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Dimanche matin


Hier soir, au souper, nous discutions de nos dimanches d'antan. Pour 3 des 5 personnes rassemblées autour de la table (dont moi), les dimanches matins étaient marqués par l'inévitable messe dominicale.

Je me rappelle d'avoir aimé cette activité. Bien sûr, je n'ai jamais apprécié devoir me tirer du lit et couper mon sommeil d'adolescente pour me rendre à l'église. Une fois rendue, une partie de moi aimait la solennité de la messe. J'aimais ses chants et sa constance. On ne dérogeait jamais du plan et tout le monde faisait ce qu'il avait à faire. L'univers était en ordre et j'envisageais avec joie qu'après la longue cérémonie, il me resterait encore une belle journée de congé, juste pour moi. Les magazins seraient fermés et les soucis prendraient une pause, car ce serait "le jour du Seigneur".

Bien sûr, je ne comprenais pas grand chose à ce qui se passait en avant. Le sermon du prêtre me paraissait si long et dénué de sens que je n'ai, je crois, jamais été capable d'en écouter un d'un bout à l'autre. Ce sermon était sans doute moralisateur mais je ne m'en rendais pas compte, trop occupée à observer les gens autour de moi en habits du dimanche et, pour la plupart, aussi ennuyés que moi. Je me rappelle de certaines phrases "Il est grand le mystère de la Foi" et "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guérie". Je ne me croyais réellement pas digne et je croyais vraiment qu'un jour, je serais guérie par cette Parole.

A un moment donné, j'ai eu le choix d'aller à l'église. J'ai arrêté d'y aller car j'aimais bien dormir tard, le dimanche matin.

Aujourd'hui, je ne pense pas que je désirerais retourner à la messe. L'Église catholique me semble trop misogyne et homophobe pour que j'aie le goût de célébrer ma foi en ses murs. Je n'ai pas digéré le fait que la Magistère ait publié la directive d'empêcher les femmes de monter dans le choeur. Les femmes construisent l'Église et on les écarte du revers de la main. Et les gays? Ils sont rejetés par une Église qui se dit ouverte et qui devrait être inspirée d'un souffle de respect et d'acceptation mutuelle. Non, je ne me sens pas capable de prier dans un lieu aussi macho et fermé d'esprit, aussi hypocrite.

Par ailleurs, je sais que de m'arrêter une heure par semaine pour réfléchir et respirer profondément avec d'autres voyageurs en quête de sens me ferait le plus grand bien. Non, je ne pratique plus ma religion, mais ma fin de semaine contient quand même certains "rites". Lire le journal en commençant par le cahier Actuel et les Arts, boire un bon vin rouge en mangeant un repas avec des personnes que j'aime le samedi soir, regarder Tout le monde en parle en angoissant le dimanche soir... Voilà mes nouveaux rites mais il me semble qu'un peu de spiritualité ne me ferait pas de mal et que je pourrais, en retrouvant une certaine intériorité, affronter avec plus de calme la perspective de la semaine qui s'en vient. Je pourrais aussi me décentrer de mon monde et m'ouvrir vers celui des autres. Où est-ce que je trouverai cet oasis? God knows...

Dites-moi, ressentez-vous aussi un besoin de rites stabilisateurs? Et si oui, quels sont-ils?

Là-dessus, je vais aller me faire un café (et peut-être même deux) et je vais aller lire ma Presse et mon Globe. Après, j'irai peut-être marcher.

Bon dimanche à tous!

Commentaires

Anonyme a dit…
Une séparation très superficielle serait que la différence entre un rite et une habitude vient du fait que si la première est vécue en groupe pour donner un sens, la seconde n'a pas la même profondeur?

La soirée Bitch'n'Beer entre copines le vendredi, la marche quotidienne de 30 minutes sur l'heure du lunch, la vente de garage printanière, les "rites" de passage divers selon les cultures... Tous peuvent êtres vécus, compris ou vus comme un rite... ou une habitude... C'est lorsqu'on en perd le sens que ca devient une habitude.

Le rite religieux qui perd en sens... ou en popularité... les rites existent toujours, d'autres prennent leur place, tu l'as écrit. Mais leur sens est-il aussi englobant et rassembleur que d'autres avant eux...? Un rite doit-il nécessairement avoir un sens? Doit-il avoir le même pour tous?

Il me reste si peu de rites en ce moment... peut-etre parce que j'ai l'impression d'être isolé des rares personnes avec qui je pouvais jadis partager sur le sens des choses, et communier avec eux.

Je ne sens pas de communion avec les téléspectateurs anonymes qui sont collés à leur écran si je n'ai pas l'occasion d'entrer en relation avec eux par la suite.

J'ai la nostalgie de beaucoup de rites de mon jeune temps... et plus récemment, la nostalgie des bons repas entre amis. :)
Anonyme a dit…
À Montréal, on sent depuis quelques années, je trouve, un "retour" de l'esprit des dimanches festifs.

Dans mon quartier, il y a plein de gens (grecs et italiens) qui fréquentent l'église sur St-Viateur. Ça rend nostlagique...

Ce weekend il faisait beau, et c'était très agréable de regarder tous ces gens (Grecs ou pas!) qui flânaient dans le quartier tranquillement; prenaient un café, achetaient des fleurs ou des chocolats chez Geneviève Grandbois.

Quand il fait beau, j'aime aller marcher avec mon amie Renée sur la montagne. Parfois, on commence avec un brunch au Réservoir et... une bière au Réservoir après la marche!!!

On devrait lancer une pétition invitant à la re-fermeture des commerces, les dimanches.

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