Voici 10 raisons pour lesquelles j'aimerais être chez moi, en cette saison des fêtes...
1. J'avais une version idéalisée du Noël européen. Je me voyais dans un petit marché de Noël charmant, à boire du vin chaud en écoutant des cantiques médiévaux. Je suis à Paris et les sapins de Noël sont soit orange et bruns ou des clônes de celui de Charlie Brown. Même celui de Notre-Dame fait dur. Au Québec, il y a bien les horribles créatures soufflées, mais sinon les sapins sont jolis.
2. J'aimerais bien être à St-André et aller marcher "de l'autre côté du pont" pour digérer tous ces Turtles et macarons mangés à n'importe quelle heure. Développer nos cadeaux avec surprise et délectation, lire des Oprah jusqu'à épuisement et mourir de rire en regardant des vidéos poches sur Youtube et des Têtes à claques. Ici, ma famille est loin et je n'arrive pas à trouver d'Oprah nulle part. Et pouffer d'un rire hystérique dans un café Internet de la très snobbe rive gauche, c'est un peu moins facile que devant l'ordi de mom, à St-André.
3. C'est la première fois que le "I'll be home for Christmas" jouant en boucle dans tous les Starbucks parisiens me fait me sentir mélancolique. Surtout la fin: "If only in my dreams". C'est tristounet cette chanson, même si je suis dans une des plus belles villes du monde, à faire un voyage de rêve.
4. Je vais m'ennuyer de tous ces bons vieux partys avec nos joyeux et festifs amis avec qui nous dansons dans notre salon après avoir bu un peu trop de bon vin rouge. Ils m'écrivent, je leur écris, mais le cocktail virtuel n'a pas encore été inventé. Je vais boire un verre de champagne à leur santé avec notre gentille amie Annie qui viendra nous rejoindre à Amsterdam pour le Jour de l'an.
5. Noël, c'est pas pareil sans neige. Point.
6. Je ne m'ennuie pas de la montagne de correction qui survient toujours à Noël, peu importe mon éternelle détermination à ne pas procrastiner et à finir tout bien avant la date limite. Mais je m'ennuie de la fierté de savoir qu'un étudiant réussit, alors qu'il croyait échouer. De la satisfaction d'avoir franchi toutes les étapes difficiles dont une session peut-être parsemée: les lundis matins enrhumés, les fatigues de mercredi après-midi, les angoisses de dimanche soir. Je m'ennuirai de ce petit dîner que nous nous faisons, entre collègues, au Zen d'Asie ou chez le Thaï. Je serai en Asie en janvier et je penserai à ces dîners lorsque je serai un peu mélancolique...
7. Il n'y a pas de Chapters en Europe. Il y a des FNAC, mais ce n'est pas la même chose. Je n'y retrouve pas mes auteurs préférés. J'ai bien visité la mythique Shakespeare and Company et y ai déniché What I Loved de Siri Hustvelt, que je veux lire depuis des années, encouragée par Nancy. Mais la librairie est envahie par des émules d'Ethan Hawke et de Julie Delpy, depuis la sortie de Before Sunset. Dans le Lonely Planet, on présente maintenant la librairie comme une trappe à touristes intellos... Je serai donc à mon Chapters et à son Starbucks de la rue Rideau "If only in my dreams".
8. On ne sert ni dinde, ni tourtière avec du ketchup, ni ragoût de boulettes, ni bouchée au chocolat de chez les David en France, en Belgique, ou à Amsterdam... Pour la bouffe, je ne m'inquiète pas trop, je devrais pouvoir m'accomoder de frites craquantes, de chocolats divins et de moules fumantes. Quand même, dommage que la bouffe ne voyage pas très bien en avion, car j'aurais passé des commandes à toutes ces personnes de mon entourage qui savent si bien cuisiner...
9. Même si leur qualité varie, je vais m'ennuyer des revues de fin d'années sérieuses ou comiques. Aussi, je ne pourrai me lancer à corps perdu dans le marathon de cinéma préparatoire à la course aux Oscars qui marque toujours nos vacances de Noël. Je suis allée voir la liste des nominations au Golden Globes et je ne connais que 2 ou 3 films, dont un excellent roumain vu à Montpellier. En revenant en juin, nous serons pauvres et fatigués, devinez ce que nous ferons?
10. Je cherche, mais je n'arrive pas à trouver de dixième raison. C'est sûrement bon signe. Peut-être en suis-je rendue à me demander de quoi je ne m'ennuirai pas de mes fêtes "normales". Une autre entrée de blogue peut-être. Ou pas. En tous cas, je vais tenter de profiter le mieux possible de ce premier Noël passé loin de ma famille, de mes amis et de la belle neige blanche du Québec.
En tous cas, je vous souhaite d'être heureux, en cette période des fêtes. Et comme le dit ma chanson de Noël préférée:
"Have yourself a merry little Christmas, may your heart be light"
C'est ce que je tenterai de faire. Un peu triste et nostlagique, certes, mais en sachant que je m'en vais vers une grande aventure et que je retrouverai l'univers dont je m'ennuie à mon retour.
Commentaires
4 raisons pour ne pas être nostalgique:
1. J'évite Chapters à tout prix -- les petites madames guerilla-shoppers m'effraient.
2. Côté météo, on annonce un redoux, donc de la pluie à Noel. Crapola.
3. Le 26 Noel, tu n'y penseras plus. Encore moins quand tu seras en Asie.
4. T'es en voyage. Nuff said.