Je crois que je suis insomniaque depuis ma naissance. Ma mère me dit souvent que je ne voulais jamais m'endormir lorsque j'étais toute jeune. Adolescente, je lisais à la lampe de poche des livres aussi réjouissants que "La droguée" ou "L'herbe bleue" et j'écoutais du U2 "I'm wide awake and not sleeping"(Bad) pour tenter de tomber dans les toujours trop lointains bras de Morphée. En résidence au Cégep, j'ai connu ma phase "existencialiste-poète" où j'écrivais jusqu'à 3 heures du matin ou lisais du Simone de Beauvoir, cette fois-ci en écoutant "Quelqu'un de l'intérieur" de Cabrel et en regardant les lumières de mes collègues s'éteindre une à une, me laissant seule avec ma chandelle aromatisée à la vanille.
J'aime la nuit et sa tranquille immobilité. J'aime la lune, j'aime lire un bon Carol Shields en écoutant du jazz lorsque rien ne bouge autour. J'aime écrire la nuit, je suis toujours plus inspirée lorsque je sais qu'il n'y a pas grand monde d'éveillé dans mon fuseau horaire.
A Tel-Jeunes, j'aimais travailler la nuit et dormir le jour. J'appréciais me lever à 17 h, souper, aller au cinéma, au Second Cup de la rue Mont-Royal puis me rendre à mon travail, fraîche et dispose, en étonnant la majorité du monde qui ne comprenait pas le bonheur particulier vécu par l'oiseau de nuit que j'ai toujours été. Mes années de noctambule professionnelle sont derrière moi mais je crois que si je ne m'endors pas, c'est que je ne veux pas que la nuit cesse, je ne veux pas de ce jour qui vient trop vite, de ce matin trop éclatant où les animateurs de radio nous clament en coeur comment il fera beau. Il y a trop de lumière, trop de rires, trop de vitesse, pas assez de brume ni d'étoiles lointaines. Je suis une oiseau de nuit qui vit dans une journée trop lumineuse.
A Tel-Jeunes, j'aimais travailler la nuit et dormir le jour. J'appréciais me lever à 17 h, souper, aller au cinéma, au Second Cup de la rue Mont-Royal puis me rendre à mon travail, fraîche et dispose, en étonnant la majorité du monde qui ne comprenait pas le bonheur particulier vécu par l'oiseau de nuit que j'ai toujours été. Mes années de noctambule professionnelle sont derrière moi mais je crois que si je ne m'endors pas, c'est que je ne veux pas que la nuit cesse, je ne veux pas de ce jour qui vient trop vite, de ce matin trop éclatant où les animateurs de radio nous clament en coeur comment il fera beau. Il y a trop de lumière, trop de rires, trop de vitesse, pas assez de brume ni d'étoiles lointaines. Je suis une oiseau de nuit qui vit dans une journée trop lumineuse.
Vous? Aimez-vous le matin? la nuit? le milieu de l'après-midi?
Commentaires
J'aime mieux me lever plus tôt que prévu et faire mon café dans le silence et (dépendant des saisons) la noirceur du petit matin. Je m'installe au lit et écris mes rêves ou mes pensées en buvant mon café.
J'écris ce que j'ai d'urgent à faire pendant la journée et la planifie en pensée. Ça m'aide car mon sens de l'organisation est déficient.
Pour ce qui est de ta question, très chère Caro, je me considère maintenant une personne du matin. C'est la promesse d'une nouvelle journée réussie qui m'inspire. La possibilité de retourner à zéro et d'effacer mes mauvaix coups d'hier.
J'aime aussi faire un retour lorsque je reviens de la maison sur papier (en buvant un chaï dans mon lit). J'ai l'impression ici aussi de me vider la conscience et de pouvoir recommencer une deuxième journée au retour de ma blonde.
J'avais de la difficulté à m'endormir pendant les trente premières années de ma vie. Maintenant c'est réglé. Ce qui est exprimé vient moins nous hanter...
Mais moi, c'était pas parce que j'aimais trop la nuit que je ne dormais pas...
Claude
Moi aussi j'aime la nuit. Celle des fins de semaine, quand on rentre tard, tard, tard à la maison. Marcher dans les rues de Montréal à 3h du matin. Toute seule. Mais les promenades nocturnes étaient mieux dans mon ancien quartier, le Plateau. Parce que dans Centre-Sud, on se fait plus harceler.
Sinon, j'aime les matins silencieux des samedis ou dimanches. Lire le journal au parc Lafontaine, à 8h30 un samedi. Y'a personne. Et l'heure du cocktail aussi, 18h. Surtout en vacances
Merci pour vos reponses inspirees et inspirantes que confirment ce que je croyais: chacun a son rythme et ses preferences qui s'adaptent aux exigences de la vie! Un merci special a Kine qui a endure ma musique nocturne et a Matbeat qui m'a appris a reellement apprecier certains matins (c'est tout un accomplissement!). Sly, on ira un jour marcher a Montreal a 3 hres du matin (c'est moins dangereux qu'a NY et plus excitant qu'a Gatineau!), Macfisto, je te trouve bien chanceux d'etre en forme de 10 a 20 h et Claude, je ne cesse d'admirer ton cote Zen, merci de m'avoir permis de decouvrir le Chai!
J'espere que vos prochaines journees et vos prochaines nuits seront comme vous les souhaitez: douces pour les uns, exaltantes pour les autres!