Après avoir terminé ma maîtrise en 1996 (diplôme qui devait, en principe, prendre 2 ans à compléter et qui en a pris 4!), j'ai mis au moins 6 mois avant d'arrêter de me dire que je devrais travailler sur mon mémoire, dès que j'avais une petite minute de libre. Après quelques secondes de panique coupable, je me disais, soulagée, que mon calvaire était bel et bien fini et que mon cerveau me jouait de mauvais tours, car il était programmé à me dédier à une lourde tâche. Je l'avais bien dressé à m'envoyer des signaux d'alarme dès que je n'obéissais pas aux ordres de miss maîtrise...
A moins grande échelle, je me sens un peu comme cela aujourd'hui. Je suis en congé, enfin presque. Je dois aller remplir quelques formulaires administratifs demain, une affaire d'une heure. Après, je serai "libre" jusqu'au 14 août. Les guillemets ne sont pas une erreur typographique. Ma liberté est entre guillemets car je peux être libre de mon temps mais emprisonnée dans ma tête. Et c'est de cet emprisonnement dont j'aimerais vous parler aujourd'hui.
Les conditions extérieures ne déterminent pas entièrement mon existence. Je peux être à la fois en vacances et étouffée par ma propre culpabilité galopante. Les Il faut, Je devrais, Je pourrais peuvent m'enfermer à double-tour dans une prison dont je suis à la fois la gardienne et la prisonnière. Le paysage n'y change pas grand-chose: je peux être enfermée dans un champ de marguerites ou au large de l'Atlantique. Ou je peux choisir de respirer, même dans un cachot, même en plein coeur d'une heure de pointe accablante de chaleur et d'animateurs de radio trop heureux d'une canicule infernale. Trop souvent, mes craintes m'empêchent de voir les beautés qui s'étalent sous mes yeux. Je le sais et je veux travailler ce point.
Il est 13 h 34. Il fait soleil. Les possibilités sont infinies. Je pourrais faire tellement de choses. Je me terre plutôt en me disant qu'il doit y avoir quelque chose que je devrais faire et que je ne fais pas; un ménage, un cours à préparer, un courriel à envoyer. Ma liberté est plus facile à apprivoiser quand un projet l'anime. Mais là, il n'y a rien, à court terme. Pas de voyage, pas de livre, pas d'école. Il y a moi. Il y a le petit vent, les fleurs et les oiseaux qui me disent: viens nous voir, nous ne sommes pas compliquées et nous te feront oublier ta culpabilité.
Il y a moi et il y a ma petite voix intérieure qui me dit: fais ce que tu aimes dès aujourd'hui, car ce temps devant toi qui te paraît si long passeront si vite.
Qu'est-ce que je vais faire de cet après-midi, gracieusement offert par la vie?
Ce que je veux. En essayant de ne pas me dire que je n'ai pas fini mes devoirs. Car je les ai finis, mes devoirs. Et l'heure de la récréation a sonné.
Je pense que je vais aller marcher. Question de tester ma capacité à être libre. Sans guillemet, pour une fois.
A moins grande échelle, je me sens un peu comme cela aujourd'hui. Je suis en congé, enfin presque. Je dois aller remplir quelques formulaires administratifs demain, une affaire d'une heure. Après, je serai "libre" jusqu'au 14 août. Les guillemets ne sont pas une erreur typographique. Ma liberté est entre guillemets car je peux être libre de mon temps mais emprisonnée dans ma tête. Et c'est de cet emprisonnement dont j'aimerais vous parler aujourd'hui.
Les conditions extérieures ne déterminent pas entièrement mon existence. Je peux être à la fois en vacances et étouffée par ma propre culpabilité galopante. Les Il faut, Je devrais, Je pourrais peuvent m'enfermer à double-tour dans une prison dont je suis à la fois la gardienne et la prisonnière. Le paysage n'y change pas grand-chose: je peux être enfermée dans un champ de marguerites ou au large de l'Atlantique. Ou je peux choisir de respirer, même dans un cachot, même en plein coeur d'une heure de pointe accablante de chaleur et d'animateurs de radio trop heureux d'une canicule infernale. Trop souvent, mes craintes m'empêchent de voir les beautés qui s'étalent sous mes yeux. Je le sais et je veux travailler ce point.
Il est 13 h 34. Il fait soleil. Les possibilités sont infinies. Je pourrais faire tellement de choses. Je me terre plutôt en me disant qu'il doit y avoir quelque chose que je devrais faire et que je ne fais pas; un ménage, un cours à préparer, un courriel à envoyer. Ma liberté est plus facile à apprivoiser quand un projet l'anime. Mais là, il n'y a rien, à court terme. Pas de voyage, pas de livre, pas d'école. Il y a moi. Il y a le petit vent, les fleurs et les oiseaux qui me disent: viens nous voir, nous ne sommes pas compliquées et nous te feront oublier ta culpabilité.
Il y a moi et il y a ma petite voix intérieure qui me dit: fais ce que tu aimes dès aujourd'hui, car ce temps devant toi qui te paraît si long passeront si vite.
Qu'est-ce que je vais faire de cet après-midi, gracieusement offert par la vie?
Ce que je veux. En essayant de ne pas me dire que je n'ai pas fini mes devoirs. Car je les ai finis, mes devoirs. Et l'heure de la récréation a sonné.
Je pense que je vais aller marcher. Question de tester ma capacité à être libre. Sans guillemet, pour une fois.
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