient du fait que je suis contente d'avoir choisi de faire quelque chose qui comblerait mes attentes.
J'ai mis à l'épreuve cette théorie durant la journée d'hier. Nous avions planifié un day trip dans la ville phare de Weimar. Visiter cet endroit est,paraît-il, un pélerinage pour les intellos allemands. Goethe et Shiller y ont vécu et on dit que c'est à cet endroit que la période des lumières allemandes a connu son apogée. J'ai aussi appris que c'est cet endroit qui représente le lieu de naissance de l'humaniste contesté par le nazisme hitlérien. Dans ma quête de compréhension de ce que le peuple allemand a vécu, c'était une étape essentielle. De plus, je me disais que j'avais besoin d'une traite épicurienne et qu'une ville phare de la culture humaniste devait bien contenir un petit resto italien où je pourrais manger des pâtes et boire un bon petit verre de rouge...
Mais voilà que Mathieu décide d'aller visiter le camp de Buchenwald, situé à 10 km de Weimar.
Que faire?
J'ai choisi Goethe et ses lumières et, bien sûr, j'ai passé la journée à me dire que j'avais pris la bonne décision.
J'aime l'histoire, et je trouve cela important de visiter les lieux où des horreurs sans nom ont été commises, mais hier, j'avais besoin d'un peu de lumière, et c'est ce que ma journée passée dans la ville de l'auteur de Faust m'a apporté.
Je ne connaissais pas du tout Goethe. J'ai été émerveillée par les multiples talents et intérêts du poète-musicien-architecte-politicien-scientifique-dramaturge-géologue, etc. Après avoir tant entendu parler de murs et de destruction massive, il faisait bon rencontrer ce que l'esprit allemand a eu de plus grandiose. Goethe aimait l'Italie et sa Renaissance. Dans sa maison, on y voit nombre de bustes et de peintures marqués du sceau italien.
En voyant ces oeuvres, j'avais de plus en plus faim pour mes divines pâtes. Ceux qui croient en la théorie du "Secret" y verront une confimation de ladite théorie puisqu'en sortant du musée, juste après avoir traversé les inévitables trappes à touristes, je suis tombée, magiquement, au bout d'une minuscule rue, sur le plus charmant petit resto italien que j'aie vu de ma vie. J'ai su que j'y serais heureuse quand la serveuse m'a apporté un pain foccacia frais, servi avec une sauce crémeuse aux olives noires et que j'ai entendu Carla Bruni chanter ses douces chansons que je n'avais pas écouté depuis si longtemps. J'étais toute seule dans la section du resto et la fenêtre était ouverte sur un petit parc. J'ai mangé de splendides pâtes en buvant mon verre de rouge et j'ai fini cela par un délectable café, servi avec des biscuits et des biscottis, gracieuseté de la maison. Pensant mon repas (qui a duré 2 heures), je me suis dit, en lisant des articles sur le bonheur, que Goethe avait bien raison d'aimer l'Italie. Et que j'avais bien raison d'avoir choisi de passer ma journée à contempler les beautés que l'Europe a à offrir, plutôt que ses noirceurs.
Mathieu a bien sûr aussi aimé sa journée. Vous pouvez en lire le compte-rendu sur son blogue. Je n'en ai pas été envieuse et je ne me suis pas dit (ou presque!) que j'aurais dû le suivre. Si je me pratique, peut-être devendrai-je capable d'assumer mes choix et de vivre le bonheur relié à ceux-ci. Weimar et ses lumières était un bon point de départ pour débuter cette quête, je crois. Et je crois aussi que celle-ci ne fait juste que commencer.
Une petite question: choisir, c'est facile pour vous?
Commentaires
J'espere que t'a pu te sortir la toune Wind of Change de ta tete. Pas facile...