J'ai cherché la définition du mot luxe dans plusieurs dictionnaires en ligne. Chacun d'entre eux faisait référence à celui-ci en évoquant des biens matériels. Le luxe, c'est Chanel, c'est Dior, c'est Hermès. Ce n'est pas de cela dont je voulais vous parler. Après presque huit mois de voyage autour du monde, je ne peux, en ce moment, me payer aucun bien de luxe. Je suis un peu pas mal cassée et il me reste deux mois en Europe à faire. Ne vous inquiètez pas pour moi, de l'argent va rentrer, éventuellement. Mais il reste, qu'en ce moment, je ne peux me payer champagne et caviar dans de grands restos. Nous essayons, bien que ce ne soit pas toujours facile, de ne pas trop vivre au-dessus de nos moyens, dans des pays où la vie coûte souvent pas mal cher.
Ce n'est pas du luxe matériel dont je suis en mesure de vous parler, car je n'y connais rien. Je ne sais distinguer un vrai diamant d'un faux ou un bon cuir d'un mauvais. Du grand luxe, je ne sais rien, mais je peux vous parler des heures et des heures au sujet des petits luxes qui ont le pouvoir de rendre ma vie extraordinaire.
Le café, par exemple. En Espagne, j'aime le mien "con leche". Un chaud café allongé avec juste assez de lait et pas du tout de sucre. C'est tout. 1,20€, 1,50€ max et je suis au septième ciel. En France, ce sera un grand crème, et en Australie, c'était un flat white, mais, dans le fond, c'est toujours la même chose, le même bonheur en concentré. Je ne peux me payer cela chez nous, car on dirait que personne n'a trouvé le tour de faire d'aussi bons cafés qu'ici. Ça doit être une caractéristique du luxe, sa rareté. Mes cafés sont luxueux, car je sais qu'ils seront disponibles en quantité limitée, que je ne pourrai les retrouver au Tim du Pont Alonzo, ni au Second Cup de la rue Gréber, ni même au nouveau Starbucks des Promenades de l'Outaouais, en revenant chez nous.
Mon deuxième luxe, c'est le temps. Si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez que je ne suis pas matinale. Je ne l'ai jamais été. En plus de ne pas aimer me lever tôt, je suis extrêmement lente, une fois levée. Vous ne pouvez même pas savoir comment je (ou plutôt nous, car Mathieu paniquait aussi pas mal) rushais, en Afrique, lorsque je devais être prête, douche froide prise, tente démontée, bagages faits et déjeuner englouti, avant 5 h AM. Je ne sais toujours pas comment j'ai fait. Imaginez aussi lorsque chez nous, je dois être sortie de mon entrée de cour et prête à enseigner, tôt le matin. Pas facile. C'est parce que j'ai vécu l'Afrique en camping et que je sais que je retrouverai la course contre la montre lors de mon retour à la vie "normale" que je profite, ces jours-ci, de chaque seconde matinale où je n'ai pas à me dépêcher. Je gosse, je joue à Candy Crush, je cherche des postes Songza, je vais voir des pages Facebook d'amis ou je passe de longues minutes à lire au sujet du "conscious uncoupling" de Gwyneth Paltrow et de Chris Martin. Vous me direz que je fais cela d'habitude. Oui, c'est vrai. La différence, c'est qu'en ce moment, je ne me sens pas coupable de vaquer à ces triviales occupations. Et il est là, le luxe. Je sais qu'il ne sera pas éternel. Dans pas si longtemps que ça, je serai occupée et utile. J'aurai objectivement beaucoup moins de temps pour me trainer les pieds le matin, pour sentir le vent et regarder la vie qui se déroule devant moi. Aussi bien en profiter autant que possible, dès aujourd'hui.
Mon troisième luxe n'est pas petit, je sais même qu'il est immense. C'est celui de voyager. Je sais que c'est extraordinaire de visiter, dans un court laps de temps, l'Alhambra de Grenade, la Sagrada Familia de Barcelone et le Guggenheim de Bilbao. En fait, il faut parfois que je me rappelle du privilège que j'ai. Ce n'est pas seulement de la chance, car j'ai choisi de faire ce qu'il faut pour me retrouver ici, mais je suis quand même privilégiée d'avoir la santé et les moyens financiers me permettant de goûter à ce que le monde peut offrir de meilleur. Je ne suis pas habillée chic et je porte les mêmes bottes de marche chaque jour, mais celles-ci m'amènent dans des lieux d'une incroyable beauté. Quelle richesse!
Finalement, le luxe, c'est bien relatif. Je pense que notre perception de celui-ci est liée à ce qui nous a manqué ou à ce qui nous manque. Quand nous reviendrons chez nous, cassés ben raide, nous ne pourrons nous payer grand chose, c'est certain. Le luxe, alors, ce sera de revoir nos familles et amis. Le luxe, ce sera aussi de regarder des films, car nous ne sommes pas allés au cinéma depuis décembre. Je sais que je n'aurai pas d'argent et que je devrai travailler fort pour rembourser mes dettes, mais je sais aussi que je veux continuer à profiter des petits luxes dont j'ai besoin: Chapters, Second Cup, Globe and Mail et Devoir du samedi, chocolat noir et paresse de fin de semaine me sont essentiels et sauront me consoler de ne plus être en voyage.
