Ma rentrée a eu lieu il y a un mois. Au début, j'étais presque seule à l'école. Après, les profs sont arrivés, puis les élèves, il y déjà 2 semaines. La session est réellement commencée.
Pourtant, en cet avant-dernier soir d'août, je me sens un peu nostalgique. C'est drôle, on dirait que toutes ces années passées dans le système scolaire m'ont programmée à considérer la fin de semaine de la fête du travail comme étant les dernières minutes de la récréation. La cloche va bientôt sonner et nous devrons rentrer, même si la partie de ballon-chasseur ou de drapeau n'est pas finie.
Étant donné que je n'étais pas trop bonne dans les jeux d'équipe, je n'étais pas trop déçue d'entendre la cloche sonner. J'aimais les vacances, bien sûr, mais recevoir de nouveaux livres, les couvrir, avoir de nouveaux crayons, une belle efface qui sentait bon, une règle que je me promettais (sans trop de succès) de ne jamais perdre, une nouvelle classe, une nouvelle maîtresse qui, peut-être, crierais moins après les élèves que celle de l'année d'avant, une nouvelle place dans la classe, de nouvelles possibilités d'amitiés et de rires partagés sont toutes des choses qui me rendaient profondément heureuse. Ce bonheur ne durait pas toujours longtemps et il m'arrivait de regretter, durant un cours de maths somnifère, mes matins de liberté passés à écouter "The Price is Right", mais j'aimais les promesses apportées par la rentrée.
La semaine dernière, je voyais des élèves s'en aller à l'école pour participer aux activités de bienvenue organisées par celle-ci. Je ne les enviais pas. Je me rappelle que je n'aimais pas tous ces préliminaires. Je voulais entrer dans le vif du sujet, commencer à apprendre pour vrai et utiliser enfin mes nouveaux cahiers et mes nouveaux stylos.
Le ciel était beau ce soir, à Ottawa. On pouvait voir les étoiles scintiller autour de la Tour de la Paix du Parlement. Nous sommes sortis avec des fidèles amis fêter Mathieu. Apéro au "18" puis excellent repas au Santé, rue Rideau. Je n'ai pas trop pensé à ma vie. Pour paraphraser Beau Dommage, j'ai: "oublié ma job et oublié de m'en faire", le bon rouge espagnol, les rires en cascade et la crème brûlée saveur moka aidant. J'ai oublié que c'était la rentrée et j'ai savouré l'été. Demain (ou plutôt, ce soir), ce sera le dernier soir d'août. Après, ce sera septembre. J'imagine qu'il fera chaud, en septembre. Je me rappelle que lorsque j'étais jeune, je voulais absolument porter mon linge neuf lors des premiers jours d'école. Pantalons de corduroy, cols roulés et vestes de laine Jacob composaient bien sûr les éléments de ma garde-robe automnale que je portais alors qu'il faisait 28 degrés à l'extérieur. J'aurais aimé qu'il fasse frais tout de suite.
L'automne n'arrivait jamais assez vite.
Je me sens encore un peu comme cela aujourd'hui, même si j'essaye de profiter un peu plus du moment présent. Demain, nous irons voir le nouveau Woody Allen qui, oh miracle, est sorti sur 2 écrans d'Ottawa alors qu'il n'est pas sorti ailleurs. Un film de Woody marque inévitablement le retour de l'automne. Il ne me restera qu'à m'acheter un beau chandail de laine et à accepter que je devrai attendre la fraîcheur qui ne manquera certainement pas d'arriver, avant de le porter.
Commentaires
Une ancienne préuvienne,
Mélissa