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Down Under


Enfant, je rêvais de visiter trois lieux: la Californie (pour y rencontrer des vedettes), la Suisse (pour skier dans ses montagnes) et l'Australie (pour le bleu de ses eaux et pour me rendre au bout du monde). Voilà, c'est fait. J'ai mis les pieds dans chaque région composant mon "top 3".

Je me rends compte, en voyageant, que je possèdais très souvent, à priori, une vision très stéréotypée des lieux. Durant mon séjour à Hollywood, par exemple, je n'ai vu ni vedette ni n'ai ressenti le glamour associé à cet endroit mythique. C'est triste, commercial et cheap, Hollywood. Ce n'était pas du tout ce que j'imaginais et la groopie que je suis en a gardé un souvenir amer.

Je m'attendais à retrouver en Australie un Canada tropical avec des plages et des oiseaux exotiques. Je pensais que je me retrouverais chez nous ailleurs. J'avais de ce pays une image tirée d'une carte postale. Mais d'où cette perception venait-elle?

Comme tout le monde qui a vécu durant les années 80, j'ai chanté "Down Under" de Men at Work sans trop en comprendre les paroles. Je me demandais toujours ce que pouvais bien être cette "vegemite sandwich", dont on parlait dans la chanson. L'Australie m'intriguait.

Je connaissais Crocodile Dundee et feu Steve Irwin, l'ami de la faune tropicale, mort mordu par un immense poisson. Je savais que des koalas, des kangaroos et, grâce à Bill Bryson, des serpents se promenaient un peu partout dans le pays. En voyageant avec Intrepid, j'ai appris que les Australiens étaient extrêmement amicaux, sur le party, mais aussi fiables et organisés. Le fait que l'Australie pullulait de belles plages et de terre orange dans des outbacks aussi chauds que sauvages ne m'était pas inconnu et je me doutais également que la situation des aborigènes ici ressemblait pas mal à celle des Amérindiens chez nous. Ah, oui, j'oubliais, je savais que le cabernet sauvignon australien était un bon vin, accompagnant admirablement des viandes rouges grillées sur le BBQ et que les hommes s'appelaient "mates" entre eux, en parlant avec un accent souvent incompréhensible. Voilà un résumé de ce que je connaissais de "Down Under". Pas grand chose en fait.

Je ne suis ici depuis qu'un mois, mais je commence à comprendre ce qu'est ce pays. Voici quelques unes de mes découvertes!

La "coffee culture"
Après deux mois passés en Asie, j'étais en état de manque. J'avais besoin de bon café. Ça tombe bien, en Australie, il est excellent. Aussi bon qu'en Italie et qu'au Portugal, je dirais. Même les stations-service possèdent leur machine à espresso haute-performance. Ici, c'est du flat white que je bois. Moins de lait qu'un latte, moins de mousse qu'un cappucino, plus de saveur de café. Je suis accro. Est-ce que les babyccinos existent chez nous? Ici, ils ont la cote. Un petit gobelet rempli de lait chaud un peu sucré décoré de cacao et de guimauves faisait le grand bonheur de Maddi, la petite fille de Paul et Karen chez qui nous logions, à Brisbane. "I need a babyccino" qu'elle dit, à deux ans et demi... Je te comprends, ma grande!


La viande: une vraie religion
Nous étions assis dans un club de surf avec Rob, notre ami de Brisbane qui nous a amenés nous baigner à la superbe plage de Noosa, sur la Sunshine Coast. Tout à coup, nous voyons des serveurs se promener avec de la viande crue... Qu'est-ce que c'est? Rob nous parle alors des "meat raffles", qui sont des tirages de pièces de viande et de fruits de mer à apporter chez soi. Plus tard, notre ami nous amène souper à l'hôtel Norman (surnommé "Brisbane's worst vegetarian restaurant") qui organise également des "meat raffles". C'est à cet endroit que nous constatons à quel point le steak est une religion en Australie. Le filet mignon que j'ai mangé était ainsi décrit sur le menu: "120 day, Grain fed, Angus Hereford Cross, South Eastern Australia". Il était succulent, pour votre information.

