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What not to Wear... version débat des chefs

Je lisais tranquillement ma Presse ce matin, en buvant mon café "Mélange de la Brûlerie" et en regardant dehors tomber les feuilles jaunes. Tout allait bien, jusqu'à temps que je me mette à lire l'édito de Lysiane Gagnon, portant une fois de plus sur le débat des chefs.
Je suis en grande partie d'accord avec ce qu'elle a écrit: c'est vrai que les chefs étaient clairement plus à l'aise dans leur langue maternelle et qu'on devrait, au Canada, mieux apprendre notre langue seconde. Là où mon opinion diffère de celle de madame Gagnon, c'est lorsqu'elle se met à critiquer l'habillement et la coiffure de la chef du Parti vert, Elizabeth May, tant lors du débat franco que lors du débat anglo. Je suis d'accord avec elle pour l'accoutrement de madame May au débat franco: la veste était trop décontracte, et le pendentif à fleur pas tout à fait assez chic pour la circonstance. Mais au débat anglo, c'est clair que la cheffe écolo a suivi les conseils d'une styliste de la CBC. Son habillement était juste correct, selon moi: assez chic, pas snob, simple comme paraît l'être la dame. Ses cheveux? Corrects, selon moi. Laids, selon madame Gagnon, qui conseille à madame May d'apprendre à s'arranger lorsqu'on est en visite chez les gens, rien de moins. Or, la cheffe du Parti vert est une mère monoparentale qui prône des valeurs sociales et qui ne doit certainement pas être millionnaire. Que voudrait madame Gagnon? Qu'elle s'habille comme Britney Spears, Julie Couillard ou Belinda Stronach? Pour les hommes, c'est simple, le complet-cravate fait toujours l'affaire. Pour les femmes, c'est différent. Personnellement, j'admire la simplicité vestimentaire et l'authenticité d'une femme qui n'a pas le culôt de s'habiller en riche bourgeoise pour venir défendre l'intérêt des gens écolos de la gauche qu'elle représente. Bien sûr, je lui suggérerais de suivre quelques cours de français, mais je salue son audace et je lui souhaite de continuer d'être assez bien dans sa peau pour rester elle-même. Son habillement et sa coiffure au débat en anglais était un bon exemple pour des milliers de femmes "ordinaires", comme la campagne de la compagnie Dove l'a été pour des millions de femmes "ordinaires" il y a quelques années. Pour paraître bien à la télé comme dans la vie, nul besoin d'être un canon de beauté, suffit d'être authentique et d'avoir le courage d'exprimer ses idées avec sincérité, même si les grands chefs ne tiennent pas trop à ce qu'on soit là... Bravo madame May. Je ne pense pas voter pour votre parti, mais vous m'avez inspirée par votre courage, vos idéaux et par votre présence simple et humaine, dans ce monde de millions de dollars et de cravates ennuyeuses.

Commentaires

Shamoweb a dit…
La tenue vestimentaire des gens a un grand impact sur la confiance qu'ils nous inspirent, selon le poste qu'ils occupent. En politique, c'est clairement plus facile pour les hommes comme tu le mentionnes Caro. L'habillement de Mme May lors du débat françai était correct pour ce qu'elle est comme personne, mais malheureusement n'inspire pas confiance. Le public cherche du plus grand que soi. On n'a qu'à penser au film Elizabeth lorsque la nouvelle Reine change son style pour presque devenir une idole du peuple. Évidemment,par contre, en politique, le trop chic dérange, Mme Marois se l'est assez fait dire. Les femmes en politique doivent trouver leur style, mais en même temps un style qui passe bien. La même chose s'applique aux profs. Pourquoi les madames du primaire (et probablement leurs collègues du secondaire) sont toujours chics lors de la soirée des parents ? Pourtant, ça ne représente pas ce qu'ils portent chaque jour, ni ce dont un prof doit avoir l'air ou porter pour être un bon prof. Le prof n'est pas meilleur en Dior qu'en Gap, mais pourtant...
La réussite en politique est en grande partie dûe à l'image. Stevie (Harper) a beaucoup travaillé la sienne, il pratique ses sourires dans sa limousine. Steph (Dion) simplifie la sienne en diminuant d'une coche la qualité et l'étendue de son vocabulaire. Ti-Jean (Chrétien) mettait son casque bleu à l'envers parce qu'avoir l'air ridicule lui rapportait.

Mme May a l'air de ce qu'elle est; une écologiste convaincue, une femme de principe et de valeurs, qui a vraiment d'autres chats à fouetter, ce qui est tout à son honneur. Malheureusement, ce n'est pas ce que cherchent les Canadiens. Ils veulent le beurre, mais aussi un peu, l'argent du beurre, du beau beurre jaune.
Caro a dit…
Wow, quel beau commentaire éclairant, cher shamoweb!
Je vais réfléchir à cela...et peut-être en reparler dans mon blogue, Merci.

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