J'aime et je n'aime pas l'expression Week End. Fin de la semaine. Mes week ends se passent souvent de la même façon. Je vous explique le pattern, vous me direz si c'est la même chose pour vous. Le vendredi, je flotte et j'imagine que la fin de ma semaine de 7 jours durera...au moins 15 jours. Je fais des plans, j'imagine de longues marches, des lectures sans fin, des bouteilles de bons vins partagées à la lueur de chandelles achetées à Wakefield, des journaux lus entièrement: Le Globe, La Presse, Le Devoir et pourquoi pas, le New Yorker. Des livres aussi, tiens, on devrait aller faire un tour au Chapters!
J'ai toujours un frisson de soulagement lorsque je traverse le Pont Alonzo Wright, vers 16 h 15 le vendredi. J'aurai du temps pour moi et je l'utiliserai bien ce temps.
Samedi matin arrive. Je me lève tard et je commence à lire un journal. La Presse en premier: ma soeur Sly, Rima, Marc Cassivi, Foglia, les arts, les carrières et professions puis Jean Dion et le cahier Livres du Devoir. Je bois un bon café (cette semaine, Caramello de Second Cup, miam!), sans me dépêcher. Je respire. Avec tout ça, il est 15 h, je n'ai pas fini un seul journal et je commence à angoisser: ma fin de semaine s'en va.
C'est à ce moment que je me dis que je devrais faire des choses, mais pas trop de choses car je ne veux pas que le temps passe trop vite. Je ne veux pas que ma liberté soit trop occupée. Heureusement, des amis viennent souvent faire leur tour ou nous décidons de nous faire un bon petit repas à deux. En sentant les arômes du filet de porc ou des darnes de saumons et en jouant une petite partie d'Arpents de pièges, de Scrabble ou de Mille bornes (riez pas!) tout en continuant à boire du Cabernet Sauvignon en écoutant Macadam Tribu, j'oublie que ma fin de semaine s'enfuie. Je ne fait qu'en profiter. Et c'est ce que je devrais toujours faire, me direz-vous. Mais chassez le naturel...
Malgré toute la bonne volonté du monde, l'angoisse se repointe le bout du nez vers 15 h le dimanche et me poursuit jusqu'au soir et là, la panique prend la place de la douce névrose. La télé me rend alors de fiers services. Elle me permet de fuir, le temps d'une réplique acerbe de Dany Turcotte. Cette trêve est bien momentanée puisque dès que Guy A. nous dit de rester là pour le téléjournal, le mal revient , j'ai peur. De quoi? De perdre le temps. Pas de perdre mon temps dans le sens d'efficacité mais de perdre le temps dans le sens de liberté. Et vous venez de comprendre pourquoi je fais de l'insomnie le dimanche et pourquoi j'ai commencé à écrire ce blogue.
Je vous promets de ne pas trop faire d'entrées de type "Journal personnel" comme celle-ci mais je ne sais pas, je voudrais déjouer la fatalité et ne plus avoir peur. Cette semaine, j'ai tenté d'être bien au travail. J'y suis pas mal parvenue. Là, je voudrais être bien en Week End. J'attends vos suggestions drôles, profondes ou empathiques!
"Mais sachant que ça fera mal, j'ai décidé de changer" D. Bélanger
"Changer pour que l'amour s'étende, des forêts de Shangaï à l'Irlande" Roméo et Juliette
Commentaires
Mon défi: apprendre à intégrer tout cela, un jour à la fois, en prenant mon temps.
En matière de préoccupation face au retour imminent au boulot le lundi, ce n'est rien d'agréable, quoiqu'on n'en fasse pas encore un cas d'insomnie (sous réserve de nos tâches respectives). Quand j'apprends dans les nouvelles un événement international qui affecte ce qui peut se passer au travail, c'est certain que j'y pense toujours un peu plus... Quand je regarde la pile de recherches Internet que je me promettais de faire à la maison et que finalement je n'ai pas ouvert mon sac de la fin de semaine, il y a toujours un filet de culpabilité... Mais comme dirait Al Pacino dans L'avocat du diable: La culpabilité, c'est comme un sac de briques. Il suffit de le déposer sur le sol. :)
Hier matin, j'ai lu le Globe à l'ombre au Parc Lafontaine, avec des croissants de chez Monsieur Pinchaud. Vers la fin de la journée, j'ai fait une longue marche sur la montagne, espace béni des Montréalais. T'ai-je déjà parlé des brunchs du Réservoir le dimanche après les cours de yoga? C'est un rituel que j'ai, avec mon amie Renée. Parfois, nous aimons bien prolonger la décadence en allant au Parc Jeanne-Mance pour admirer les mollets des gars qui jouent au soccer....
ouin, c'est pas pire les weekends en ville...
bonne journée de pluie. Je sais que tu apprécies.
Blogue magnifique, merci d'etre venue voir le mien.