Peut-être parce que ce roman parle de quête. Mrs Dalloway part un matin, à Londres, pour chercher des fleurs en vue d'une réception qu'elle organise en soirée. Ce faisant, elle rencontre des gens et songe à sa vie. Virginia Woolf nous dépeint, de façon impressionniste, les états d'âme de sa Clarissa en expédition à Westminster. Si vous avez lu le livre (ou vu The Hours), vous savez que Woolf ne fait pas dans la chik lit rose bonbon. On peut ne pas aimer la grisaille des états d'âme qu'elle nous dépeint mais, pour ma part, j'ai trouvé intéressant de suivre le flot de la conscience d'une femme névrosée qui se parle sans être trop interrompue par un narrateur américain qui veut absolument que tout s'arrange bien à la fin.
Je n'ai, bien sûr, ni le génie ni la folie de Mrs Woolf mais laissez-moi quand même vous parler de ma journée Mrs Dalloway...
Je suis partie de chez moi après avoir lentement lu mes journaux du samedi. Ma quête? Aller dans le marché By, à Ottawa, pour acheter des légumes frais, prendre un café et trouver une bonne bouteille de rouge à la LCBO. Quelle ne fût pas ma surprise de tomber sur un concours de citrouilles (et autres créatures) géantes en plein Marché! J'avais apporté ma caméra, voici donc quelques échantillons du spectacle: Impressionnant, n'est-ce pas?
Petit détour puis arrêt au Bookmarket pour me trouver de la lecture en vue de mon voyage de la semaine prochaine à Boston. J'ai déniché le gros lot: un exemplaire à 8,00$ de "Hypocrite in a pouffy white dress", une autobio de fille qui réfléchit sur son enfance et son adolescence, sortie l'an dernier. Je suis ensuite allée acheter mes légumes et je me suis dit, encore une fois, que je devrais toujours prendre le temps de venir acheter mes produits frais à cet endroit. Ce marché, c'est de la vie et de la couleur en concentré: des bleuets sauvages, des tomates italiennes fraîchement cueillies, des poivrons de toutes les couleurs et des pommes croquantes et un peu sûrettes pour réveiller les papilles! Voyez:
Mes provisions en main, je commence à me stresser un peu: il faut que je recopie mes notes de littérature québécoise car nous avons un examen cette semaine. Je me dirige vers le Second Cup de la rue Clarence. En chemin, je croque cette image d'une mariée et de sa demoiselle d'honneur, en session de photo. L'amie de la mariée semblait timide et je la comprends. La mariée exultait de joie. Et je la comprends aussi.
J'ai ensuite passé deux heures dans ce joli café désert en cet après-midi ensoleillé. J'ai bien travaillé puis me suis rendue à la LCBO pour terminer mon après-midi en achetant une bouteille de cabernet franc ontarien.
Souvent, je m'enferme alors qu'il fait beau, je me trouve des excuses pour ne pas sortir. J'ai même failli rester chez moi aujourd'hui. J'aurais alors manqué les citrouilles géantes, l'air frais, les poivrons et les belles carottes, le latté du Second Cup, la mariée et son amie...
Je ne sais pas si Virginia Woolf marchait beaucoup au soleil. Peut-être que son humeur grise était en lien avec les nuages de sa ville. J'en sais rien mais ce que je sais, c'est que cette marche accompagnée d'une quête de doux plaisirs est ce dont j'avais réellement besoin, en ce délicieux début d'octobre!
Bon mois d'octobre à tous les amoureux de l'air frais et de la douce mélancolie automnale!
Commentaires
Dans le market, j'aime beaucoup me retrouver au Rainbow Room pour regarder un bon show gratuit a toute heure de la journee.
Tu vas aimer Hypocrite in pouffy white dress, c'est excellent!
Vous me faite regrtter de ne pas aller sur le marché plus souvent.
Claude
Merci pour ta belle description, tu as si bien saisi la vie du marché et ce qui le rend si pétillant en automne. Ca me manquera. D'ailleurs, chaque fois que je fais un tour dans la Vallée de l'Outaouais, je m'arrange toujours, sans exception , pour aller faire un tour sur le Marché. Surtout à la Botega - d'ailleurs mes parents y ont pris un cours de cuisine italienne la semaine derniere. Evidemment le beaux quartiers (incluant le mien) abondent ici, mais le marché on le connait depuis si longtemps, donc il me manque.