La semaine dernière, au même moment, je me promenais sur la plage de la Barceloneta donnant sur la bleutée Mediterranée. J'avais chaud à ne marcher qu'en T-shirt et le soleil me plombait dessus avec une assurance toute catalane. D'ordinaire, je ne suis pas amante du temps chaud mais je me sentais bénie des dieux, d'autant plus que tous mes contacts du Québec m'écrivaient pour me parler de la tempête de neige qui a paralysé le Québec durant toute la semaine dernière. Pendant ce temps-là, je me sentais privilégiée de me la couler douce sur le féérique et éternel banc du parc Guël et sur le mystique toit de la Perdrera, tous deux conçus par mon architecte préféré (en fait, le seul que je connaisse...), Antoni Gaudi. Oui, il y avait bien quelques Pères Noël et quelques chansons, jouant au Starbucks de la Rambla, où Sarah Maclachlan soupirait qu'elle voulait être à la maison pour Noël, mais à part de cela, décembre était aussi loin de moi que ne l'est un flocon de neige de la ville de Barcelone, à ce temps-ci de l'année.
Voilà que par la magie d'un vol Easyjet, obtenu pour la modique somme de 29 euros par personne, nous passons, en 2 heures, de la lumière catalane, à la grisaille parisienne. On ne peut certainement pas parler de Ville lumière, en ce début du mois de décembre. Paris est plutôt grise foncée. Nous vivons ce qu'on pourrait appeler un choc météorologique. Notre parapluie ne nous quitte pas d'une semelle et nous rentrons dans des cafés le plus vite possible, pour ne pas être trempés par des averses aussi froides que déprimantes.
C'est à cause de cette température que j'ai pensé à Jean Piaget, qui fût longtemps, pour moi, un théoricien trop compliqué que j'avais du mal à comprendre. Pendant 10 ans, j'ai enseigné ses théories (que j'ai enfin comprises, bien entendu!), mais là je crois que c'est la première fois que je comprends avec autant d'acuité l'un de ses concepts-clés. Je suis certaine (enfin, je l'espère) que quelques uns de mes étudiants s'en souviendront. Il s'agit de la théorie sur l'assimilation et l'accomodation. Pour Piaget, lorsque nous sommes confrontés à un nouvel apprentissage, nous avons à nous adapter. Nous utilisons, souvent, des anciennes manières de penser ou de faire, face à la situation que nous ne connaissons pas. Si nous allons un pas plus loin, nous nous accomodons. Nous utilisons une nouvelle façon de faire adaptée au nouveau problème. A Paris, j'ai d'abord tenté de faire comme à Barcelone. Je cherchais le soleil, je photographiais des lampadères, je voulais marcher de longues heures. J'ai bien vu que le temps m'en empêchait et m'en suis tout d'abord attristée. Puis, j'ai regardé Paris la pluvieuse dans les yeux et me suis demandée ce que je pouvais faire dans cette ville de nuages et de froideur.
Je cherche encore. Il y a le musée Picasso qui est extraordinaire, paraît-il. N'est-ce pas là une façon intéressante de profiter de Paris en y trouvant (à l'intérieur et au chaud) un peu de soleil espagnol? Il y a de divins cafés et des Bordeaux épatants, bien entendu. Il y a aussi que je dois absolument me dire que je suis chanceuse d'être à Paris, même si celle-ci n'a pas, en ce moment, le charme coloré de Barcelone. A trop comparer, je vais perdre de vue l'immense chance que j'ai de pouvoir marcher dans une ville fourmillant d'histoire, de littérature et de grands et petits plaisir de la vie. Il y a deux mois, je me brisais la cheville en Bulgarie. Aujourd'hui, je marche à Paris. Même sous la pluie, la vie ne m'est pas si grise.
Voilà que par la magie d'un vol Easyjet, obtenu pour la modique somme de 29 euros par personne, nous passons, en 2 heures, de la lumière catalane, à la grisaille parisienne. On ne peut certainement pas parler de Ville lumière, en ce début du mois de décembre. Paris est plutôt grise foncée. Nous vivons ce qu'on pourrait appeler un choc météorologique. Notre parapluie ne nous quitte pas d'une semelle et nous rentrons dans des cafés le plus vite possible, pour ne pas être trempés par des averses aussi froides que déprimantes.
C'est à cause de cette température que j'ai pensé à Jean Piaget, qui fût longtemps, pour moi, un théoricien trop compliqué que j'avais du mal à comprendre. Pendant 10 ans, j'ai enseigné ses théories (que j'ai enfin comprises, bien entendu!), mais là je crois que c'est la première fois que je comprends avec autant d'acuité l'un de ses concepts-clés. Je suis certaine (enfin, je l'espère) que quelques uns de mes étudiants s'en souviendront. Il s'agit de la théorie sur l'assimilation et l'accomodation. Pour Piaget, lorsque nous sommes confrontés à un nouvel apprentissage, nous avons à nous adapter. Nous utilisons, souvent, des anciennes manières de penser ou de faire, face à la situation que nous ne connaissons pas. Si nous allons un pas plus loin, nous nous accomodons. Nous utilisons une nouvelle façon de faire adaptée au nouveau problème. A Paris, j'ai d'abord tenté de faire comme à Barcelone. Je cherchais le soleil, je photographiais des lampadères, je voulais marcher de longues heures. J'ai bien vu que le temps m'en empêchait et m'en suis tout d'abord attristée. Puis, j'ai regardé Paris la pluvieuse dans les yeux et me suis demandée ce que je pouvais faire dans cette ville de nuages et de froideur.
Je cherche encore. Il y a le musée Picasso qui est extraordinaire, paraît-il. N'est-ce pas là une façon intéressante de profiter de Paris en y trouvant (à l'intérieur et au chaud) un peu de soleil espagnol? Il y a de divins cafés et des Bordeaux épatants, bien entendu. Il y a aussi que je dois absolument me dire que je suis chanceuse d'être à Paris, même si celle-ci n'a pas, en ce moment, le charme coloré de Barcelone. A trop comparer, je vais perdre de vue l'immense chance que j'ai de pouvoir marcher dans une ville fourmillant d'histoire, de littérature et de grands et petits plaisir de la vie. Il y a deux mois, je me brisais la cheville en Bulgarie. Aujourd'hui, je marche à Paris. Même sous la pluie, la vie ne m'est pas si grise.
Commentaires
Parce qu'une fin de session c'est éprouvant en maudit...