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mon festival des tulipes

Je chiâle parfois contre mon emploi. Quand je chiâle, c'est que je ne me rappelle pas que j'ai l'immense chance de pouvoir quitter le bureau le vendredi à midi. Je ne profite pas toujours de cette chance. Parfois, je niaise chez moi. D'autres fois, fatiguée et stressée, je continue de penser à ce qui me stresse de ma job...

Je me dirigeais vers un de ces genres d'après-midi lorsqu'en écoutant un film du Canal Vie, je me suis dit que j'allais me prendre en main. En voyant les miraculeuses tulipes qui ont réussi à fleurir dans ma cours (des forces de la nature qui ont su résister à des années de négligence de notre part, nous ces jardiniers de l'enfer, j'en reparlerai plus tard , de ce lien étrange qui me relie à ma cours...) je me suis dit que les magnifiques tulipes importées de Hollande seraient probablement en fleur à Ottawa. Fatiguée, j'ai mis mes souliers de marche (que je dois absolument casser avant de partir en voyage, excuse de plus pour me sortir de ma torpeur) et je me suis dirigée vers le Glebe. J'ai marché au bord du tranquille Canal. Le vendredi après-midi, plusieurs résidents du quartier s'y promènent. Pas foule, heureusement, si bien que j'ai pu marcher en écoutant Joni Mitchell sans être trop bousculée et prendre 79 photos de tulipes. Je vous faire grâce du diaporama complet de celles-ci, chanceux que vous êtes!Mathieu, lui n'y échappera pas!

Dans le livre The Artist's Way que je viens de commencer, l'auteur Julie Cameron propose comme moyen de trouver (ou de retrouver) sa créativité de se donner, de façon hebdomadaire, des "rendez-vous de l'artiste". Dans ceux-ci, nous devons, de façon solitaire, reprendre contact avec l'artiste qui se cache en nous. Habituellement, je tente de retrouver ma créativité enterrée sous des tonnes de doutes en écrivant. Aujourd'hui, j'ai marché et j'ai photographié des tulipes. Mme Cameron serait fière de moi car elle affirme qu'il faut changer ses manières usuelles de faire. Je vais souvent écrire dans des cafés, c'est devenu une habitude pour moi. Pour trouver de nouvelles idées, les rendez-vous de l'artiste doivent m'emmener ailleurs.


En voyant cette petite fille nommée Pauline peindre des tulipes j'ai ressenti au plus profond de moi ce que c'était que l'art. C'est peindre des tulipes au soleil, en sautillant de temps en temps. C'est écrire son nom en grosses lettres et c'est d'offrir son dessin à sa grand-mère qui nous surveille un peu distraitement. Pauline n'a pas à chercher l'artiste en elle car elle ne l'a jamais perdu. J'ai été Pauline. Je dois prendre des rendez-vous avec elle pour la retrouver.

Voilà mon festival des tulipes à moi. Un vendredi après-midi avec des marcheurs solitaires pas trop nombreux, des photos, et une petite fille qui m'a donné le goût de dessiner même si je m'en sens souvent incapable.

Commentaires

Kine a dit…
Personne n'est incapable de dessiner. C'est pas comme l'écriture, il n'y a pas vraiment de règles.

Tes photos sont écoeurantes. J'aimerais ça voir les 75 autres.

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