Le coût de la vie
Tout est cher ici. Même le vin australien est plus cher en Australie qu'au Canada. Aller au cinéma coute 19$ et voir une expo au musée, 25$. Un repas au pub avec une petite bière coûte entre 30 et 40$ et un petit flat white au McDo, 4,50$. Nous faisons notre épicerie au Woolworth's, au Coles et au IGA (ils sont très nombreux ici). Nous arrivons à économiser ainsi, mais ce n'est pas donné quand même. Il faut être riche pour visiter l'Australie. Nous ne le savions pas tant que ça et nous nous disons maintenant que nous allons économiser ailleurs (Macédoine, Grèce, Espagne et Portugal, j'ai hâte de vous voir!). Mathieu ayant oublié nos costumes de bain dans la sécheuse de chez Karen et Paul, nous avons dû nous en acheter d'autres. Je me suis dit, ça y est, ça va me coûter 250$ et je devrai revenir au Canada plus tôt. Pas du tout! Nous avons découvert le Target (que les Aussies prononcent à la française "Targggeai", parce que c'est un peu plus chic d'aller là que d'aller chez Kmart) et je me suis trouvé un beau maillot à 35$! Comme partout ailleurs, il faut magasiner.

Les pubs
Si vous allez dans un pub ou un resto pas trop chic en Australie, n'attendez pas que l'on vienne vous voir. Il vous faut vous lever et aller vous-même placer votre commande, comme dans un McDo. La plupart du temps, on ne vous servira pas tout de suite. On vous donnera un avertisseur qui sonnera lorsque votre repas sera prêt. Vous vous lèverez et irez chercher vous-même votre plat. Pour les boissons, vous irez au bar et apporterez vous-mêmes ce que vous aurez commandé. L'avantage de ce système? C'est beaucoup plus rapide et efficace. Également, on ne s'attend pas à ce que vous donniez de pourboire et les taxes sont incluses dans le prix affiché. Finalement, en voyant cela ainsi, mon plat d'agneau (immense!) à 25$ n'était peut-être pas si cher que cela...

Je pourrais continuer longtemps ainsi. Vous dire que les Tim Tam (biscuits nationaux) sont bien meilleurs réfrigérés, que le vegemite est moins mauvais que je ne le croyais, surtout sur une toast avec du beurre, que le fêta ici est excellent (merci, immigrants grecs) et surtout que la vie est en général simple en Australie, car tout est propre, clair, bien indiqué et que les automobilistes s'arrêtent dès qu'ils voient que l'on veut traverser la rue. Oui, on est bien ici. On est aussi bien au Canada, mais je ne dirais plus que l'Australie est un Canada tropical. L'Australie est ce qu'elle est.

Oui, j'ai vu des koalas et des kangoroos. J'ai mangé des Tim Tam et bu du cabernet sauvignon et des flat white. J'ai aussi rencontré des personnes extraordinaires que je reverrai dans cinq ou six ans, quand je reviendrai ici. Ces gens (Mathieu en parlera dans son blogue) sont ici mes "mates" (car j'ai appris qu'une fille peut aussi parler de ses "mates") et je suis certaine qu'ils le seraient aussi chez nous.

Ce que je retiens de ce pays: qu'il est immense et qu'il me faudra le visiter de nouveau pour en saisir toute la complexité et pour revoir l'azur de l'océan qui le caresse, dont je rêvais enfant et qui s'est avéré aussi beau que je l'avais imaginé.

Commentaires

Unknown a dit…
Bonjour Madame Saint-Jacques,

Il fait toujours aussi plaisir de lire vos péripéties :)

J'ai bien hâte de vous revoir...

Marc-Antoine

PS: Steve Irwin est mort le coeur transpercé par le dard d'une raie!
Unknown a dit…
Bonjour Madame Saint-Jacques,

Il fait toujours aussi plaisir de lire vos péripéties :)

J'ai bien hâte de vous revoir...

Marc-Antoine

PS: Steve Irwin est mort le coeur transpercé par le dard d'une raie!
Unknown a dit…
Bonjour Madame Saint-Jacques,

Il fait toujours aussi plaisir de lire vos péripéties :)

J'ai bien hâte de vous revoir...

Marc-Antoine

PS: Steve Irwin est mort le coeur transpercé par le dard d'une raie!

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