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Pourquoi partir?

Dans un peu plus de 24 heures, je partirai pour un long voyage. 
Si tout va bien, je serai partie pour 10 mois et demi. Mon mari Mathieu et moi partons ensemble. C'est notre deuxième périple du genre. Nous commençons par l'Islande puis irons en Russie, en Grande-Bretagne, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Australie, en Afrique puis nous reviendrons en Europe. 

Plus d'Outaouais, plus de Québec, plus de Canada pour moi, donc. Plus de boulevard St-Joseph toujours bloqué, plus de club sandwich du Patio Vidal, plus de vue sur le chic motel Ritz, à "mon" Second Cup de boulevard Gréber, plus de films au Bytowne, plus de gentils élèves et collègues qui viennent me parler et me faire rire, plus de bouteille(s) de vin bue(s) avec mes amis fantastiques, plus de bons soupers à St-André, plus de Chapters, plus de book club, non plus de tout cela. Plus de Globe and Mail le samedi matin ni de Tom Allen l'après-midi, plus de Foglia sur papier ni d'Unité 9, de Glee, d'American Idol ni de Parks and Recreation sur ma télé. Oui, je le sais, il y a plein de trucs sur le web, mais il n'y a pas ma table de cuisine, mon divan confortable ni le Starbucks de la rue Metcalfe, dans mon Ipad. Je peux bien sûr communiquer avec mes élèves par Facebook, mais je ne pourrai voir leurs yeux pétiller lorsqu'ils recevront leurs diplômes ou lorsqu'ils seront fiers d'eux en recevant leurs notes. 

Pourquoi partir si longtemps, si je pense m'ennuyer des gens et des choses? Je ne vous mentirai pas, je suis fatiguée en ce moment, et j'ai besoin de repos.  Probablement que deux semaines (ou deux mois!) à Moody Beach, au Maine, me reposeraient plus qu'un voyage autour du monde. "I'd rather be in Maine" que je me dis, depuis un mois. Je ne suis pas à plaindre, tellement pas, mais préparer un tel voyage n'est pas facile et il y a des moments où j'aurais bien souhaité lire, écrire et respirer profondément en buvant un latté au café Breaking Grounds, situé tout au bout de Perkins Cove, près d'Ogunquit. 

Pourquoi partir, donc? Dans un article du Globe and Mail le "Travel Concierge" John Lee cite Jeff Jung, auteur du blogue The Career Break Traveler's Handbook qui affirme que la personne qui prend une période de pause de son emploi devrait comprendre pourquoi elle prend celle-ci et savoir ce qu'elle veut en retirer. Je me suis posé la question et je n'y ai pas trouvé de réponse. Je sais où j'irai, je sais pas mal ce que je ferai, mais je ne sais pas trop ce que je veux retirer de mon voyage ni trop pourquoi je pars. Je ne veux pas faire du bénévolat, apprendre à parler une langue étrangère ni oser l'escalade ou le bungy. Je ne veux pas non plus me prouver que je suis capable de voyager longtemps ni de bien organiser mon séjour. Je suis loin d'être parfaite, mais je connais mes forces dans ces domaines. 

Comme le chante Jean-Pierre Ferland, je pars pour partir, pas pour fuir, ni changer. Mais je ne sais toujours pas pourquoi je pars. 

Comme ça m'est souvent arrivé (par exemple, lorsque je rédigeais des travaux à l'école secondaire), je vais trouver mon objectif à mesure. 

Si ça vous tente, je vous invite à me suivre dans ma quête de sens. Je pense que je vais trouver pourquoi je suis partie sur la route, dans des gares ou des aéroports, dans des cafés à écouter les gens, dans des auberges à discuter avec d'autres voyageurs, seule ou avec Mathieu devant la mer ou au sommet d'une montagne. Un matin, ou un soir, j'aimerais bien me dire "C'est pour vivre cela que je suis partie". Si ça se passe, vous le saurez. 

Je vais certainement me chanter souvent ces paroles, tirées de la chanson "I'm on the road to find out" de Cat Stevens :

Well in the end I'll know, but on the way I wonder 
Through descending snow, and through the frost and thunder 
Well, I listen to the wind come howl, telling me I have to hurry 
I listen to the robin's song saying not to worry 
So on and on I go, the seconds tick the time out 
There's so much left to know, and I'm on the road to find out 

N'est-ce pas un immense luxe, à une époque où tout va vite, de prendre le temps de trouver un sens à ce que je fais? Si je ne fais qu'apprendre à mieux faire cela, mon voyage aura servi à quelque chose. Et Ogunquit sera toujours là, à m'attendre, quand je reviendrai, en 2014. 

Merci de me lire. J'ai hâte de continuer à vous parler.

Commentaires

Martin Che a dit…
Bon voyage chère Caro-aux-si-douces jointures !

Maintenant que je sai un peu plus comment ça fonctionne ,internet, je vais te suivre dans tes réflexions.

Becs,

Martin
hiver a dit…
Il n'est peut-être pas nécessaire d'avoir un objectif. Là où j'en suis, je découvre que l'objectif est tout simplement de vivre, vivre intensément chaque instant. Qu'il soit banal ou tout à fait hors de l'ordinaire importe peu, son importance réside dans le fait qu'il te construit, qu'il est unique et qu'il t'appartient. Bonne route vers le cœur de ton cœur.
pour toi, je signerai hiver, en signe de notre commune affection pour l'air frais

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