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Danse lascive

Lendemain de veille aujourd'hui au collège. Plus de 90% des étudiants ont participé à la croisière "Coors Light"; un party de Cégep où les profs sont les bienvenus. Les hits de la soirée? Pour some sugar on me suivi de I love Rock'n Roll et précédé de la Chanson du bum de Richard Desjardins joué par un étudiant de sciences humaines et de la musique de La bottine souriante (...son p'tit porte-clés...) qui elle fût précédée de musique techno, de succès pop, puis de rap. Dans tous les cas, ça danse et ça hurle. C'est vous dire comment les jeunes de cette génération ont des goûts éclectiques. J'en revenais juste pas.

Autre constatation, les slows ont pour ainsi dire disparu de la play list de DJ Rick pour faire de la place à des formes de danses...pour ainsi dire...lascives. Un constat (partagé avec certains jeunes aujourd'hui): ce n'est pas obligatoire d'éprouver de l'affection pour quelqu'un pour danser de façon très sensuelle avec cette personne. Sous l'effet de l'alcool, des regards approbateurs des pairs et de leurs hormones en folie, les jeunes dansent langoureusement avec une ou plusieurs personnes à la fois. Des gars, des filles, des filles entre elles, tout se fait et je ne crois pas que les jeunes pensent à ce qui va se passer demain, lorsqu'ils se retrouveront côte à côte dans leur cours de socio. Demain est loin. Tantôt est loin. Ce qui compte c'est maintenant et le plaisir qu'on peut éprouver à se coller et à se recoller.

Je me suis sentie vieille et j'ai détourné les yeux. En regardant le Parlement se profiler à l'horizon, j'ai songé aux danses des années 80 du Séminaire: les surveillants qui circulaient entre les danseurs de slows trop ambitieux qui se faisaient taper l'épaule au premier manquement aux règles de chasteté, les règlements lus à voix haute (une personne par chaise et "toute manifestation dite d'amour est interdite"), les slows qui venaient finir la soirée: Scorpions, Air Supply, Lionel Ritchie...

Qu'est-ce qui a changé? Internet, surtout, est venue modifier la donne. C'est connu, les jeunes s'adonnent de plus en plus tôt à des comportements sexuels et ils sont inspirés par ce qu'ils voient à l'écran. J'ai vu de mes yeux vus ce dont tous les sexologues parlent depuis des mois. Bien sûr, des jeunes filles traumatisées des comportements de leurs congénères sont venues me voir troublées ce matin mais on ne parle pas ici d'une majorité. Les jeunes sont beaucoup plus nombreux à vouloir d'une sexualité ouverte et, jusqu'à un certain point, publique.

Je ne me sens pas nostalgique de mon bon vieux temps disparu. Au contraire, je trouve que les jeunes d'aujourd'hui sont beaucoup plus éclectiques et informés que nous ne l'étions. En même temps, j'ai peur pour eux. Que leur restera-t-il quand ils auront tout expérimenté et tout montré à un public de plus en plus insensible? Quand tu as fait un trip à trois à 17 ans, est-ce que tu peux apprécier autant les baisers volés des premiers temps d'une relation, la main serrée très très fort lors d'un film d'horreur ou la lettre d'amour idéaliste et romantique? J'en sais rien mais je compte entamer le dialogue à ce sujet avec les jeunes brillants que j'ai la chance de cotôyer. Réagissez si vous le voulez, vous m'aiderez à comprendre, j'en suis certaine. En ce moment, je suis un peu dans le noir. Je ne saisis pas comment on peut se donner férocement, sans éprouver le moindre sentiment et se redonner aussi férocement quand le début de la chanson suivante se fait entendre.

"I wanna know what love is, I want you to show me..."

Ah Foreigner, l'amour est-il devenu un étranger à la sexualité? Si oui, je crois que je ne vis pas à la bonne époque ni dans la bonne société...

Commentaires

Anonyme a dit…
Je partage tes interrogations. Comment apprécier un murmure à l'oreille quand les tympans se font marteler sans cesse... Comment apprécier un corps qui suggère ses charmes quand tant d'autres s'offrent sans retenue leur Silicone Valley...

Ils sont renseignés sur la mécanique sexuelle, et ils sont victimes d'idéaux de performance même dans ce domaine.

S'il semble plus facile pour eux de dévoiler et utiliser leur corps, c'est peut-etre pour éviter d'avoir à prendre le risque de mettre leur ame à nu... C'est une génération entière de mésadaptés socio-affectifs qui entreprennent la vie avec une étrange échelle de valeur.

