J'ai toujours aimé la neige. Jeune, j'ai eu la chance d'apprendre très tôt à faire du ski et à patiner. L'arrivée de la neige, ça voulait dire que la saison de ski était proche et je m'en réjouissais immanquablement. De façon naïve, je croyais toujours que la neige de novembre allait rester tout l'hiver et j'étais déçue lorsqu'il se mettait à pleuvoir ou à faire trop chaud. Je me rappelle avoir souvent entendu des enseignantes dire: "Il y a une tempête de neige dans l'air" lorsque tout le monde s'excitait, à ce temps-ci de l'année. Et elles avaient souvent raison. Pour ma part, la neige ne me rendait pas hyperactive, elle ne faisait que me donner la douce conviction que je dévalerais une pente très bientôt et ça, c'était un bonheur assez grand pour me permettre de passer à travers les heures creuses de ma vie d'écolière rêveuse. Pendant que tout le monde s'excitait, je regardais par la fenêtre et je me disais que, bientôt, je marcherais dans les flocons blancs et j'irais skier au Lac Carling (devenu maintenant un hôtel de luxe).
La première neige a encore un effet sur moi. Elle me rend nostalgique, elle me donne le goût de lire de la poésie british en regardant par la fenêtre ou de marcher des heures et des heures dans un blizzard enveloppant.
Oui, j'aime encore la neige mais je suis quand même d'accord avec cette étudiante qui me disait, cette semaine, que sa perception de la neige a changé et qu'elle comprend les adultes qui détestent l'hiver, depuis qu'elle conduit une auto. Je suis partiellement d'accord. J'aurais aimé au possible cette première tempête si je l'avais contemplée les pantoufles aux pieds et la tasse de café à la main en lisant Kamouraska d'Anne Hébert ou Quelques adieux de Marie Laberge, après avoir battu Mathieu au Scrabble. Imaginez-vous donc que je devais me rendre à Montréal ce midi pour une réunion et revenir ce soir pour mon cours à l'UQO. J'AI DONC PASSÉ 7 HEURES DE MA JOURNÉE À CONDUIRE DANS CETTE TEMPÊTE !!!Oui, j'ai écouté Marie-France Bazzo pour me réveiller ce matin et me suis calmée en écoutant le jazz d'André Vigeant en revenant de Montréal mais quand même, je ne percevais plus trop la poésie de la tempête en passant dans le couloir sans fin reliant Castleman à Ottawa.
Mon amour pour la neige a été éprouvé mais il est si fort qu'il s'en remettra. J'ai déjà hâte à la prochaine tempête et j'espère pouvoir la vivre ailleurs que dans mon auto, en retard à une réunion.
Vous êtes témoin, je vous l'annonce en primeur, je veux faire du ski cette année. Je dis toujours cela à ce temps-ci de l'année et me ramasse toujours à voir l'hiver passer, sans skier. Cette année sera différente, cette année je skierai! Avis aux intéressés: si ça vous tente d'accompagner une skieuse toujours débutante-intermédiaire après 25 ans d'expérience, vous êtes les bienvenus!
Et vous, la neige, c'est une occasion de faire des anges ou un prétexte à sacrer?
Commentaires
Je crois que l'hiver est une saison nécessaire pour laisser la nature se reposer un peu. Il faut dire qu'à l'origine les humains se reposaient eux-aussi pendant cette saison. On travaillait beaucoup pendant l'été et on faisait ses réserves.
Maintenant on vit les saisons à l'inverse. On prend ses vacances l'été et on se fatigue pendant la saison où le soleil est plus ou moins absent. Normal de voir tous ces déprimés apparaître pendant l'hiver.
Par contre, nos coeur se réjouissent lorsqu'arrive les premières chaleurs du printemps et c'est peut-être un peu grâce à l'hiver...
Claude
J'aime l'hiver. Je suis une nordique. La neige étincelante, craquelante, j'adore.
Le sentiment de bien-être après avoir joué dehors ou avoir marché jusqu'au golf, irremplaçable.
C'était une expérience solitaire dont j'avais besoin à ce moment-là... J'adore ces promenades nocturnes. :)
En tous cas, moi je suis game pour les deux. Just say when and where...