Nous sommes le 1ier septembre. Mathieu, mon historien portatif, m'a dit qu'a cette date, en 1939, la Pologne a ete envahie par les Allemands et que, 3 jours apres, la deuxieme guerre mondiale a ete declenchee. On a vu ce matin des veterans couverts de medailles se promener fierement avec des drapeaux d'une autre epoque. Cette ville est, comme Berlin et Prague, chargee d'histoires que je ne connais pas encore. Nous voulions visiter le musee dedie a l'histoire de la ville, mais il est ferme pour la fin de semaine. Nous devrons donc, jusqu'a nouvel ordre, deviner les horreurs qui ont fait en sorte qu'une grande proportion de la ville a ete detruite et reconstruite, en l'espace de quelques annees.
Je sens que je suis arrivee en Europe de l'Est (enfin, celle que j'imaginais) hier, a quelque part entre 5 heures et 6 heures, en sentant le train effectuant la liaison Prague-Varsovie bouger comme si je me trouvais sur un mauvais manege du defunt parc Belmont. Nous arrivions en Pologne.
Pour ce que j'en ai vu a date, ce pays est triste et gris, et ce n'est pas seulement qu'en raison du ciel couvert de nuages menacants comme ont du l'etre les invasions dont la ville a ete victime. Bien sur, le fait que nous restions dans une auberge de jeunesse qui etait auparavant un hopital psychiatrique n'aide pas a rendre notre perception de la ville plus rose.
Pour vous donner une idee de mon sentiment depuis que je suis arrivee a Varsovie, cette phrase de Waltzing Mathilda, que je connais par l'interpretation qu'en a faite Rod Stewart:
"No one speaks english, everything is broken, and my strenght is soaking away..."
Ce n'est pas vrai que personne ne parle anglais. Les jeunes parlent anglais. Le serveur qui m'a servi un cafe moka au justement nomme Coffee Heaven parlait anglais. Mais plusieurs personnes dans des postes cles (par exemple, au bureau de tourisme de la gare) ne parlent pas anglais.
Ce n'est pas vrai non plus que tout est brise. Les tramways sont neufs. La vieille ville a ete reconstruite et plein de touristes y debarquent pour y manger leur inevitable creme glacee. Il y a aussi quantite de beaux PFK et de magnifiques Pizza Huts. Mais on se sent triste a voir les batiments gris non entretenus et vieillis prematurement pas si vieux que cela, car construits durant l'ere sovietique. Dans notre hopital psychiatrique, la porte de la toilette fait en sorte que le gens peuvent s'embarrer super facilement et des madames hysteriques se mettent a crier, croyant qu'elles seront prises la pour l'eternite. Heureusement, Mathieu vient a leur rescousse... (Une petite note comme cela: un groupe faisait la fete pas mal fort hier et les dites madames criaient en effectuant leur toilette a minuit. Nous demandons ce matin a l'employe de l'auberge: mais qui etaient ces femmes; des membres d'un groupe religieux, des patientes traitees pour hysterie? Non, dit-il. Il s'agissait de professeurs. Ah, la discipline legendaire des profs!)
Ce n'est pas vrai non plus que tout est brise. Les tramways sont neufs. La vieille ville a ete reconstruite et plein de touristes y debarquent pour y manger leur inevitable creme glacee. Il y a aussi quantite de beaux PFK et de magnifiques Pizza Huts. Mais on se sent triste a voir les batiments gris non entretenus et vieillis prematurement pas si vieux que cela, car construits durant l'ere sovietique. Dans notre hopital psychiatrique, la porte de la toilette fait en sorte que le gens peuvent s'embarrer super facilement et des madames hysteriques se mettent a crier, croyant qu'elles seront prises la pour l'eternite. Heureusement, Mathieu vient a leur rescousse... (Une petite note comme cela: un groupe faisait la fete pas mal fort hier et les dites madames criaient en effectuant leur toilette a minuit. Nous demandons ce matin a l'employe de l'auberge: mais qui etaient ces femmes; des membres d'un groupe religieux, des patientes traitees pour hysterie? Non, dit-il. Il s'agissait de professeurs. Ah, la discipline legendaire des profs!)
Pour ce qui est de ma force, je ne la laisserai pas completement se noyer, comme le heros chante par Stewart. Si Varsovie s'est relevee, je peux le faire aussi. Je vais essayer, pour me donner un peu de courage, d'en apprendre plus sur Solidarnosc et sur ce peuple qui a tant combattu pour sa liberte. Pour commencer, je vais aller prendre une petite creme glacee. Elle sera delicieuse, sous le ciel gris de cette Varsovie qui fait comme moi et qui se rappelle de son lourd passe en mangeant une douceur fraiche et sucree, en ce 1ier septembre.
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