Passer au contenu principal

Lucidité


Alors que notre avenir est menacé par le déclin démographique et la concurrence mondiale, le Québec ne peut se permettre d'être la république du statu quo.

Nous sommes menacés,
Nous sommes en danger,
Nous devons avoir peur.

Vraiment?

Après avoir lu le manifeste Pour un Québec lucide, je me dis que je ne suis vraiment pas née au bon moment. Je ne vis pas à la bonne époque. J'aurais préféré être là au moment de la parution de Refus Global. J'aime mieux le Québec rêveur que le Québec lucide. J'aime mieux le Québec courageux et idéaliste que le Québec peureux et lucide. C'est un peu dans ma nature, voyez-vous.

Mon ancien premier ministre et sa joyeuse bande d'anciens rêveurs me déçoivent. Je ne sens pas que le Québec a besoin, en ce moment de ce type de "lucidité". Il en a déjà assez dans ce monde de globalisation et de performance.

A la suite dela lecture du manifeste paru hier, je me suis demandée ce que c'était que la lucidité. Pour m'éclairer, je suis allée voir du côté de chez monsieur Robert:

Lucide 3. (1802) cour. Qui perçoit, exprime les choses ( notamment celles qui le ou la concernent) avec clarté, perspicacité.

Donc le Québec devrait se percevoir et s'exprimer de façon claire et perspicace. Ce texte parle, je l'avoue, d'économie et de démographie de façon très claire. On ne peut s'opposer aux chiffres énoncés. Ce n'est pas là, selon moi, que le bât blesse. C'est ce qu'on fait dire aux chiffres et les solutions qu'on propose qui me dérange.

Dès le départ, on nous parle de nos succès économiques. Mais, oh, attention, il faut rester lucides et ne pas trop se réjouir de ceux-ci car sinon, on fait partie de ces méchants enfants du flower power qui pensent que tout va bien et qui proposent des solutions à courte portée. Il faut, pour rester lucides, s'inquiéter et avoir peur. Et l'inquiétude, elle doit être principalement économique. Nous, lucides citoyens, devons avoir peur de ne pas pouvoir concurrencer avec les grandes puissances mondiales. Pour arriver à faire cela, nous devons voir augmenter nos frais de scolarité, notre compte d'Hydro, notre TVQ et aussi voir nos soins de santé se privatiser, graduellement. Je n'appelle pas ça un Québec lucide. J'appelle ça un Québec frileux qui a peur et qui veut se tricoter une grosse couverte de laine faite de mailles néo-libérales. Celui qui tricotera le plus vite aura moins froid. Celui qui ne sait pas tricoter devra payer plus cher pour apprendre à se réchauffer. Et s'il n'a pas cet argent, il continuera à avoir froid... Dans ma vision de la lucidité, l'État doit rester présent et actif. Pour protéger ceux qui sont incapables, pour un moment, de participer au tissage de notre couverture sociale. Parce qu'au Québec, il fait froid l'hiver, l'État doit toujours avoir une bonne réserve de bois de chauffage pour que personne, jamais, ne gèle tout seul. Parlez-moi de solidarité envers les plus démunis, parlez-moi d'une société plus juste et humaine où les préjugés sont enrayés, parlez-moi d'une société qui permet à tous ceux qui le veulent de recevoir une éducation universitaire de qualité et je suivrai vos élans de lucidité.

Mon problème? Mon Québec lucide ne se trouve pas à la même adresse que le Québec lucide décrit par M. Bouchard et ses collègues.

Lisez le texte (http://www.pourunquebeclucide.com/cgi-cs/cs.waframe.content?topic=28226&lang=1) (si ce n'est pas déjà fait) et parlez-moi de ce que vous en pensez. Ma lucidité s'en verra enrichie, j'en suis certaine.

Commentaires

Anonyme a dit…
Péril, danger, menace... Oui, pour justifier la collaboration des masses, il faut maintenir le niveau d'anxiété, la mentalité d'assiégé, etc. L'administration américaine l'a compris, pour mener sa guerre au terrorisme... vous n'avez qu'à passer une heure à regarder les médias américains, ou lire les rapports du Congrès, du Sénat ou ceux de la Maison Blanche.

Mais je trouve quand même intéressant l'exercice que certains souverainistes et fédéralistes sont parvenus à mener à terme, ensemble.

Le Québec a certainement du ménage à faire.
Anonyme a dit…
Il ne faut pas abuser de la langue de bois de chauffage!
J'ai la même réaction, un Québec lucide ... Quoi en penser ? J'espère que les québécoises et québécois reteront critiques face à ce manifeste qui, selon moi, a eu cet effet que par les quelques idées lancées par Bouchard, pourtant ancien chef de mon parti.

Pourquoi prendre un virage de plus vers la droite : les québécois ne le veulent pas ! Le Québec doit prendre un virage vers la gauche et s'inspirer des pays scandinaves que la Norvège et la Finlande. Ils sont des modèles et le Québec, en tant que pays souverain, peut prendre un rôle de leadership car il a tout pour réussis et confronter la mondialisation.