Je ne peux m'empêcher de me rappeler
Cabrel dans Leila et les chasseurs...

Elle rêve d'un fragile, d'un fou
Qui l'embrasse au quinzième rendez-vous,
Qui tremble en lui prenant la main,
Et surtout qui ne dise rien.


Alors, moi aussi, je suis dans la mauvaise époque... :)
Anonyme a dit…
J'ai trop d'opinions là-dessus. Mais ton histoire de party m'a rappelé la croisière qu'on avait eu à la fin d'une session, en mai. C'est tellement vrai ce que tu dis...
Malheureusement, je ne sais pas quoi te répondre. Je crois seulement que c'est les moeurs de notre temps.
Anonyme a dit…
Mon commentaire est une simple réplique aux propose de Djoubi:

1- Ayant enseigné à ces mésadaptés sauciaux je doix vous avouer qu'ils nous ressembelent en tout point.

2- Ils vivent nos fantasmes tandis que nous les imaginions dans un au-delà. (un peu comme les douze vierges promises au kamikazes du world trade center)

3- Si les kamikazes du world trade center s'étaient un peu plus frottés, ils seraient probablemet moins kamikaze et un peu plus satifaits.

4- Je ne suis pas placé pour jugé ces jeunes mais si vous voulez savoir ce que j'en pense, ils sont beaucoup plus allumé que nous en question d'environnement.

5- Si la planète est en train de mourir d'ici demain matin, aussi bien en profiter... Et c'est ce qu'ils font.

Voilà un débat:

Sexe débridé ou Vertu Kamikaze?

Claude
Caro a dit…
Mon Dieu, mon blogue s'échauffe!

Je suis d'accord avec la position de Djoubi au sujet de l'état de victimisation des jeunes face à la dictature de la performance comme idéal sexuel. Par ailleurs, je ne pense pas pour autant que tous les jeunes sont des mésadaptés sociaux affectifs...ni que les kamikazes du WTC auraient dû se frotter un peu plus afin que nous puissions éviter la catastrophe du 11 septembre. Ces gens-là étaient troublés par, entre autres, une conception solidement implantée qui s'inscrit en faux contre tout ce qui n'est pas musulman. D'autre part, je partage des visions plus positives au sujet des jeunes, mon cher Claude et un des grands bonheurs de ma vie consiste à les cotoyer quotidiennement!!!

Marie-Eve, je suis contente que tu continues à me lire, toi qui est encore jeune et qui connais mieux cette génération que moi.
Anonyme a dit…
Très chère Caro,

Je suis d'accord avec vous.

Ma pensée avait encore une fois fait un faux pas.

Je ne voulais pas dire du mal de nos jeunes.

L'espèce humaine est bien étrange et il y en a de toute sorte, certains sont très prompt à assumer une certaine forme de sexualité et d'autres (tout comme moi) le sont moins. Par contre, je suis capable d'accepter ce fait. Certains feront la fête pendant que je cuisinerai un pâté chinois en respectant la recette. Je voulais par ma prémisse simplemet expliciter, par le fait même que djoubi (un très bon gars par le fait même) avait été prompt à catégotisé la génération Y de mésadaptés sociaux-affectif. Par le fait même, je les trouve plutôt bien.

Ils sont plus prêt, à mon avis, des valeurs familiales que nous. Je vous dirai pourquoi demain, ma très chère Caro. J'ai bon espoir.

Je suis plutôt pour la génération Y!

Votre humble membre de la génération X,

Claude.
Anonyme a dit…
Oui, j'ai profité d'une catégorisation englobante et sans nuances, simplement pour avancer un point, sans souscrire à une telle généralisation. Il faudra discuter des motivations des kamikazes radicaux, Caro... ca m'intéresse... :)

Quand aux préoccupations environnementales des jeunes (et il y a des radicaux dans le lot), j'aimerais voir combien de temps leur préoccupations survivront aux pressions sur leur porte-feuille.

J'ai les mêmes aspirations (un air pur, des énergies renouvelables, du transport en commun tentaculaire, une saine gestion des déchets, un développement urbain équilibré...) Je suis même en train de considérer le solaire pour certains besoins domestique et une voiture hybride pour mes déplacements.

Toute cause, tout choix se paie et ca prend du temps. J'ai hâte de faire le compte... et le décompte de ceux qui se présente dans la course à la protection de l'environnement, et voir qui mettront leurs dollars au même endroit que leurs mots.

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