Je ne m'inquiète pas trop, je ne saurais trop tarder à me préparer à partir de nouveau, pas longtemps après mon retour au Québec, car je sais que je ne souhaiterai jamais posséder ni bateau ni chalet, mais que je rêverai toujours de partir au loin. Il y a le Chili, l'Argentine, le Japon et même la Floride que je n'ai jamais vus et qui m'attendent avec leurs odeurs, leurs couleurs et leurs coutumes. Quel luxe ce sera de continuer à découvrir ainsi le monde... quand j'aurai un peu plus d'argent, un jour.
Ce n'est pas du luxe matériel dont je suis en mesure de vous parler, car je n'y connais rien. Je ne sais distinguer un vrai diamant d'un faux ou un bon cuir d'un mauvais. Du grand luxe, je ne sais rien, mais je peux vous parler des heures et des heures au sujet des petits luxes qui ont le pouvoir de rendre ma vie extraordinaire.
Le café, par exemple. En Espagne, j'aime le mien "con leche". Un chaud café allongé avec juste assez de lait et pas du tout de sucre. C'est tout. 1,20€, 1,50€ max et je suis au septième ciel. En France, ce sera un grand crème, et en Australie, c'était un flat white, mais, dans le fond, c'est toujours la même chose, le même bonheur en concentré. Je ne peux me payer cela chez nous, car on dirait que personne n'a trouvé le tour de faire d'aussi bons cafés qu'ici. Ça doit être une caractéristique du luxe, sa rareté. Mes cafés sont luxueux, car je sais qu'ils seront disponibles en quantité limitée, que je ne pourrai les retrouver au Tim du Pont Alonzo, ni au Second Cup de la rue Gréber, ni même au nouveau Starbucks des Promenades de l'Outaouais, en revenant chez nous.
Mon deuxième luxe, c'est le temps. Si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez que je ne suis pas matinale. Je ne l'ai jamais été. En plus de ne pas aimer me lever tôt, je suis extrêmement lente, une fois levée. Vous ne pouvez même pas savoir comment je (ou plutôt nous, car Mathieu paniquait aussi pas mal) rushais, en Afrique, lorsque je devais être prête, douche froide prise, tente démontée, bagages faits et déjeuner englouti, avant 5 h AM. Je ne sais toujours pas comment j'ai fait. Imaginez aussi lorsque chez nous, je dois être sortie de mon entrée de cour et prête à enseigner, tôt le matin. Pas facile. C'est parce que j'ai vécu l'Afrique en camping et que je sais que je retrouverai la course contre la montre lors de mon retour à la vie "normale" que je profite, ces jours-ci, de chaque seconde matinale où je n'ai pas à me dépêcher. Je gosse, je joue à Candy Crush, je cherche des postes Songza, je vais voir des pages Facebook d'amis ou je passe de longues minutes à lire au sujet du "conscious uncoupling" de Gwyneth Paltrow et de Chris Martin. Vous me direz que je fais cela d'habitude. Oui, c'est vrai. La différence, c'est qu'en ce moment, je ne me sens pas coupable de vaquer à ces triviales occupations. Et il est là, le luxe. Je sais qu'il ne sera pas éternel. Dans pas si longtemps que ça, je serai occupée et utile. J'aurai objectivement beaucoup moins de temps pour me trainer les pieds le matin, pour sentir le vent et regarder la vie qui se déroule devant moi. Aussi bien en profiter autant que possible, dès aujourd'hui.
Mon troisième luxe n'est pas petit, je sais même qu'il est immense. C'est celui de voyager. Je sais que c'est extraordinaire de visiter, dans un court laps de temps, l'Alhambra de Grenade, la Sagrada Familia de Barcelone et le Guggenheim de Bilbao. En fait, il faut parfois que je me rappelle du privilège que j'ai. Ce n'est pas seulement de la chance, car j'ai choisi de faire ce qu'il faut pour me retrouver ici, mais je suis quand même privilégiée d'avoir la santé et les moyens financiers me permettant de goûter à ce que le monde peut offrir de meilleur. Je ne suis pas habillée chic et je porte les mêmes bottes de marche chaque jour, mais celles-ci m'amènent dans des lieux d'une incroyable beauté. Quelle richesse!
Finalement, le luxe, c'est bien relatif. Je pense que notre perception de celui-ci est liée à ce qui nous a manqué ou à ce qui nous manque. Quand nous reviendrons chez nous, cassés ben raide, nous ne pourrons nous payer grand chose, c'est certain. Le luxe, alors, ce sera de revoir nos familles et amis. Le luxe, ce sera aussi de regarder des films, car nous ne sommes pas allés au cinéma depuis décembre. Je sais que je n'aurai pas d'argent et que je devrai travailler fort pour rembourser mes dettes, mais je sais aussi que je veux continuer à profiter des petits luxes dont j'ai besoin: Chapters, Second Cup, Globe and Mail et Devoir du samedi, chocolat noir et paresse de fin de semaine me sont essentiels et sauront me consoler de ne plus être en voyage.
Je ne m'inquiète pas trop, je ne saurais trop tarder à me préparer à partir de nouveau, pas longtemps après mon retour au Québec, car je sais que je ne souhaiterai jamais posséder ni bateau ni chalet, mais que je rêverai toujours de partir au loin. Il y a le Chili, l'Argentine, le Japon et même la Floride que je n'ai jamais vus et qui m'attendent avec leurs odeurs, leurs couleurs et leurs coutumes. Quel luxe ce sera de continuer à découvrir ainsi le monde... quand j'aurai un peu plus d'argent, un jour.
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