On veut une gouvernance pour le capital ou pour le citoyen en société ?

Les membres du PQ se sont prononcés clairement en faveur d'une orientation centrée sur la société, surla gauche. (Je parle ici que de mon parti, on voit clairement les politiques du PLC ne correspondant aucunement aux idéaux québécois).

Ce manifeste va à contre sens du développement durable. Pensons à nous, les jeunes, ceux qui seront les leaders de notre pays.
Anonyme a dit…
Intéressant que tu penses que les Québécois soient a gauche quand 63% d'entre eux on voté PLQ ou ADQ (à droite) à la dernière élection. Ne te fais pas d'illusion...

Mais ce manifeste n'est PAS un manifeste de droite, c'est un manifeste centriste, voire de gauche. Il propose principalement des hausses de taxes, pas des baisses de service. Il propose de nouvelles mesures sociales (revenu minimum garanti, investissement en éducation). Avant même de pousser les hauts cris, il serait peut-être bien de le lire attentivement et de proposer d'autres solutions.
63% ont optépour le PLQ-ADQ, mais combien ont voté contre le PQ ? (Contre le PQ n'est pas la même chose que pour le PLQ)

Je trouve que ce manifeste se reflète par des idées de droite, des idées qui n'ont aucune vision de l'avenir et de la notion de développement durable.
Caro a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
Anonyme a dit…
À première vue le texte me semblait plutôt à droite mais en le regardant dans le miroir il était à gauche...
Anonyme a dit…
Je suis inquiet. Inquiet pour le Québec que J'aime. Inquiet pour mon peuple qui a survécu contre vents et marées, mais qui ne semble pas conscient des écueils qui menacent aujourd'hui son avenir.

Je m'en peux pu d'être inquiet...

Lucien qui peut pas dormir...
Kine a dit…
Pitié, chu pu capab de voir la face de Lucien. Met donc une photo de Boston et écris que tu es en "hiatus" à cause de tes examens de mi-session.

Messages les plus consultés de ce blogue

Entrer dans la lumière

A ma dernière entrée de blogue (qui ne remonte pas à plus de deux semaines: miracle!), je me disais que j'avais hâte de visiter le musée Picasso, qui pourrait me permettre de capter un peu de la lumière si absente du ciel de Paris. Laissez-moi vous dire que je n'ai pas trouvé la lumière où je pensais la trouver. Nous nous sommes levés tôt. Il faisait toujours noir quand nous sommes sortis de notre auberge. D'un pas rapide et enthousiaste, nous avons affronté le petit vent frais de décembre et marché dans les rues du Marais, mythique et charmant quartier parisien, que je ne fais que commencer à découvrir. Nous sommes arrivés à 9h15, alors que les portes de musée ouvraient à 9h30. Nous étions les premiers à entrer (gratuitement, car nous avons une carte prouvant que nous sommes profs, héhé! Car être prof, doit bien avoir quelques bénéfices marginaux, à part faire quelques fois et sans trop de remords des photocopies personnelles...) et nous étions heureux et confiants. J'

Where everybody knows your name, and they're always glad you came

Cette chanson (thème musical de l'émission Cheers) me revient souvent en tête. Elle me parle d'amitié et de familiarité réconfortante. Je songe à Cheers et je deviens un peu nostalgique, comme à chaque fois que je pense à toutes ces bonnes vieilles émissions disparues. Tabou , qui passe en rafale à TVA depuis 1 mois et que je suis avidement, finit cette semaine et Rumeurs n'est pas encore commencé, même chose pour Scrubs . Je pourrais me louer des épisodes de bonnes séries, comme Curb your Enthusiasm ou Six feet Under, mais je crois qu'il y a quelque chose du téléroman vu à horaire régulier qui me réconforte et dont j'ai profondément be soin. Je me rappelle des soirs de semaines programmés de mon enfance et de mon adolescence: lundi La croisière s'amuse, mercredi Le temps d'une paix, jeudi Pop Citrouille, Family Ties et The Cosby Show . Depuis toujours, j'aime rêver, dans le feu de l'action de mes journées occupées, au moment où je regardera

Down Under

Enfant, je rêvais de visiter trois lieux: la Californie (pour y rencontrer des vedettes), la Suisse (pour skier dans ses montagnes) et l'Australie (pour le bleu de ses eaux et pour me rendre au bout du monde). Voilà, c'est fait. J'ai mis les pieds dans chaque région composant mon "top 3". Je me rends compte, en voyageant, que je possèdais très souvent, à priori, une vision très stéréotypée des lieux. Durant mon séjour à Hollywood, par exemple, je n'ai vu ni vedette ni n'ai ressenti le glamour associé à cet endroit mythique. C'est triste, commercial et cheap, Hollywood. Ce n'était pas du tout ce que j'imaginais et la groopie que je suis en a gardé un souvenir amer. Je m'attendais à retrouver en Australie un Canada tropical avec des plages et des oiseaux exotiques. Je pensais que je me retrouverais chez nous ailleurs. J'avais de ce pays une image tirée d'une carte postale. Mais d'où cette perception venait-elle? Comme tout