Je sais que je n'ai pas à me plaindre. J'ai eu une année fantastique. J'ai voyagé en Inde, au Vietnam, en France , en Croatie et dans une vingtaine d'autres pays tous aussi intéressants les uns que les autres. Depuis mon retour, il y a un mois, tout (ou presque) va comme sur des roulettes: nouvelle Yaris avec air climatisé, été pas trop chaud, bureau et terrasse rénovés, show de McCartney sur les Plaines, soupers avec des amis qu'il fait bon retrouver, etc...
Je sais tout cela.
Mais je ne peux m'empêcher de vouloir que ces vacances s'étirent jusqu'à l'infini. Je commence lundi. Il me reste 2 petits jours. Lundi, je serai sur le boulevard St-Joseph à me demander si j'arriverai à temps. Lundi, je serai dans mon nouveau bureau, à souhaiter que la semaine passe vite. Lundi, je redeviendrai ce pourquoi j'ai étudié de si longues années: une psy/prof/animatrice, etc.
Entendons-nous, je ne serais pas capable d'être sans-emploi. Je déprimerais et je me chercherais un statut à tout prix. Bien sûr qu'avec des enfants, ce ne serait pas pareil, mais je n'en ai pas, donc passer mes journées à faire du zapping entre Des kiwis et des hommes et Live with Regis et Kelly deviendrait passablement aliénant, je le sais. Et ce n'est pas ce que je souhaite. Je crois seulement que j'ai de la difficulté avec les horaires imposés, et c'est de ma liberté dont je m'ennuirai lundi matin prochain, quand le cadran sonnera, à 7 h 15. Je vais niaiser au lit, puis prendre trop de temps dans la douche, puis n'aurai pas le temps de finir mon café et ma Presse que j'apporterai avec moi, dans l'espoir de la finir sur mon heure de dîner, qui passera trop vite à mon goût. Je sais que je pourrais prendre de bonnes résolutions. Me lever plus tôt, prendre moins de temps dans la douche, mais une grande partie de moi résiste à ces figures imposées et aimerait vivre sa vie en programme libre.
Je vais essayer de ne pas trop me stresser d'ici là. Dimanche, j'irai au cinéma, pour m'empêcher de penser durant les 2 heures du film (La Graine et le mulet: il paraît que c'est excellent). J'y arriverai. Avec un peu de courage et de bonne volonté. Lundi sera la pire journée. Quand je serai sur le pont Alonzo Wright, ralentie par les travaux qui y sont effectués, j'aurai plein de temps pour me dire que ma soirée m'appartient, tout comme mes fins de semaine. Je me dirai que je suis bien chanceuse de travailler. Pour l'instant, je vais essayer de me dire que j'ai été bien chanceuse d'avoir à moi tous ces mois de farniente et que ce serait dommage de gâcher mes 2 dernières journées de vacances à appréhender le moment de leur mort annoncée.
Je m'en vais lire le "Fiction Special" du Atlantic Monthly. Cela n'allongera pas mes vacances, mais c'est une belle façon de vivre une de mes dernières soirées de liberté, sans cadran à l'horizon, ni horaire prédéterminé pour le lendemain matin.
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